5.6.6. Le capital humain dans l’économie basée sur la connaissance

On retient de la littérature sur le sujet, un large consensus autour de l’idée que le capital humain est un facteur important de la productivité et d’autres résultats économiques, et que son rôle est partiellement important dans l’économie d’aujourd’hui basée sur la connaissance. Les considérations succinctes sur ce thème se basent sur le rapport final rédigé par Angel de la Fuente et Ciccone (2002), qui analyse les raisons qui conduisent à mettre l’investissement en capital humain au premier plan des politiques destinées à promouvoir la croissance économique et la cohésion sociale, comme cela a été défini au Sommet de Lisbonne et qui visent à inciter l’UE à avoir une économie basée sur une connaissance plus dynamique et plus compétitive du monde.

Sur le plan macroéconomique, les travaux récents suggèrent qu’une année additionnelle de scolarité augmente la productivité de 6,5% en Europe et jusqu’à 9% dans les États membres qui possèdent des marchés de travail plus flexibles, dans lesquels l’échelle des salaires est supposée refléter plus adéquatement la productivité. Il existe aussi une relation forte entre les salaires individuels et la formation dans le poste de travail. En effet, une année de formation additionnelle peut augmenter la rémunération jusqu’à 5%.

Les études plus récentes suggèrent également que la qualité de l’éducation peut être aussi importante pour la productivité, que sa « quantité », bien que les études effectuées aient besoin de plus d’approfondissement. Les modèles théoriques relatifs au capital humain et à la croissance indiquent que la main d’oeuvre plus qualifiée va engendrer des «externalités» et que celles-ci expliquent les subsides à l’éducation et autres politiques qui visent à augmenter l’investissement dans le capital humain en plus de sa «valeur de marché». Selon De La Fuente et Ciccone (2002), les sources plus probables de ces externalités sont la relation entre le capital humain et le taux d’évolution technologique et l’effet indirect de l’éducation sur la productivité et l’emploi lié à la qualité des établissements.

La littérature existante, selon De La Fuente et Ciccone (2002), est entachée de deux limitations importantes:

  1. Elle n’offre pas d’estimations quantitatives précises sinon pour certains bénéfices extraits du capital humain;
  2. Elle se base, presque exclusivement, sur des mesures quantitatives de scolarité.

Il est, cependant, amplement reconnu que le niveau de scolarité sera une variable de substitution imparfaite pour exprimer le véritable stock de capital humain. Ceci crée un problème d’erreur de mesure qui fait que les résultats statistiques minimisent l’importance de la relation entre le capital humain et les salaires ou la productivité.