2. Les circonstants de sujet-prédicat

Rappelons une fois pour toutes que le mode de fonctionnement que peut avoir le circonstant ne constitue en aucun cas une règle de grammaire bien précise qui ne supporte pas le changement, mais il s’agit plutôt d’une tendance qu’il peut avoir dans la phrase suivant des critères linguistiques de nature différente. Ainsi les circonstant de sujet-prédicat et de sujet-phrase sont-ils au départ des circonstants intra-prédicatifs qui quittent le prédicat vers une position préverbale. Leur mode de fonctionnement est assuré par des adverbes de manière en –ment.

Il est important de justifier ici l’appellation des adverbes de sujet-prédicat comme des circonstants. Cette notion est généralement connue sous le nom d’adverbe de sujet-manière par Mørdrup (1976) ou d’adverbe de sujet-prédicat par Guimier (1988, 1991, 1996). Ces deux appellations laissent penser tout de suite que l’adverbe a, a priori, une relation directe ou indirecte avec le prédicat et son sujet. Grâce à cette relation qui s’établit entre le prédicat et l’adverbe et selon la définition que nous avons avancée pour le circonstant, l’adverbe du sujet-prédicat peut être retenu donc comme un circonstant. Plus exactement un type particulier des circonstants de manière.

Quels sont donc les effets de sens qu’il peut avoir du fait de sa position préverbale ? Quel est aussi le rôle du sujet dans l’opération de son interprétation ? Pour répondre à toutes ces questions, nous allons suivre à peu près la même démarche que celle suivie dans le chapitre précédent.