2. Les circonstants qui caractérisent la visée de discours

Nous avons choisi de commencer par l’étude de ce niveau car il constitue le point de démarrage de l’acte de l’énonciation, l’étape cruciale pour sa mise en œuvre. La visée de discours est définie par Guimier « comme l’intention de donner une forme linguistique à un fait appartenant à l’extra-linguistique en vue de communication à un destinataire » 1 . Il est, de surcroît, le support, bien qu’il soit virtuel, sur lequel portent les circonstants extra-prédicatifs exophrastiques de temps et de lieu.

Mais avant d’entrer dans plus de détails, il convient de jeter un coup d’œil sur la nature du fonctionnement exophrastique ainsi que les différents niveaux de causations qui se trouvent dans la phrase. Guimier l’a bien montré :

‘« L’idée essentielle est que la phrase est le résultat d’une chaîne de causations qui commence avec la visée de discours et aboutit au contenu propositionnel livré au destinataire. Chacun des éléments de cette chaîne apparaît comme autant de strates encloses dans la phrase. Un adverbe exophrastique, incident syntaxiquement à la phrase (ou à une portion de celle-ci 2 ) peut sémantiquement qualifier, caractériser, dire quelque chose de l’une ou de l’autre de ces strates, de l’un ou de l’autre de ces niveaux enfouis dans la phrase. C’est cela qui constitue l’unité de fonctionnement exophrastique » 3 . ’

Nous étudions donc les circonstants qui portent sur le niveau de la visée de discours et nous ne ferons qu’esquisser les deux autres niveaux pour les opposer à la visée du discours afin de mieux rendre compte de son mode de fonctionnement.

Notes
1.

Ibid., p. 105.

2.

Nous n’allons pourtant pas étudier ce type de fonctionnement.

3.

C. Guimier, 1996, p. 105.