b) Des mots pour décrire l’univers consulaire.

Toute une série d’adjectifs, d’adverbes et d’expressions sont aussi employés dans des contextes spécifiques. Le fait qu’on leur attribue un rôle particulier, qu’il existe des formulations types suivant les situations, renforce l’impression d’immuabilité qui entoure le consulat. L’image qui se dégage de cette institution et de ses participants est construite consciemment dans une volonté d’apparaître comme un pouvoir stable, rassurant : cette norme stylistique précise asseoit la légitimité des conseillers qui se succèdent, en donnant l’illusion que le discours ne change pas pour le bien de tous. Il s’agit bien d’une norme puisque quels que soient les secrétaires qui se succèdent, elle est toujours la même.

Cette manière de réserver des mots à un certain type de propos renforce l’impression que certains textes sont fortement ritualisés, tels ceux rapportant les serments des conseillers et des maîtres des métiers 544 . Le serment des maîtres des métiers de 1425 545 se compose d’un triple engagement : bien élire les conseillers, accomplir leurs tâches de maîtres des métiers avec soin et venir aux assemblées. Le style du texte est fondé sur la répétition des termes et des constructions. Ils doivent élire les conseillers « bien et loialment », promettre d’être de « bons et loiaulx preudommes » et accepter de donner « bien et loyalment » leur avis aux assemblées. Ce choix d’un vocabulaire restreint accentue l’aspect très ritualisé de ce texte, tout comme l’ordre dans lequel les choses sont évoquées : c’est le même à chaque serment. La pauvreté du langage pourrait être interprétée comme un manque d’aisance mais en réalité elle mime l’aspect très contraignant des devoirs à respecter. De plus l’utilisation d’adjectifs identiques pour les maîtres des métiers et les conseillers donne l’impression d’une société où tous ceux qui partagent le pouvoir se renvoient la même image 546 . Ce serment identique rappelle les rites de passage, « il instaure ou renouvelle des liens sociaux entre individus ou entre groupes et ce faisant construit et signifie le passage » 547 . D’ailleurs, cette identité se retrouve dans d’autres extraits, comme ceux racontant la prise de fonction des nouveaux conseillers 548 . Les mêmes expressions sont reprises d’un texte à l’autre et renforcent l’idée d’un système de valeurs unique et partagé par tous ceux qui appartiennent à l’élite, au-delà de leurs différences. Les conseillers sont en effet très liés avec les maîtres des métiers 549 . Ces derniers ont de grandes chances de parvenir à la fonction de conseiller, à condition que leurs métiers jouissent d’une bonne réputation. Il est donc des métiers réputés supérieurs qui fournissent plus que d’autres à l’aristocratie bourgeoise, ses membres les plus importants 550 . Parmi ces métiers viennent au premier rang les drapiers et les merciers, qui exercent souvent en même temps la profession de changeurs, ainsi que les épiciers et les pelletiers 551 . Dans la pratique, les noms des nouveaux conseillers sont suggérés par les maîtres des métiers sortants : la collusion entre ces deux groupes est donc inévitable.

Le fait d’accéder à des fonctions politiques uniformise les comportements, du moins dans les textes, et donne une représentation flatteuse du pouvoir et de ceux qui le détiennent 552 .

Cette fixité lexicale est flagrante si l’on considère les adjectifs liés à l’identité des consuls ainsi que ceux qui définissent les relations qu’ils entretiennent avec l’élite urbaine. Il est toujours noté avec soin la différence entre « anciens » / « vieulx » et « nouveaulx » conseillers 553 . Il y a derrière ces mots une stricte hiérarchie entre les conseillers, fondée sur la pratique effective du pouvoir : connaissance pour les anciens, découverte pour les nouveaux ; c’est le résumé du fonctionnement de l’institution, les anciens sont une référence, ils garantissent la pérennité des droits et devoirs des conseillers par leur seule existence ; les nouveaux sont la preuve de l’ouverture du consulat, de la succession perpétuelle des individus aux plus hauts postes. Jusqu’en 1447, les 12 conseillers de l’année ont tendance à rester en charge même après l’élection des nouveaux, pour leur montrer la façon de gérer les problèmes et les tenir au courant des soucis du moment : il est donc indispensable de bien différencier ces hommes au sein du consulat, afin de justifier pourquoi les douze nouveaux consuls ne siègent pas seuls immédiatement, et qui sont ceux qui se trouvent avec eux. La réforme de 1447 change un peu le sens de ces allusions : les conseillers sont élus pour deux ans consécutifs, mais sont renouvelés par moitié chaque année. « Anciens » et « nouveaux » dirigent donc ensemble pendant toute l’année le consulat 554 .

