2.7.2.3 L’évaluation avec des lignes directrices « guidelines »

Les lignes directrices constituent un ensemble de suggestions pratiques pour les concepteurs d’interfaces entre des systèmes informatiques et les utilisateurs. Les lignes directrices peuvent avoir plusieurs sources :

Le respect d’une règle ergonomique influence la réalisation d’un critère ergonomique, celui-ci influençant le respect d’un facteur d’utilisabilité [Mariage, 2005].

De plus, divers auteurs proposent des lignes directirices pour l’évaluation de la qualité des interfaces : les normes sont relatives à l’utilisation du logiciel dans un certain contexte d’usage. On distingue les différentes normes ISO suivantes pour l’évaluation qualitative :

Les critères de Bastien et Scapin [Bastien et Scapin, 1993], [Scapin et Bastien, 1997] concernent les aspects de l’interface utilisateur tels que le guidage, la charge de travail, le contrôle explicite, l’adaptabilité, la gestion des erreurs, l’homogénéité/ la cohérence, la signifiance des codes et des dénominations ou la compatibilité.

Les heuristiques de Nielsen quant à elles sont relatives à la visibilité du statut du système, la compatibilité entre système et monde réel, le contrôle par l’utilisateur et la liberté de l’utilisateur, la cohérence et les normes, la prévention des erreurs, la reconnaissance plutôt que le rappel, la flexibilité et l’efficacité d’utilisation, l’esthétique et la conception minimaliste, l’aide aux utilisateurs pour la reconnaissance, le diagnostic et la réparation des erreurs, l’aide et la documentation.

En plus des critères ergonomiques de [Bastien et Scapin, 1993b], des heuristiques de Nielsen [Nielsen et Mollich, 1990] et des normes, il existe aussi des principes ergonomiques [Crampes, 1995] et des directives [Dumas, 1999], [Brown, 1988], les critères de [Schneiderman, 1992] qui concernent la durée d’apprentissage, la performance, le taux d’erreur, la satisfaction subjective, la rétention temporelle.

Les principes ergonomiques de [Crampes, 1995] ont été mis en valeur par des ergonomes et concernent les caractéristiques de l’interaction suivantes : la cohérence, la concision, le retour d'informations, la structuration des activités, la flexibilité et la gestion des erreurs. Les principes généraux de conception suivants sous-tendent ces principes : l’emploi des métaphores, l’étude des activités des utilisateurs, la cohérence de l’interface et sa transparence.

Les directives de [Dumas, 1999] quant à elles sont basées sur des incitations. En effet, des incitations efficaces aident l’utilisateur à se rappeler comment exécuter des procédures.

Les directives de [Brown, 1988] sont essentiellement basées sur les éléments de l’interface, les formats d'affichage, le langage, la couleur, les graphiques, le dialogue, les entrées de données, les dispositifs de contrôle et d'affichage, les messages d'erreurs et aide en ligne et l’implémentation de l’interface.

Les méthodes basées sur des directives sont simples à mettre en œuvre, elles ne nécessitent ni analyse ni étude préalable de la tâche. Cependant, elles ne concernent que l’interface et négligent l’utilisateur et son travail, ce qui entraîne une faible fiabilité des résultats qui dépendent en plus de l’évaluateur. Il s’agit donc de méthodes incomplètes pour l’évaluation de la qualité.

Il importe de souligner que toutes les différentes techniques d’évaluation ergonomique des logiciels nécessitent d’être adaptée avant toute application au domaine de la FVD.

De toutes les méthodes décrites dans cette section, nous allons présenter beaucoup plus amplement l’évaluation heuristique et l’évaluation par des recommandations ergonomiques.