Chapitre 3. Le renversement du rapport du tout et de la partie (l’intégration)

Nous voici donc arrivés à la croisée des chemins : au seuil de l’exposé des conséquences et implications de philosophie biologique, que Bernard va tirer de son travail d’élaboration théorique, et de l’intégration de la notion de division du travail à sa doctrine physiologique. Au moyen de conceptions en partie empruntées, en partie de son crû, Bernard est parvenu à forger une représentation cohérente, conséquente et révolutionnaire du fonctionnement de l’être vivant, susceptible de remplacer enfin celle (cf. le modèle technologique du vivant) qu’invalidait la nouvelle conjoncture intellectuelle, marquée par le succès de la théorie cellulaire dans tous les domaines de la recherche biologique, c’est-à-dire à rendre finalement intelligible la thèse radicale d’un renversement du rapport de subordination entre le tout et la partie organiques. C’est cette représentation qu’il nous faut à présent reconstituer, à partir de ses différentes composantes dont l’origine et l’histoire, mais non le mode d’articulation interne, nous sont maintenant connues.