Nous avons désigné ces conseillers comme une élite, terme moderne assez commode pour désigner les meilleurs ou prétendus tels, ceux qui sont au premier rang, et qui cherchent à se distinguer tant par leur comportement que par leur langage. Dans toutes les villes, le vocabulaire associé aux élites les décline sous de multiples formes, en faisant référence à la fortune, l’honneur, la distinction, le pouvoir, les origines, la parenté, la sagesse… 555 La notion de supériorité sociale est intimement liée à celle d’élite : la représentation de la société telle que la conçoivent ces gens n’est pas une description de la société, mais une opinion, une théorie qui explique et justifie un état social. Ce qui est passé sous silence est méprisé ; la hiérarchie sociale apparaît toujours en creux. L’estime sociale dont les citadins bénéficient, traduit une appréciation globale de l’état de chacun 556 . Honorabilité et réputation sont intimement liées : la fama, c’est-à-dire la bonne renommée, s’oppose à l’infamia, l’infamie. « Chez les non-nobles, la renommée est essentielle à la constitution de l’individu. Elle vient prendre place à côté du nom pour définir l’identité. (…) Dans une société du paraître, ces hommes n’existent que par les yeux des autres et, par conséquent, par la réputation qui leur est faite » 557 . Il n’est donc pas étonnant que tous ces conseillers lyonnais aient pour caractéristique d’être « honorables » 558  : l’honneur est au fondement de leur réputation, mais cet adjectif est aussi un emprunt aux juristes, qui sont, avec les grands marchands, le groupe social qui domine dans les consulats 559 . Etre honorable répond à des critères de conduite connus par tous, mais l’honorabilité n’existe que par la reconnaissance sociale, le regard des autres, c’est pourquoi l’honneur est toujours âprement défendu. Les membres de l’élite urbaine sont aussi « notables » et « saiges » 560 , surtout si l’on décide de leur confier une mission ou une charge.

Tous les notables recrutés par la ville pour accomplir une tâche doivent promettre d’être « honnestes » et « loyaulx » 561 , de faire toutes choses « nécessaires » 562 pour le bien de la ville et de leur charge, en échange les consuls s’engagent à respecter aussi strictement le contrat qui les lie, établi dans les règles de l’art avec toutes clauses « opportunes » 563 . Les conseillers leur promettent des gages « compétents », « souffisants » 564 et « raysonnables » 565  : toute la mentalité des marchands ressort ici, ils annoncent d’entrée que la rémunération qu’ils décideront est par nature juste et équitable, donc qu’elle ne souffre aucune protestation, d’autant qu’elle est généralement calculée d’après les gages « ordinnaires » 566 dévolus pour ce type d’emploi. C’est un trait de caractère qu’on retrouve dans toutes les manifestations du pouvoir : toute action est accomplie « raysonnablement » 567 , avec mesure, et « loyalement » 568 , en suivant des règles. Il est aussi spécifié que les commis devront en être « contents » 569  : les contractants vivent en bonne entente, le contrat qui les lie leur est à tous « agréable » 570  ; on entretient ces bonnes relations en ne manquant jamais de souligner le dévouement de ceux qui servent le consulat et qui sont toujours rétribués pour des travaux « extraordinnaires » 571 . Si un conflit éclate, il est préférable de le régler « amiablement » 572 , c’est-à-dire sans procès. C’est l’image idyllique des relations entre le consulat et ses commis, un discours bien rôdé qui masque les tensions. Ces règles qui sont à la base des relations entre l’élite et le pouvoir sont l’illustration de ce qui constitue les bonnes manières à cette époque : les respecter par sa conduite est une preuve de son appartenance à l’élite sociale de la cité. Agir avec mesure et respect est au fondement de la courtoisie qui doit régner parmi l’élite 573 .

