2.1.3. Position des circonstants intra-prédicatifs de lieu

Nous ne connaissons d’autres positions pour ces circonstants que la position post-verbale liée ou la position finale détachée à moins, tout de même, qu’il s’agisse d’une mise en valeur bien marquée dans les positions initiales. On remarque dans ce cas la difficulté de distinguer entre un circonstant intra-prédicatif et un complément essentiel.

‘531. La compagnie, les mets, tout lui plaisait. La salle, telle qu'un parloir moyen âge, était tendue de cuir battu ; une étagère hollandaise se dressait devant un râtelier de chibouques ; et, autour de la table, les verres de Bohême, diversement colorés, faisaient au milieu des fleurs et des fruits comme une illumination dans un jardin. (ES, p. 105.)’ ‘532 En débouchant de la rue Tronchet, il entendit derrière la Madeleine une grande clameur ; il s'avança ; et il aperçut au fond de la place, à gauche, des gens en blouse et des bourgeois. (ES, p. 391.)’

Sur le plan sémantique, les constituants soulignés dans les deux exemples précédents ont pour fonction commune de localiser le lieu de déroulement du procès. Mais leur statut syntaxique n’est pas quand même aussi évident. Sont-ils des compléments essentiels ou bien des circonstants intra-prédicatifs ?

Reste à dire enfin que les circonstants intra-prédicatifs de lieu ne sont pas compatibles avec la position d’enclave entre l’auxiliaire et le participe :

‘533. *Il a, à Paris, travaillé pendant deux ans.’

Ces différentes manipulations ont pour objectif de vérifier que ces circonstants font bel et bien un élément du prédicat et, en même temps, qu’ils ne sont pas essentiels. En revanche, on ne doit perdre de vue que ces mêmes circonstants, dans des contextes différents, peuvent connaître d’autres emplois de type extra-prédicatif.