5.6.2. La révolution des technologies de l’information et de la communication et l’économie basée sur la connaissance

Diverses caractéristiques de l’économie basée sur la connaissance, déjà évoquées antérieurement, reposent sur l’usage croissant des technologies d’information et de la communication (TIC). En effet, les deux phénomènes sont fortement inter liés. Ainsi, le système des TIC confère à l’économie basée sur la connaissance une nouvelle et différente base technologique, laquelle altère d’une manière radicale les conditions pour la production et l’utilisation de la connaissance, tout comme sa relation avec le système productif. Il convient, cependant, de différencier les impacts à moyen terme des impacts à court terme de la diffusion des TIC. Les effets à long terme des TIC sont en rapport avec la réalisation d’un nouveau potentiel pour l’obtention de gains de productivité dans le processus de création, distribution et exploitation de la connaissance. Cette évolution peut être vue comme suivant trois trajectoires (OCDE, 1996):

  • La vitesse/rapidité croissante et le coût de plus en plus grand quand on effectue des tâches et on développe des instruments pour la recherche fondamentale et l’R&D (prototypes, techniques de simulation, etc.);
  • La capacité croissante de concevoir des options technologiques;
  • Le pouvoir toujours plus grand des logiciels informatiques comme instrument de recherche.

En ce qui concerne la première trajectoire, les TIC augmentent l’innovation sous la forme de nouveaux produits et de nouveaux processus. En conséquence, les produits et les processus deviennent plus différenciés et se renouvellent plus rapidement en accélérant la rapidité du cycle du produit et le taux d’obsolescence technologique. Quant à la deuxième trajectoire, les nouvelles méthodes de R&D permettent une vaste gamme de variantes technologiques qui peuvent être exploitées sans sacrifier les bénéfices provenant des économies d’«échelle», de l’apprentissage intensif au sujet d’une option technique donnée ou des externalités de chaîne. En ce qui concerne la troisième trajectoire, les développements en cours dans les TIC amplifient le pouvoir des serveurs informatiques comme instrument de recherche et permettent un échange d’information et de connaissance qui s’étend au-delà des limites du laboratoire de recherche.

À moyen terme, toutefois, les implications des TIC sont plus contrastées. Les individus qui d’abord se confrontèrent aux ordinateurs et aux entreprises en utilisant les technologies d’automation, peuvent oublier les vieux processus de faire les choses, apprendre de nouvelles habitudes et implanter de nouvelles formes d’organisation. Cela demande une accélération et une amplification du processus d’apprentissage à divers niveaux de la société, englobant entreprises, systèmes d’éducation et de formation et autres institutions formelles. On attend que le potentiel de productivité de ces nouvelles technologies soit intégralement réalisé après une longue période d’apprentissage institutionnelle et des mutations organisationnelles.