On peut remarquer l’emploi particulier réservé à l’adjectif « gracieux » et à l’adverbe « gracieusement » : lorsque ces mots apparaissent dans un texte, le consulat se trouve dans une situation délicate et cherche à calmer ses interlocuteurs. Le registre de langue est toujours soigné et le ton marque une extrême politesse.

L’adjectif « gracieux » est associé aux termes de « continuation » 574 (= suite), « composition » 575 (= accord, négociation) : à chaque fois le consulat se trouve en position de demandeur et quémande très poliment et respectueusement une faveur, exprimée par l’utilisation du mot « gracieux ». Ce type de demande se fait donc selon un protocole particulier qui ressort dans l’emploi répété et exclusif de cet adjectif. Il s’agit de ménager l’interlocuteur en affirmant sa volonté de trouver un accord qui soit « gracieux », c’est-à-dire agréable pour chacun. La forme est essentielle dans cette optique, il faut faire preuve de diplomatie. On peut avancer cependant que l’emploi de cet adjectif sans rival confère une certaine pauvreté à la langue utilisée par les conseillers. Ce travers n’est explicable que si l’on considère que la répétition de ce mot est une garantie inconsciente de la validité de la demande et peut-être une garantie de réussite. L’usage veut qu’on emploie ce mot et non un autre, peut-être parce que l’association méthodique d’un terme à un sujet est une façon rassurante d’ordonner la réalité. Verba res sequuntur, disait déjà le poète Horace. Cette idée est confirmée par l’ordre donné par les conseillers de faire « une supplication bien dictée » 576 pour le connétable de Richemont, donc rédigée avec le vocabulaire adéquat.

La façon de concevoir la politique municipale est repérable aussi dans l’emploi de termes normés pour définir l’action des conseillers. Parmi les mots les plus employés, on note sans surprise l’adjectif « commun » et son substantif « communaulté » 577 . Il est primordial de bien montrer que les conseillers ne mélangent pas intérêts privés et intérêts publics : on parle couramment des « deniers communs de la ville de Lion » 578 , des « biens communs » 579 , des « afferes communes » 580 , mais aussi du « le seel commun de la ville de Lion » 581 , du« trésourier commun de la ville » ; les poursuites en justice pour outrage à la ville sont fait « au despens du commun » 582 … Les décisions sont prises « au nom de ladite ville et communaulté » 583 . Il faut aussi souligner que le pouvoir appartient à la ville et à ses représentants, pour cela les expressions « tenir à la main de la ville / à la main du commun / sous la main de la ville » 584 sont très employées. Elles rappellent celles utilisées dans un cadre féodal, quand un seigneur tient dans ses mains celles de son vassal qui lui prête hommage. Le pouvoir consulaire se considère donc comme une seigneurie collégiale 585 .

Le bien commun, c’est-à-dire l’intérêt de la ville, est évoqué pour justifier de nombreuses décisions, les choses sont pesées en fonction de leur aspect « préjudiciable » 586 ou « prouffitable » 587 à la chose « publique ». Cette vision très manichéenne, qui oppose ce qui est bien ou mal pour la commune, fait écho plus généralement à la conception du pouvoir dans les communautés urbaines : elle s’élabore essentiellement en termes de concurrence et d’antagonisme, la compétition pour le pouvoir est toujours une lutte entre vice et vertu, bien et mal, légitime et illégitime 588 . Les conseillers lyonnais cherchent aussi tout au long de la période à donner d’eux une image d’efficacité et de rapidité d’exécution : tout doit être réalisé « incontinent » 589 , « promptement » 590 , ou en « brief » temps 591 et avec « diligence » 592 .

Il faut aussi donner l’image d’un pouvoir qui fait tout son possible pour satisfaire la population : image d’humilité devant l’ampleur de la tâche, on cherche tout ce qui peut être « possible » 593  ; on emploie beaucoup les constructions « meilleur / mieulx + pouvoir » 594 comme dans la phrase « avoir le meilleur marché qu’on pourra ». On n’oublie cependant pas de préciser que le consulat a toujours le dernier mot et que par définition il agit « comme bon luy semblera » 595 .

