4.9. Benchmarking dans le contexte des SNI

Pour Niosi (2002), le benchmarking est l’observation systémique des routines organisationnelles et la comparaison de performances avec des unités supérieures au niveau de l’utilisation des ressources avec efficience et efficace (inputs et outputs). Le benchmarking des entreprises – le développement des indicateurs de «dégagement» comparatif – a commencé à la fin des années 70 et au début des années 80 avec Xerox Corporation comme méthode pour guider le comportement des concurrents et adopter les meilleures pratiques des entreprises leaders. Les premières études du SNI ont souligné le rôle des facteurs spécifiques de la Nation en stimulant le changement technique et les modèles d’innovation spécifiques de la Nation résultant des développements historiques, politiques et culturels. Au contraire, les tendances récentes dans la littérature ont permis de voir que les comparaisons internationales sont maintenant au centre des attentions. Celles-ci sont nommées «études de benchmarking» et ont pour objectif d’identifier les politiques de «meilleure pratique» et/ou «la meilleure pratique de comportement» pour arriver à implanter des mesures de politique. La principale raison pour tout cela est que la politique se préoccupe de plus en plus de la promotion de l’innovation, ayant en vue la stimulation économique (Kleinknecht, 2000).

Balzat (2003) note que les études de benchmarking dans le contexte des SI, diffèrent, en divers aspects, des exercices de benchmarking des entreprises. En effet, les études de benchmarking, dans la sphère du SNI, ne se centrent pas toujours sur l’efficience, parce que la relation entre les inputs et les outputs est très complexe dans le cas des SNI.

En outre, comme les résultats récents de la recherche l’ont montré, le concept de mesure d’efficience a également été introduit dans l’approche des SNI, malgré l’existence de beaucoup de définitions d’efficience différentes. La définition la plus vulgaire met en rapport des proxies d’output d’innovation avec des variables proxy d’input innovateur. Paasi (1998), s’éloignant de ceci, soutient que c’est la performance économique qui compte au lieu du dégagement technologique, quand on mesure le développement d’un système innovateur. Toutefois, cette définition d’efficience est problématique dans l’esprit de Balzat (2003) pour diverses raisons: les plus importants chercheurs dans ce domaine ont éclairé le concept de SNI en affirmant qu’il ne se référait pas à l’impact des innovations dans la croissance économique, mais si aux facteurs déterminants de l’action innovatrice et aux avancements technologiques dans un pays donné. On est encore loin de comprendre ou de mesurer facilement la relation entre les dépenses en R&D et le succès des entreprises. Il semble ainsi qu’on soit loin d’établir un rapport direct entre l’input innovateur et la performance économique réel. Si on prétend que l’efficacité du SNI soit une expression avec de la signification, elle doit révéler un rapport entre les efforts innovateurs et le succès innovateur. D’un autre côté, une mesure d’efficacité des systèmes innovateurs peut montrer l’adaptation entre les secteurs technologiques et industriels d’une économie donnée et la charpente institutionnelle, ou les rapports entre les blocs constituants d’un système d’innovation, tels que ceux qui existent dans la recherche scientifique et le secteur privé d’entreprises.