2.2.2. Les circonstants intra-prédicatifs de temps et l’infinitif

Les circonstants intra-prédicatifs de temps sont compatibles avec l’infinitif, leur position canonique est après l’infinitif, mais la position pré-infinitivale n’est pourtant pas exclue :

‘537. Le dimanche matin, Frédéric lut dans un journal, sur une liste de blessés, le nom de Dussardier. Il jeta un cri, et, montrant le papier à Rosanette, déclara qu'il allait partir immédiatement. (ES, p. 442.)’ ‘538. Les marchands, à force de le voir passer et repasser continuellement, furent étonnés d'abord, puis effrayés, et ils fermèrent leur devanture. (ES, p.378.)’ ‘539. Il réitéra ses tentatives. Elle prit un autre genre, qui fut de rire toujours. Il crut malin de riposter par le même ton, et en l'exagérant. (ES, p. 229.)’ ‘540. Car Frédéric en parlait souvent ; Arnoux, de son côté, avait la même manie ; elle s'impatientait, à la fin, d'entendre toujours vanter cette femme ; et son imputation était une espèce de vengeance. (ES, p. 229.)’

Mais la position d’enclave entre deux formes verbale peut introduire quelques ambiguïtés. Dans (540), le circonstant est-il incident à entendre ou à vanter ? :

‘(540a) Elle s'impatientait toujours, à la fin, d'entendre vanter cette femme.’ ‘(540b) Elle s'impatientait, à la fin, d'entendre vanter toujours cette femme.’ ‘(540c) Toujours elle s'impatientait, à la fin, d'entendre vanter cette femme.’

Dans (540a), le circonstant est hors du champ de l’influence et de l’incidence de l’infinitif, il est incident au verbe conjugué pour souligner la fréquence de l’impatience de la personne concernée, dans (540b), il est incident à vanter, dans (540c), il est extra-prédicatif et porte sur l’ensemble de la phrase pour marquer sa répétition fréquente dans le temps.