4.9.1. L’objectif du benchmarking des SNI

Balzat (2003) souligne que le benchmarking des SNI ne doit pas être saisi comme un concept normatif. Cela découle des fondements de l’approche des SNI, en particulier les arrangements institutionnels spécifiques des nations. Par conséquent, le concept de benchmarking des SNI a besoin d’être compris comme un instrument d’information qui peut aussi bien être utilisé par les chercheurs de ce domaine que par les décideurs politiques. Il s’agit d’une fonction clef de benchmarking dans le cadre des SNI. Malgré les problèmes concernant le concept de «meilleur pratique», évoqués plus loin, les résultats obtenus dans les études de benchmarking peuvent être utilisés pour orienter l’apprentissage politique et comme input dans les discussions entre les décideurs politiques. Cela veut dire que les résultats des études empiriques peuvent aider les décideurs politiques dans la préparation et la conception de mesures pour perfectionner les SI. De cette façon, l’utilité de benchmarking systémique consiste principalement à révéler les potentialités et les faiblesses des systèmes analysés, comme conséquence des comparaisons internationales. Une condition est nécessaire pour identifier ces potentialités et ces faiblesses : il faut disposer de données importantes et fiables. En raison d’obstacles qui peuvent surgir dans cette première phase, les chercheurs ont besoin de filtrer les données comparables, harmoniser les données existantes ou, encore, de recueillir de nouvelles données empiriques. Toutes ces tâches ont des effets positifs sur le benchmarking des SNI. De cette façon, le benchmarking approfondit l’analyse des données existantes et contribue à une meilleure compréhension des processus d’innovation (Balzat, 2003).

De manière à obtenir des résultats significatifs, il est important d’utiliser divers indicateurs au lieu d’un. Cet aspect a une énorme influence sur la qualité des exercices de benchmarking. En outre, on doit faire très attention à la sélection de l’ensemble d’indicateurs, parce que cela a une importance très significative dans la valeur explicite de l’étude.

Le benchmarking des SNI, puisqu’il permet d’identifier les forces et les faiblesses du système, est une manière d’établir les processus d’apprentissage par comparaison. Lundvall et Tomlinsom (2002) ont défini ce concept dans le cadre des SI, y compris la comparaison internationale des indicateurs, l’utilisation de techniques statistiques simples pour cartographier les causes et les comparaisons qualitatives des systèmes. Étant donné ce contexte, le benchmarking a le pouvoir de perfectionner avec intensité et efficience des institutions au sein des SNI, au moyen de la création d’une ambiance d’apprentissage mutuelle.

Les études empiriques récentes se centrent sur le stock de la connaissance existante, ainsi que sur la création d’une connaissance nouvelle à travers des processus d’apprentissage, parce que tous les deux sont des inputs essentiels pour un SNI. Balzat (2003) indique notamment l’exemple d’un cas où la connaissance est changée à l’intérieur d’un élément du système : ce sont les collaborations inter entreprises. Les rapports industrie – science décrivent le cas où la connaissance est changée entre deux blocs du SI.

Comme on le sait, dans n’importe quel événement, l’échantillon des pays doit être composé très attentivement. Ceci parce qu’il est très difficile d’étudier les processus d’innovation, quand ceux-ci sont organisés de manière distincte dans les divers pays, et quand il est encore plus difficile d’obtenir des mesures de politique technologique dans ces circonstances. Par conséquent, la valeur des exercices de benchmarking des SNI tend à augmenter quand l’échantillon des pays est, en quelque extension homogène, par exemple, en rapport aux valeurs sociales, aux objectifs politiques et au niveau de développement économique.

Par conséquent, selon Balzat (2003), le benchmarking constitue un instrument d’apprentissage en deux autres aspects qui font partie des processus d’apprentissage par comparaison : l’ouverture aux opportunités pour apprendre avec l’expérience personnelle et l’expérience des autres.