8.4.1. Une comparaison avec quelques pays de l’Europe Centrale et Orientale

8.4.1.1. Sur la nécessité de nouveaux indicateurs en science et technologie: le cas des ressources humaines

L’importance de R&D pour le changement technologique et la croissance économique devient plus claire après la 2ème Guerre Mondiale. Pour construire des bonnes décisions, il est nécessaire de procéder à la mesure de ce nouveau facteur de croissance. Avec cette finalité, est apparu le Manuel de Frascati («guidelines for the collection of R&D Data»), publié en 1963. Dès lors, l’importance de la science et de la technologie (S&T) dans les décisions du quotidien s’est agrandie et approfondie. Les économies développées sont aujourd’hui des économies de services qui dépendent de plus en plus de la création et de la circulation de la connaissance ; ce sont des «Knowledge-based economies». Or, ce type d’économies a besoin de plus en plus d’indicateurs de S&T. Il y a eu de grands progrès dans la méthodologie de recueil de données, spécialement au niveau des pays de l’OCDE. D’ou l’apparition de divers manuels et de nouvelles publications statistiques et, de nouveaux «survey» sur le sujet, par exemple, relativement aux ressources humaines en S&T. Le Manuel de Canberra, co-produit avec l’Eurostat, a été publié en 1995. Ce manuel donne la définition de ressources humaines en S&T, laquelle prétend être compatible avec les classifications existantes par emplois et par connaissances éducationnelles. Ceci a eu quelque succès pratique, en ce qui concerne les estimations par comparaisons internationales de R.H. en S&T. Un manuel au sujet des aspects conceptuels de mesure de la globalisation est également en cours de préparation . L’effort de conceptualisation et d’exécution des enquêtes a été approfondi et, ces dernières années, le Manuel d’Oslo a établi les lignes directrices internationales pour les «innovation survey». Ce manuel fût la première fois publié en 1992 et revu dans l’ensemble avec l’Eurostat en 1997.

Comme nous l’avons déjà souligné, la R&D est une pièce importante dans le processus de changement technologique mais n’est pas unique. Il y a d’autres sources en plus de R&D au sens strict, comme le design, les softwares, la formation. Les «innovations surveys» ont cherché à assimiler ces activités. Ceci se réfère spécialement aux industries de services où peu de R&D est faite, mais où l’innovation existe et est disséminée. Certaines activités, outre la R&D, conduisent à une augmentation du stock de connaissance dans l’économie, tel que l’investissement en software ou en éducation. Il devient, donc, utile d’intégrer ces activités dans la désignation «investissement en connaissance».

Les ressources humaines en activités de R&D sont le principal facteur qui permet à un pays de produire et de créer une nouvelle technologie. Ainsi, un large base de R.H. en S&T c’est une condition indispensable pour qu’un pays continue à innover. Il est nécessaire de mesurer d’autres compétences des R.H. en S&T, tels que les ingénieurs de production, les techniciens, etc., et il faut investiguer la structure de compétences par branches, ainsi que la mobilité nationale et internationale. Le « Manuel de Canberra » (1995), est un premier pas dans ce sens, mais beaucoup doit encore être fait dans cette direction. Les services sont de plus en plus innovateurs, mais les statistiques communes ne captent pas cette tendance. En effet, beaucoup d’innovations dans les services ne sont pas dues à la R&D formelle. De cette façon, le point important doit plus se baser sur les sciences sociales et humaines que sur les sciences naturelles.