6.2. Concepts et méthodologies

Ici, on suit de près la méthodologie de benchmarking, le rapport final du groupe de travail d'experts STRATA-ETAN au sujet des ressources humaines dans la recherche et le développement technique.

Pour le groupe d'experts en ressources humaines dans la recherche et le développement technique (RTD), trois idées/champs de réflexion ont besoin d'être analysés en profondeur :

  1. La situation globale de la population des chercheurs dans les États membres de l’UE. L'identification des processus, des facteurs positifs et des goulots d'étranglement, aussi bien que les liaisons avec l'industrie et l'activité économique, en général, et aussi, des hiatus et perspectives pour le futur ;
  2. L'analyse de l’enseignement de la science dans les divers pays d'Europe ;
  3. Formation et mobilité des chercheurs en Europe.

Le terme RTD doit être interprété dans un sens large, c’est-à-dire qu’il doit englober toutes les disciplines sans aucune restriction. Toutefois, comme l'accent est mis sur le développement industriel et l'innovation, existe la nécessité de centrer l'attention sur ces disciplines qui traditionnellement ont contribué directement et intensivement à ce secteur, notamment l'ingénierie et les sciences naturelles "lourdes" (chimie, physique), les mathématiques, sans oublier les sciences naturelles moins traditionnelles, comme les sciences de la vie, la biotechnologie et l'informatique.

Le groupe d'experts, évoqués plus haut, a émis conclusions qui peuvent être appliquées aux domaines des humanités et des sciences sociales. La définition du chercheur qui s'adapte ici est celle qui est donnée dans le Manuel de Frascati (OECD, 1993) :

‘" les chercheurs sont des professionnels engagés dans la conception ou création de la nouvelle connaissance, des produits, processus, méthodes et systèmes, et dans la gestion de ces projets."’

Normalement, le diplôme de docteur ou Ph. D est considéré comme "le niveau adéquat pour effectuer la recherche innovatrice". La personne qui possède un tel niveau d'expérience, est envisagée comme étant qualifiée pour effectuer la recherche dans son domaine de formation. Il existe, cependant, un ensemble de capacités nécessaires, qui on acquiert seulement avec la formation/information et l'expérience à son poste de travail. Les systèmes de recrutement de ces professionnels varient de pays en pays, tout comme les désignations qui sont utilisées. On doit avoir cela à l'esprit quand on prétend effectuer un travail de caractère quantitatif. Vivre et travailler dans une économie basée de plus en plus sur la connaissance, place les ressources humaines au centre du débat politique.

Ainsi, les indicateurs qui mesurent le nombre de chercheurs par rapport à la population active, à leurs disciplines, à leurs qualifications, à leur production scientifique et publications, leurs efforts de recherche et les dépenses en rapport avec ceux-ci, ainsi que de nouveaux et meilleurs produits, processus et services, sont d’un grand intérêt pour les politiques décisives. En premier lieu, parce qu'ils permettent d'obtenir une information factuelle à partir de laquelle ils peuvent prendre de meilleures décisions et être plus informés, et en second lieu, parce que ces données leur permettent de comparer les performances innovatrices de leur pays, dans ce domaine particulier, avec celle des autres pays. Malheureusement, il existe relativement peu de statistiques internationales comparables pour aider les décideurs politiques dans le domaine des "ressources humaines en R&D." Développer des indicateurs dans ce domaine est crucial, pour aider les politiciens intéressés à promouvoir la performance économique du pays respectif, conduite par l'innovation.

Ainsi, furent sélectionnés cinq indicateurs pour les ressources humaines dans la science et la technologie, à savoir:

  1. Le nombre de chercheurs par rapport au total de la population active, lesquels mesurent la capacité en termes de ressources humaines en R&D de chaque pays;
  2. Le nombre de doctorats en science et technologie par rapport à la population dans le groupe d'âge correspondant, ce qui fournit un indicateur de la croissance dans la connaissance humaine hautement qualifiée.
  3. Le nombre de jeunes chercheurs recrutés dans les universités et centres publics de recherche par rapport au nombre total de chercheurs, ce qui reflète l'attrait des professions de R&D pour les jeunes diplômés en science.
  4. La proportion de femmes dans l’ensemble des chercheurs dans les universités et centres publics de recherche, ce qui donne une indication de la participation des femmes dans les activités tournées vers la science, et, de leur rôle dans la contribution dans la croissance des connaissances.
  5. La proportion de chercheurs des autres pays parmi les chercheurs des universités et centres publics de recherche, ce qui reflète une ouverture des systèmes scientifiques nationaux et la diffusion de la connaissance externe.