2.1. Critique de la position traditionnelle

D’un bout à l’autre de son travail, L. Gosselin souligne constamment qu’il y a dans la position grammaticale traditionnelle sur le complément circonstanciel une double démarche et une double définition. Soit on le définit positivement tout en essayant d’appliquer à chaque type du circonstant une étiquette sémantique qui se rapporte à un type particulier de la notion de la circonstance, ce qui donne les compléments qui expriment les circonstances de temps, de lieu, de cause, etc. ou les compléments circonstanciels de temps, de lieu, de manière, de cause, etc. Soit on définit le complément circonstanciel d’une manière négative qui cherche à introduire dans la classe des circonstants tous les constituants qui n’ont pas de fonction évidente dans la phrase et dont on ne sait que faire. Or ni l’une ni l’autre démarche n’est admissible pour l’auteur et il s’avère important de chercher une autre approche qui puisse donner un statut positif au circonstant. De ce fait, il s’avère impossible, a priori, de définir le complément circonstanciel sans le recours immédiat à la notion de la circonstance.