Chapitre I : Les formes du jeu et ses fondements idéologiques

L’inutilité sociale, l’immoralité et la dangerosité sont trois caractères que le législateur, le juge et les membres de la doctrine prêtent au jeu dans leur discours, quelle que soit la forme particulière de jeu envisagée. Le discours sur le jeu apparaît dès lors comme un indice de l’existence d’un droit des jeux et de l’unité de la notion de jeu. Son étude permet en outre de comprendre le statut particulier du jeu en droit positif à travers les rationes legis du régime des jeux (section 1).

Par ailleurs, la construction d’une notion générique de jeu ne saurait faire l’économie d’une analyse des opérations particulières auxquelles, pensons-nous, la notion de jeu renvoie dans chaque branche du droit. La diversité des termes employés pour désigner le jeu contraste alors fortement avec l’unité du régime juridique auquel renvoient chacune de ces opérations (section 2).