6.4.1. L'attrait de la science pour les jeunes

6.4.1.1. La préoccupation des européens avec la science

La dernière étude de l’Eurobaromètre (2001) au sujet des attitudes de la compréhension du public avec la science et la technologie, montre que la science occupe la 3ème place (45%), en termes d'intérêt, après la culture (57%) et le sport (54%). Malgré cela, elle se situe avant la politique (41%) et l'économie (38%). Ces données contrastent fortement avec celles de l' Eurobaromètre de 1993, qui montrait qu’en moyenne, les européens étaient plus intéressés par les découvertes médicales (45%), dans les nouvelles inventions et technologies (38%), que par la politique (28%) et les sports (29%). Diverses études nationales confirment l'intérêt porté à la science et la technologie, observé en 1993, mais ne permettent pas de prévoir le relatif déclin subséquent. L'Eurobaromètre de 2001 a testé dans quelle mesure les personnes se sentaient informées dans cinq domaines. On a su qu'ils étaient bien informés au sujet des sports (57%), ensuite venait la culture (48,5%) et après la politique (44%). Ces résultats étaient très similaires à ceux de 1993. A peine un tiers des européens croyaient être bien informés au sujet de la science et de l'économie (32%). L'importance de plus en plus grande de la science et de la technologie dans les sociétés modernes semble ne pas être accompagnée par la croissance parallèle de l'intérêt envers ces domaines, ni par une compréhension croissante des modes de penser et des idées scientifiques de base (Sjoberg 2001). Cela contraste avec ce que l’on vérifie quand il y a des initiatives spéciales (voyons par exemple, l'intérêt pour la science démontré au Danemark quand les programmes spéciaux pour le grand public sont faits, et aussi le cas du Programme Science Vive au Portugal).

Analysant ces taux d'inscription dans les études tertiaires (voir ci-après), on vérifie que le recrutement dans la science et technologie, spécialement en mathématiques, chimie et physique, est en train de décroître, dans beaucoup de pays, ou, du moins, ne se développe pas non plus rapidement que cela serait nécessaire. Il y a déjà quelque temps, presque 15 ans, que de nombreuses personnes viennent manifester une préoccupation quant au choix décroissant dans les domaines de la science et de la technologie par les étudiants. Cette tendance continue à l'âge adulte, de façon répétitive, ce que l’on peut voir à travers les études sur la littérature scientifique et la plus grande recherche des chercheurs et ingénieurs. Comme proportion de la population active, les jeunes européens tendent, de plus en plus, à s'isoler de la science et de la technologie quand se posent les options d'études et les choix de caractère.

Selon l'Eurobaromètre 2001, plus de la moitié des européens (59%) aussi bien les jeunes que les gens âgés (67% de jeunes), pensent que les leçons sur la science, à l'école, ne sont pas suffisamment attractives, 55% (59% de jeunes) estiment que les sujets sur la science sont trop difficiles et 42% (40% de jeunes) considèrent que les salaires et les perspectives de carrière, dans le domaine de la science, sont peu attractifs. À peine 42% des européens trouvent que ce manque de vocation scientifique des jeunes constitue une menace pour le développement socio-économique futur et, comme cette menace n'est pas sentie comme urgente, il est alors logique que 54% des réponses à l'enquête de l'Eurobaromètre 2001 révèlent qu’ils croient que les entreprises trouveront toujours les personnes qualifiées dont on a besoin.

Malgré ceci, deux tiers des européens appuient l'idée d'avoir une aide publique active dans ce domaine.