IV. Discussion Générale

Le présent travail avait pour objectif de faire progresser la compréhension du développement des mémoires orthographiques sous l’influence de l’apprentissage de la lecture au travers de la description de l’influence de l’AdAortho sur la reconnaissance des mots écrits. Ces recherches ont été inspirées par l’apparente incompatibilité de l’expression des effets d’AdA avec la description classique de l’installation des compétences de lecture proposée par les modèles connexionnistes inspirés des travaux fondateurs de Seidenberg et McClelland (1989). Tandis en effet que ces dernières approches envisagent l’apprentissage comme une fonction exponentielle de la pratique, l’AdA est inversement conceptualisé comme un préjudice causé par l’assimilation des premiers items sur l’intégration ultérieures de connaissances nouvelles. Les premières explorations connexionnistes du phénomène par Ellis et Lambon-Ralph (2000) ont démontré que l’AdA présentait une certaine compatibilité avec les principes de fonctionnement des modèles connexionnistes mais souffrait du recours à des bases d’exemples trop arbitraires du point de vue de leur structure interne, en comparaison de l’organisation des lexiques des langues naturelles. L’utilisation d’un ensemble d’items plus réaliste par Zevin et Seidenberg (2002) a plus tard conduit ces auteurs à s’opposer radicalement à l’hypothèse d’une survivance des effets d’AdA chez les lecteurs experts. Arguant que les effets d’AdA étaient adéquatement contrebalancés par les stratégies de réinvestissement des connaissances construites d’après des régularités détectées dans le corpus d’entraînement, Zevin et Seidenberg (2002) ont dénié toute réalité aux effets d’AdA établis empiriquement dans les tâches impliquant des conversions de graphèmes à phonèmes et attribué ces effets à des facteurs confondus, dont en particulier la fréquence d’occurrence.