5.5. Certaines considérations sur les observations empiriques

Nous pouvons maintenant questionner les leçons que nous pouvons dégager en termes politiques. Le plus utile est, peut-être, de combiner les diverses catégories de données et de vérifier si elles constituent un ensemble cohérent, malgré les problèmes inhérents à chacun d’eux. Les spécialistes de l’économie du travail sont d’accord pour affirmer que le taux de rendement particulier d’un an de plus en scolarité se situe généralement entre 5% et 15%. Partant de présupposés semblables, les « comptables » de la croissance constatent que l’augmentation du niveau d’éducation explique peut-être un cinquième du surcroît de la productivité par travailleur. Ces deux approches sont déjà anciennes et leurs avantages et inconvénients sont déjà bien étudiés. Il est possible que ces deux approches surestiment les bénéfices sociaux de l’éducation à cause des corrélations entre l’éducation et les caractéristiques non observables. Orientés dans un autre sens, les estimations obtenues dans le cadre de la présente recherche peuvent sous évaluer le rôle de l’éducation, parce que rarement elles permettent la mesure d’externalités, ou qualifient l’importance, pour la productivité, d’une amélioration dans l’adéquation entre les travailleurs et les emplois.

Le grand pouvoir de la littérature macroéconomique nouvelle est, du moins, en principe, qu’il permet de tester directement les bénéfices de la productivité. Cependant, ce domaine révèle de difficultés. En somme, les données récentes optent pour l’existence d’effets d’éducation sur la productivité, tout aussi importants que ceux qui ont été identifiés par les économistes du travail. Cela doit nous tranquilliser quant au fait que la plupart des pays ne sont pas en train de « surproduire » des activités d’enseignement, surtout quand les différences de salaire résultantes de l’éducation ont montré une faiblesse tendance à diminuer au long du temps.