III.1.2.1.2. Comparaison des performances des enfants précoces et témoins sur le traitement global des mots, pseudo-mots homophones et pseudo-mots non homophones.

Les graphiques de la Figure 26 présentent les latences de réponse moyennes enregistrées dans les deux groupes de participants pour les différents types de stimuli présentés. Ces résultats ont été rapportés séparément pour chacune des classes testées, depuis le CM1 jusqu’à la 6e. Les graphiques confirment que les réponses s’organisaient suivant une tendance très similaire chez les enfants précoces et les témoins. Chez tous les enfants, la progression dans le parcours scolaire s’exprimait ainsi au travers de l’augmentation globale de la rapidité des décisions lexicales. Si des délais de réponse plus importants étaient observables dans toutes les catégories de stimuli chez les témoins en comparaison des enfants précoces en CM1, les performances des deux groupes tendaient à s’homogénéiser dans les classes plus élevées. Pour l’ensemble des participants enfin, des latences de réponse plus courtes étaient systématiquement enregistrées pour les mots en comparaison des pseudo-mots, le temps de réaction associé aux pseudo-mots homophones étant par ailleurs du même ordre que celui concernant les pseudo-mots non homophones.

Figure 26. Temps de réaction moyen enregistré sur les mots, les pseudo-mots homophones (PH) et les pseudo-mots non homophones (PC) auprès des enfants précoces (barres bleues) et témoins (barres oranges). Les résultats sont présentés séparément pour chaque classe testée, du CM1 à la 6e.

Des tests U de Mann-Whitney (test non paramétrique de comparaison de données issues d’échantillons indépendants) ont été utilisés pour comparer les différences de performances entre les enfants précoces et les témoins. Ces tests ont été réalisés séparément sur les temps de réaction enregistrés pour les mots, les pseudo-mots homophones et les pseudo-mots non homophones, dans les différentes classes. Les résultats obtenus, reportés dans le Tableau 27, mettent en évidence que le niveau intellectuel n’était pas à l’origine de différences notables entre les réponses recueillies sur les différentes catégories d’items et dans les différents niveaux scolaires.

Tableau 27. Contrôle de l’homogénéité des groupes sur le plan de la distribution des latences de réponse correctes.
  Mots Pseudo-mots non homophones Pseudo-mots homophones
CM1 ns z= -1.567 ;p=.1172 ns z= -1.149 ;p=.2506 ns z= -1.358 ;p=.1745
CM2 ns z= -1.149 ;p=.2506 ns z= -.104;p=.9168 ns z= -.104 ;p=.9168
6E ns z= -.940 ;p=.3472 ns z= -.522 ;p=.6015 ns z= -.313 ;p=.7540

Le tableau présente le résultat des comparaisons des latences de réponse enregistrées auprès des enfants précoces et des témoins réalisées au moyen du test U de Mann-Whitney suivant la catégorie de stimuli présentés (Mots, Pseudo-mots homophones et non homophones) et le niveau scolaire des participants (du CM1 à la 6e).

Dans une seconde série d’analyses, l’homogénéité des performances des enfants précoces et des témoins a été évaluée sur le plan de la proportion des réponses correctes. Les graphiques de la Figure 28 présentent le pourcentage de bonnes réponses recueillies pour les mots et les pseudo-mots, homophones et non homophones. Ces données ont été rapportées séparément pour les deux groupes d’enfants testés, dans chaque niveau scolaire. A nouveau, les résultats obtenus démontraient que la répartition des performances était globalement similaire entre les deux groupes. Dès le CM1, un taux très élevé d’acceptations correctes des mots pouvait être observé, qui se maintenait avec le temps. Les pseudo-mots non homophones étaient également rejetés avec précision, au contraire des pseudo-homophones, dont la plausibilité phonologique était visiblement responsable d’un nombre important de fausses acceptations dans toutes les classes. On remarquera finalement que dans la classe CM2 les témoins restaient moins précis que les enfants précoces sur le plan de la reconnaissance des pseudo-mots non homophones.

Figure 28. Pourcentage de réponses correctes enregistré sur les mots, les pseudo-mots homophones (PH) et les pseudo-mots non homophones (PC) auprès des enfants précoces (barres bleues) et témoins (barres oranges). Les résultats sont présentés séparément pour chaque classe testée, du CM1 à la 6e.

Les tests U de Mann-Whitney utilisés pour comparer les performances des enfants précoces et des témoins n’ont pas mis en évidence de différence significative dans la répartition des proportions de bonnes réponses entre les deux groupes, quel que soit le type de stimulus considéré. Ce constat s’est vérifié dans tous les niveaux scolaires. Les résultats des analyses sont résumés dans le Tableau 29.

Tableau 29. Contrôle de l’homogénéité des groupes sur le plan des taux de bonnes réponses.
  Mots Pseudo-mots non homophones Pseudo-mots homophones
CM1 ns z= -.313 ;p=.7540 ns z= -.522 ;p=.6015 ns z= -.104 ;p=.9168
CM2 ns z= -.731 ;p=.4647 ns z= -.1.044 ;p=.2963 ns z= -.418 ;p=.6761
6E ns z= -.1.253 ;p=.2101 ns z= -.731 :p=.4647 ns z= -.104 ;p=.9168

Le tableau présente le résultat des comparaisons des latences de réponse enregistrées auprès des enfants précoces et des témoins, réalisées au moyen du test U de Mann-Whitney suivant la catégorie de stimuli présentés (Mots, Pseudo-mots homophones et non homophones) et le niveau scolaire des participants (du CM1 à la 6e).

En conclusion de ces examens préliminaires, il apparaît que si de discrètes différences semblent de prime abord distinguer les profils de performances des enfants précoces et des témoins, les analyses statistiques indiquent que les deux groupes peuvent néanmoins être considérés comme homogènes. On rappellera également que les différences susmentionnées sont de nature quantitatives plutôt que qualitatives, suggérant que les mêmes stratégies de traitement restent à l’œuvre dans les deux groupes. L’ensemble de ces données encourage donc à engager une comparaison plus précise des résultats des deux groupes sur le plan spécifique de l’expression des effets d’AdAortho.