2.1.3. Les circonstants d’habitude

C’est le dernier groupe de circonstants qui, dans une position exophrastique ¹ , ont pour fonction de délimiter le cadre de l’énoncé. Ils peuvent être, eux aussi, sur le même plan que les circonstants spatio-temporels et les circonstants de domaine. Figurent dans ce groupe les circonstants du type : normalement, invariablement, habituellement, ordinairement,…etc. Nous allons étudier maintenant les propriétés syntaxiques qui permettent ce rapprochement entre ces circonstants et les autres circonstants de cadre. Selon Guimier ² , deux raisons sont à l’origine du classement de ces circonstants parmi les circonstants de cadre :

(1) ils acceptent tous de figurer en position initiale détachée avec une phrase négative :

‘740. Normalement, Pierre se lève à 7 heures.’ ‘741. Normalement, Pierre ne se lève pas à 7 heures.’

(2) ils acceptent tous de figurer en position initiale détachée avec une phrase interrogative :

‘742. Normalement, est-ce que Pierre se lève à 7 heures ?’

Sur le plan sémantique, ces circonstants peuvent d’ailleurs constituer un contraste aussi bien avec un cadre temporel que notionnel, ce qui prouve aussi qu’ils partagent les mêmes propriétés avec les éléments d’une même classe :

‘743. Habituellement, ils partent en vacances début août. (Sous-entendu : mais cette année ils partent à une autre date)’ ‘744. Habituellement, on considère le conditionnel comme un mode. (Sous-entendu : mais de mon point de vue, mais d’un point de vue linguistique, etc., ce n’est pas un mode).’

On peut conclure donc que les circonstants d’habitude peuvent être considérés comme des circonstants qui sont à cheval entre les circonstants de cadre temporel et les circonstants de cadre notionnel.