§ 2 - La protection du public et des joueurs, talon d’Achille de la maîtrise étatique du jeu

La maîtrise du jeu par l’Etat est, avant toute autre préoccupation, justifiée par la nécessité d’une protection du public vis-à-vis du jeu et d’une protection des joueurs dans le cadre du jeu. Pour le service central des courses et jeux, la priorité absolue réside aujourd’hui dans le renforcement de la protection des joueurs pathologiques et des mineurs à travers un contrôle accru de l’accès des salles de machines à sous dans les casinos 1632 . Une négociation semble d’ailleurs être en cours entre les ministères concernés et les casinos pour déterminer les actions futures. La protection du public et des joueurs peut être envisagée sous les trois angles que sont l’accès au jeu (A), l’exclusion expresse de certains joueurs (B), enfin, celui de leur information (C).

Notes
1632.

C’est l’un des principaux reproches adressés par le sénateur François Trucy à notre système d’exploitation des jeux (F. Trucy, « Rapport d’information fait au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation sur la mission sur les jeux de hasard et d’argent en France », op. cit., p. 272s.). Partisan d’une extension de la sphère des jeux et d’un allègement des contraintes qui pèsent sur leurs opérateurs, il pose comme condition le renforcement des dispositifs de protection. Mais dans la mesure où il existe une corrélation, souvent établie, entre la quantité d’offre de jeu émise et le nombre de joueurs pathologiques, on peut douter que cette politique soit la plus adaptée au problème.