6.4.4. Mobilité du personnel scientifique et technique

6.4.4.1. Considérations génériques

Depuis longtemps, dans le contexte de l'innovation et du développement, on donne une particulière importance à l'éducation et à la mobilité. Il y a un peu moins de 20 ans, Richard Easterlin (1981) a présenté l'argument, peut-être le plus systématisé, au sujet des liaisons entre l'éducation basique et la croissance économique. En analysant la nature de la croissance économique, Easterlin s'est assez éloigné de l'idée que la croissance est à peine une extension ou intensification de la production et a suivi Landes (1980), dans la vision au sujet de la création et de l'utilisation de la connaissance:

‘"Le cœur de tout le processus d'industrialisation et du développement économique est intellectuel: il consiste dans l'acquisition et l’application d'un corps de connaissance relatives à la technique, c’est-à-dire à la manière de faire les choses" (Landes, 1980, p. 111, cité par Easterlin, 1981, p. 2)’

En plus d'envisager la technologie et la connaissance comme des facteurs déterminants de la croissance, Easterlin a vu sa propre création de la connaissance comme un manque d'explication et a tenté de trouver un fort argument pour l'effet que l'éducation, et particulièrement l'éducation des masses, a sur le développement.

Cet accent sur les capacités humaines fut suivi et perfectionné dans la recherche moderne sur l'innovation. L'idée essentielle sous-jacente à toutes les analyses sur l'innovation est que celle-ci et le développement des nouvelles technologies surgissent grâce à des personnes qualifiées. L'innovation est un processus social, enveloppant non seulement les techniques nouvelles, mais aussi les nouvelles formes de connaissance, capacités et compétences.

Malgré la difficulté de mobilité des scientifiques, des raisons existent pour croire que l’innovation peut avoir un fort impact sur le développement des pays dans le domaine de la science et de la technologie et, par ce biais, sur la croissance.