2.7.5 Conclusion

L’objectif de cette section était de présenter des techniques d’évaluation de logiciel. Il est aussi à noter que de nombreuses classifications de techniques d’évaluation de logiciels sont disponibles dans la littérature [Farenc, 1997], [Balbo, 1994], [Coutaz, 1990], [Howard, 1987], [Senach, 1990], [Mariage, 2005], etc.

[Coutaz et al., 1993] distingue dans sa classification les évaluation prédictives et les évaluations expérimentales. Les méthodes d’évaluation prédictives regroupent les différentes techniques utilisées tout au long de la conception des logiciels. Ces méthodes ne nécessitent ni utilisateurs finaux, ni système implémenté. L’idée est de pouvoir recenser toutes les erreurs avant que le système ne soit implémenté de façon à limiter les modifications.

Les méthodes expérimentales sont réalisées soit sur le système entier, soit avec une maquette ou un prototype. Ces évaluations peuvent nécessiter la présence des utilisateurs et permettent d’observer et d’analyser l’utilisation qui est faite par les utilisateurs du système.

Pour [Senach, 1990], il existe des évaluations empiriques et des évaluations analytiques. Pour les méthodes empiriques, l’évaluation est faite avec des utilisateurs réels et des tâches réelles. L’objectif est de recueillir des données comportementales sur l'utilisation du système. Cette approche nécessite l’affectation d’une tâche à réaliser et le développement complet ou partiel du logiciel.

Les méthodes d’évaluation analytique consistent en une étude des interfaces selon un ensemble de lignes directrices afin de contrôler qu’elles possèdent bien certaines qualités et de détecter les problèmes qu’elles peuvent poser.

Selon [Karat, 1988], les méthodes d’évaluation sont classifiées suivant qu’elles s’appliquent directement sur les utilisateurs ou qu’elles sont basées sur leurs tâches.

Les méthodes qui impliquent directement les utilisateurs sont basées sur l’idée suivant laquelle il est possible de connaître la qualité d’une interface en analysant les données recueillies auprès des utilisateurs après utilisation.

Les méthodes basées sur les tâches analysent plus ou moins formellement les besoins des utilisateurs. La tâche évaluée est réelle mais, l’utilisateur est simulé. Cette méthode utilise des modèles simplifiés de l'opérateur humain et des théories sur la performance de l'opérateur humain [Howard, 1987].

Ces différentes méthodes ont au moins l’un des avantages suivants : elles permettent la prise en compte de la réalité de l’utilisateur et de sa tâche, elles peuvent intervenir très tôt dans le processus de développement du logiciel, elles sont simples à mettre en œuvre et elle ne nécessitent ni analyse ni étude préalable de la tâche.

En ce qui concerne leurs inconvénients, la portée de la couverture du système est faible. Il s’avère impossible de faire réaliser toutes les tâches possibles. Ces techniques nécessitent des expérimentateurs expérimentés, l’interface doit être disponible. L’évaluation basée sur des modèles engendre un appauvrissement de la réalité dû à l’effet de la modélisation, de plus, les modèles sont lourds à réaliser et à utiliser.

Les méthodes d’évaluation basées sur des experts et la simulation des utilisateurs néglige les utilisateurs et leurs travaux, elles possèdent une faible fiabilité des résultats, car ils dépendent de la qualité de l’expert. A présent, nous allons nous intéresser aux études qualitatives en FVD.