Les arrangements institutionnels : convergence et divergence

Il s’agit là d’une question difficile. Ceci parce qu’il est possible de trouver des bons indicateurs pour le PNB per capita et pour les modèles d’évaluation, et, qu’il est impossible de faire la même chose quand nous sommes en présence de caractéristiques institutionnelles. Décider les caractéristiques qui doivent être sélectionnées comme les plus importantes est un travail en soi-même complexe et révèle des prémisses fragiles et des présupposés théoriques plus ou moins implicites. Lundvall et Tomlinson (2000), proposent que l’analyse se centre sur trois catégories de facteurs, chacune d’elles expliquée par cinq facteurs. Dans le travail de Lundvall et Borras (1998), ces trois catégories sont inter liées à des domaines politiques.

Lundvall et Tomlinson (2000) proposent une logique semblable pour grouper les facteurs institutionnels dans les SNI et la construction de blocs:

A – Pression en faveur du changement

B – Capacité à innover et à construire de la compétence

C – Facteurs culturels et principes de répartition

Le premier ensemble de facteurs est beaucoup plus politisé et à cause de cela, tend à se centrer sur les négociations internationales et les forums internationaux de pensée.

Le deuxième ensemble de facteurs est plus profondément institutionnalisé et socialement incorporé. Les tentatives pour « forcer politiquement » la convergence génèrent une plus grande résistance. Par exemple, les institutions du marché de travail et en particulier les systèmes d’éducation tendent à rester profondément nationaux.

Le troisième ensemble de facteurs désigne ceux qui sont plus fortement enracinés dans l’histoire et dans la culture. Ils reflètent non seulement les expériences historiques nationales, mais aussi les différences ethniques et religieuses des pays et des régions. Le mouvement des personnes à travers les frontières nationales contribue aussi à la convergence culturelle entre les systèmes nationaux et à la croissante diversité à l’intérieur de ces mêmes systèmes.

L’absence de convergence pour toutes les dimensions crée de nouvelles tensions relativement à la migration internationale des travailleurs hautement qualifiés. Par exemple, les spécialistes d’ordinateurs de l’Inde constituent une large et croissante proportion du marché de travail dans la Sillicon Valley. Deux pouvoirs existent alors, qui reflètent la convergence et la divergence dans les arrangements institutionnels. L’un, c’est le processus politique et l’autre, le processus de globalisation économique.

La résistance actuelle face à la globalisation montre que le changement institutionnel est si grand qu’il défie les valeurs fondamentales de manière si radicale que les personnes ont des difficultés à l’accepter. Des tendances génériques quant aux processus de globalisation affectent tous les systèmes nationaux. Une des principales tendances est celle de la rapidité du changement. Cela implique que le principal défi est celui d’apprendre à faire face aux nouveaux problèmes. Mais il n’existe pas un unique type d’arrangement institutionnel qui permet de faire face avec succès à cette espèce de défis. Selon l’OCDE, les économies ayant le plus de succès, outre les États-Unis, dans la «nouvelle économie», sont les petites économies homogènes avec un fort système de production (Welfare State), (OCDE 2000b, 2000c).