Partie III. La solution bernardienne

Chapitre 1. Le déplacement du rapport organisme – milieu

Dans son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale parue en 1865, Claude Bernard relève que « la science antique n’a pu concevoir que le milieu extérieur ; mais il faut, pour fonder la science biologique expérimentale, concevoir de plus un milieu intérieur. Je crois avoir le premier exprimé clairement cette idée et avoir insisté sur elle pour mieux comprendre l’application de l’expérimentation aux êtres vivants 1  ». Dans le manuscrit inachevé qui devait constituait la suite de cette introduction, il note derechef : « La médecine scientifique moderne est fondée sur la connaissance de la vie des éléments dans un milieu intérieur ; c’est donc une conception différente du corps humain. Ces idées sont de moi et c’est là le point de vue essentiel de la médecine expérimentale 2  ». Quelle est donc la signification de ce « milieu intérieur », auquel l’illustre physiologiste accorde une importance aussi fondamentale, au sens fort et rigoureux du terme, dans la constitution théorique de la biologie et de la médecine modernes ?

Notes
1.

C. Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (1865), Paris, Flammarion, 1984, partie II, chap. 1, § VII, p. 118 (souligné par nous).

2.

C. Bernard, Principes de médecine expérimentale (1866), prés. L. Delhoume, Paris, PUF, 1947, p. 273 (souligné par nous).