4.5. Proposition subordonnée nominale

Ces circonstants ont été considérés comme de vrais circonstants de manière. En dépit de leurs positions dans la phrase, ils ont une fonction descriptive dans la phrase surtout quand ils se multiplient au moins par deux dans la même position. Ils décrivent précisément l’état physique et moral des personnages lors de la réalisation de l’action. Ils peuvent donc figurer dans la position initiale :

‘« Quand il ne pleuvait pas, le dimanche, ils sortaient ensemble ; et, bras dessus bras dessous, ils s'en allaient par les rues ». (ES, p. 114.)’ ‘« Mme Arnoux avait une robe de chambre en mérinos gros bleu. Le regard tourné vers les cendres et une main sur l'épaule du petit garçon, elle défaisait, de l'autre, le lacet de la brassière ; le mioche en chemise pleurait tout en se grattant la tête, comme M. Alexandre fils ». (ES, p. 180.)’ ‘« Quand il ne pleuvait pas, le dimanche, ils sortaient ensemble ; et, bras dessus bras dessous, ils s'en allaient par les rues ». (ES, p. 114.)’ ‘« En bas, dans la cour, deux garçons, les bras nus, frottaient un landau ». (ES, p. 352.)’ ‘« Elle était le point lumineux oùl'ensemble des choses convergeait ; ‑ et bercé par le mouvement de la voiture, les paupières à demi closes, le regard dans les nuages, il s'abandonnait à une joie rêveuse et infinie ». (ES, p. 58.)’

Nous constatons que les exemples se multiplient dans le cas où ce circonstant figure en fin de phrase. De plus, il s’agit de circonstants de manière qui se suivent par détachement :

‘« Aucune des fenêtres extérieures ne dépendait de son logement. Cependant, il restait les yeux collés sur la façade, ‑ comme s'il avait cru, par cette contemplation, pouvoir fendre les murs. Maintenant, sans doute, elle reposait, tranquille comme une fleur endormie, avec ses beaux cheveux noirs parmi les dentelles de l'oreiller, les lèvres entre‑closes, la tête sur un bras ». (ES, p. 141.)’ ‘« Il n'était venu que sur ses instances ; et, huit jours durant, elle avait sollicité de sa part une ouverture, trop clairement peut‑être. Elle se repentait d'avoir agi, et res­tait dans son fauteuil, la tête basse, les lèvres serrées ». (ES, p. 163.)’ ‘« Frédéric ne comprit rien aux paroles italiennes. Cela commençait sur un rythme grave, tel qu'un chant d'église, puis, s'animant crescendo, multipliait les éclats sonores, s'apaisait tout à coup ; et la mélodie revenait amoureusement, avec une oscillation large et paresseuse. Elle se tenait debout, près du clavier, les bras tombants, le regard perdu ». (ES, p. 108.)’ ‘« Elle (Mme Dambreuse) était presque toujours sur une petite causeuse, près de la jardinière garnissant l'embrasure de la fenêtre. Assis au bord d'un gros pouf à roulettes, il (Frédéric) lui adressait les com­pliments les plus justes possible ; et elle le regardait la tête un peu de côté, la bouche souriante ». (ES, p. 480.)’ ‘« Il la serra contre son coeur, et tous deux sanglotaient en se tenant embrassés. Mme Dambreuse aussi pleurait, couchée sur son lit, à plat ventre, la tête dans ses mains ». (ES, p. 530.)’

Nous pensons qu’à partir de l’étude de la fonction sémantique des circonstants dans le roman, il a été possible de montrer les grandes orientations d’emploi de ces circonstants dans l’Éducation sentimentale. Nous allons étudier maintenant leur rôle et leur fonction dans le texte.