II.1.3.2. Evaluation de l’impact de l’AdAortho sur les latences de dénomination suivant les caractéristiques de la transcription visuelle des mots.

Le graphique de la Figure 10 présente les temps de réaction moyens recueillis pour les mots précoces et tardifs, suivant que les items étaient présentés en Hiragana ou en Kanji. Les participants prenaient en moyenne 503,94 ms pour dénommer les mots présentés en Hiragana et 579.64 ms pour prononcer les mêmes mots présentés en Kanji. En dépit de leur caractère inhabituel, les formes Hiragana étaient donc prononcées plus rapidement que leurs homologues Kanji, conformément aux résultats de précédentes recherches (voir par exemple Yamada 1992, 1998). De manière cruciale, le graphique de la Figure 10 met en évidence que les caractères Kanji acquis précocement continuaient à être nommés plus rapidement que les caractères acquis tardivement par les lecteurs experts, tandis que l’influence de l’AdAortho était éliminée par la transposition de ces mêmes caractères dans la l’écriture syllabique Hiragana.

Figure 10. Latences de dénomination moyennes pour les mots transcrits en Kanji et en Hiragana, obtenus pour un sous-ensemble de stimuli expérimentaux appariés sur le plan du phonème initial. Les résultats sont présentés séparément pour les mots acquis précocement (L1) et tardivement (L2).

L’ANOVA conduite sur les temps de réaction prenant pour facteur intra sujets l’AdAortho (Liste 1 ou 2) et le script utilisé pour la transcription mots (Hiragana ou Kanji) a révélé un effet principal du script (F(1,15)=70.266 ;p<.0001) et une interaction significative du script avec l’AdAortho (F(1,15)=5,653 ;p=.0314). L’effet principal de l’AdAortho est pour sa part resté non significatif (ns F(1,15)=70.266 ;p=1.489). La décomposition de l’interaction a révélé que l’influence de l’ AdAortho était proche de la significativité sur le traitement des caractères Kanji (ns F(1,15)=3,493 ;p=.0813) mais pas sur celui des mots traduits en Hiragana (ns F(1,15)=.091 ;p=.7669).