Annexe 1. Amplitude des effets d’AdA suivant la nature des tâches et le degré de profondeur des langues dans lesquelles elles ont été proposées.

Synthèse des résultats tirés de 5 études ayant mis en évidence un effet significatif d’AdA sur les délais de réponses enregistrés à l’issue de tâches de dénomination de mots (DEN mots), d’objets (DEN objets), et de décision lexicale (DL) auprès de locuteurs Anglais (Morrison et Ellis, 1995, Ellis et Morrison, 1995 ; Barry et al., 2001), Français (Bonin et al., 2001b) et espagnols (Izura et Ellis, 2002). Pour chaque étude, le Tableau présente les temps de réaction moyens (ms) correspondant aux mots précoces (Pr) et tardifs (Ta) et l’amplitude de l’effet d’AdA par année (Am/an), obtenu par soustraction des deux valeurs et division du résultat par le nombre d’années séparant l’AdA moyen des items précoces et tardifs. Pour information, l’AdA et la fréquence moyenne de chaque groupe de stimuli à également été rapportée (les items précoces et tardifs étaient bien évidemment appariés sur le plan de la fréquence dans toutes les études mentionnées).

    EFFET ADA   CARACTERISTIQUES DES STIMULI
Auteurs Tâche Pr Ta Am /
an
  Pr. (Moy) Ta. (Moy) Min
Pr
Min Ta. Diff Pr/Ta Frq. Pr. Frq. Ta Frq (Min) Frq (Max) Diff
Frq
Morrison et Ellis (1995)
DEN (mots) 615 647 5,45
  DEN (mots) 609 645 5,61
  DL 582 648 10,29
3 :05 (2,2) 9 :10 (5,4) 2 :09 (1,86) 11 :08 (6,36) 6 :05 23,4 24 2 125 -0,5
Barry et al. (2001) DEN (mots) 555 587 11,29
Barry et al. (2001) DEN (obj) 686 778 32,47
2 :11
(1,95)
5 :09 (3,36) 2 :00 (1,50) 7 :08 (4,35) 2 :10 9 9,9 1 29 -0,9
Ellis et Morrison (1998) DEN (obj) 672 848 44,00 2 :00 6 :00 1:05 9:04 4 :00 22 23,2 2 89 -1,2
Bonin et al. (2001b) DL 588 644 16,80 3 :01 (1,53) 6 :05 (2,64) 2 :01 (1,19) 11 :00 (4,15) 3 :04 55 32 2 206 23
Izura et Ellis (2002) DL 649 692 19,11 6 :01 (3,55) 8 :04 (4,66) 5 :03 (3,12) 9 :02 (5,10) 2 :03 1,25 1,26 0,6 1,85 -0,01

Valeur d’AdA des mots utilisés dans les différentes études : les colonnes 8 et 9 présentent l’âge moyen auquel les mots précoces (Pr Moy) et les mots tardifs (Ta. Moy) ont été acquis, et les colonnes 10 et 11 fournissent les valeurs d’AdA respectivement associées au mot appris le plus précocement (Min Pr) et le plus tardivement (Min Ta) figurant dans les listes expérimentales. Le nombre d’années séparant l’apprentissage des mots précoces de celui des mots tardifs (Diff Pr/Ta) figure dans la colonne 12.

De manière à faciliter les comparaisons les valeurs d’AdA fournies dans les différentes études ont été converties en nombre d’années dans le respect des procédures utilisées par chaque auteurs, détaillées dans ce qui suit.

Dans le cas des études basées sur des estimations subjectives d’AdA auprès de jeunes adultes, une correspondance a été établie entre le degré d’AdA en points des échelles utilisées et le centre de l’intervalle d’âge associé (ex : 2 point sur l’échelle de Gilhooly et Logie (1890) correspondaient à 3 ans, centre de l’intervalle [2-4[ associé à ce nombre de points). Une relation mathématique simple permettait alors de dériver des scores moyens d’AdA disponibles la valeur correspondante en nombre d’années. Le cas de 3 échelles subjectives a été considéré :

1) l’échelle en 7 points proposée par Gilhooly et Logie (1980 ; 1 = mot acquis entre 0 et 2 ans, 7 = mot acquis à 12 ans et plus)  utilisée par Morrison et Ellis (1995), Barry et al. (2001).

2) l’échelle en 7 points proposée par Cuetos et al. (1999 ; 1 = mot acquis entre 0 et 2 ans, 7 = mot acquis à 12 ans et plus) utilisée par Izura et Ellis (2002)

3) l’échelle en 5 points (1 = mot acquis entre 0 et 3 ans, 5 = mot acquis à 13 ans et plus)  utilisée par Bonin et al., (2001b).

Dans les deux premiers cas, la relation mathématique établie dans ce cas était âge = 2*(Nombre de points) – 1 et dans le troisième cas, cette relation était : âge = 3*(Nombre de points) – 1,5.

Dans le cas de l’étude de Ellis et Morrison (1998) utilisant les estimations objectives établies par Morrison et al. (1997) les valeurs originales d’AdA, déjà exprimées en nombre d’années, ont simplement été reportées dans le tableau.

Valeurs de fréquence utilisées dans les différentes études : les colonnes 13 et 14 présentent les valeurs de fréquences moyennes associées aux mots précoces (Frq Pr) et aux mots tardifs (Frq Tar), et les colonnes 14 et 16 fournissent les valeurs de fréquences minimale (Frq Min) et maximale (Frq Max) des mots inclus dans les listes expérimentales. La colonne 17 présente l’intervalle séparant les valeurs de fréquences moyennes des mots précoces de celles associées aux mots tardifs (Diff Frq). Les différentes échelles de fréquence utilisées sont détaillées dans ce qui suit :

1) dans les travaux de Morrison et Ellis (1995) et Barry et al. (2001) : normes établies par Kucera et Francis (1967) 

2) dans les travaux de Ellis et Morrison (1998): base de données Celex (Baayen, Piepenbrock & Van Rinj, 1993)

3) dans les travaux de Bonin et al. (2001 ab) : base de données Brulex (Content, Mousty et Radeau, 1990) 

4) dans les travaux de Izura et Ellis (2002) : normes établies par Alamena & Cuetos (1995).

Dans la majorité des cas, les valeurs de fréquences sont proposées en nombre d’occurrences par million, excepté pour les études de Barry et al. (2001) et Izura et Ellis (2002) où elles sont respectivement exprimées en logarithme et en log(1+fréquence).