5. Conclusion

Nous avons étudié dans ce chapitre le comportement syntaxique des circonstants de manière, temps et lieu ainsi que les différents effets de sens qu’ils peuvent avoir dans l’organisation linéaire de la phrase. Les manipulations syntaxiques représentées principalement par le déplacement et la focalisation ont révélé des effets sémantiques supplémentaires voire même différents de ceux que peuvent avoir les circonstants dans les énoncés de départ.

Nous avons étudié aussi le circonstant dans les différents types de phrases et le critère des modalités s’avère important pour identifier le statut du circonstant en tant qu’il est intra ou extra-prédicatif. Syntaxe et sémantique se trouvent donc ici représentées par les deux notions fondamentales de l’incidence et de la portée. Ces deux notions appartiennent à deux niveaux linguistiques différents. Bien qu’il soit pratiquement difficile de dissocier l’une de l’autre, elles nous ont permis de déterminer à quelle unité de la phrase le circonstant est incident et de quelle unité il tire son interprétation sémantique et pragmatique.

Les premiers résultats de l’application de la typologie que nous avons adoptée, nous ont bien montré que la plupart des circonstants intra-prédicatifs de manière, detempset delieu sont incidents au noyau verbal et portent sur lui. Seuls les circonstants de manière en -ment ont révélé un type d’emploi particulier dans la mesure où leur incidence peut s’orienter d’abord vers le verbe pour ne caractériser que le seul noyau verbal et on aura à ce moment-là un groupe de circonstants intra-prédicatifs de manière verbaux.

L’incidence peut s’étendre ensuite vers la gauche du verbe pour caractériser le verbe et son sujet afin de donner naissance à un autre groupe appelé les circonstants intra-prédicatif s de manière orientés vers le sujet. Puis enfin, cette incidence change de direction vers la droite du verbe pour caractériser le verbe et son complément, le groupe de ces circonstants est appelé les circonstants d’objet manière.

Les circonstants intra-prédicatifs de temps et de lieu paraissent moins aisés à traiter car presque la totalité de ces circonstants peut avoir des emplois extra-prédicatifs. Seules les opérations de déplacement ou de focalisation peuvent, à la rigueur, donner des indices sur leurs emplois intra-prédicatifs. Ils sont tous incidents au verbe et sont dotés d’une portée intra-prédicative.

Le but du chapitre suivant sera donc de savoir quels sont les circonstants qui, tout en ayant des emplois intra-prédicatifs, tendent à quitter le prédicat pour le caractériser de l’extérieur. Nous allons utiliser les mêmes outils d’investigation que ceux du chapitre précédent mais cela ne nous empêchera pas d’élargir le domaine pour bien délimiter cette classe.