On peut voir un condensé des idées et des formulations de ces conseillers, pétries d’habitudes marchandes, dans cet extrait de 1427 : « ils ont aussi appoincté que Audry Chivrier face diligence de la terre extrange, afin que l’on en puisse avoir argent et, afin que le plus diligemment argent viegne, qu’il paye les clers et sergens incontinent et le plus modérément qu’il pourra et au meilleur marché » 596 . Tous ces éléments peuvent être considérés comme les fondamentaux du consulat, mais ils ne sont que la base de l’édifice. Ce vocabulaire choisi instaure la représentation d’un univers stable et inspirant la confiance. Pourtant il existe des changements de fond visibles dans le vocabulaire, les conseillers ne parlent pas de la même manière pendant toute la période, donc ils ne gouvernent pas de la même manière. Les registres des délibérations consulaires sont certes le miroir d’une époque et d’un milieu, mais un miroir déformant.

Les normes rédactionnelles des registres consulaires révèlent des pratiques culturelles : elles sont des signes d’éducation et de culture, des indicateurs qui permettent de mieux cerner l’identité du groupe consulaire. L’élaboration de ces normes au début du XVe siècle reflète aussi le contexte de l’époque : Lyon est fidèle à Charles VII, alors qu’il n’est que le bâtard d’Orléans ; dans cette période troublée, il est important pour le consulat d’affirmer à la fois son soutien indéfectible au souverain et d’apparaître comme un pôle de stabilité au milieu du marasme. L’aspect extrêmement normé des registres consulaires répond aussi à ces deux impératifs.

Les registres consulaires sont une source délicate à interpréter car ils comportent deux niveaux de construction : ils reflètent l’image que les conseillers souhaitent laisser d’eux, mais ils sont rédigés par le rédacteur muet qu’est le secrétaire de la ville. Pour mieux appréhender les rapports que les conseillers entretiennent avec la mémoire urbaine, il convient de replacer ces comptes rendus dans le cadre plus large des productions consulaires.

Notes
544.

Il n’est pas étonnant que les serments soient concernés par cette ritualisation étant donné l’importance que leur confère la société médiévale. « Le serment n’est pas un élément nécessaire en théorie pour constituer une collectivité, (…) mais il apparaît comme hautement souhaitable, sinon indispensable aux membres des universitates qui se créent alors et tous leurs efforts tendent à l’introduire dans la constitution du groupe qu’ils veulent former. On peut voir dans cette attitude le legs de l’époque précédente, où toute la structure sociale reposait sur l’engagement personnel, il faut aussi tenir compte de sa valeur sacrée qui assurait mieux que toute autre institution la cohésion recherchée comme idéal », P. Michaud-Quantin, Universitas . Expression du mouvement communautaire dans le Moyen-âge latin, Paris, 1970, p.245.

545.

Ce texte se trouve annexe 8.

546.

Les rituels publics de la cité sont un théâtre où s’élabore la conscience, car ils sont créateurs d’une conscience de groupe et d’une représentation de l’identité collective. Les conduites rituelles remodèlent sans cesse l’identité d’une communauté : le rituel crée l’ordre social et politique, il forme plus qu’il ne représente les rapports du pouvoir. R.C. Trexler, Public life in Renaissance Florence, New-York, 1980. Voir aussi Ch. Klapisch-Zuber, « Rituels publics et pouvoir d’état », Culture et idéologie dans la genèse de l’Etat moderne, E.F.R., Moyen-âge, 1984, n°82, Rome, 1985, p.135-144.

547.

I. Chiva, « Les rituels de parentés », Annales E.S.C., t.33, 1978, p.626.

548.

« Les conseillers nouveaux dessus nommés ont fait le serement de bien et loyalment conseiller le commun, de venir toutes foiz qu’ilz seront mandez et il leur sera possible », 1425, RCL2 p.130.

549.

Les maîtres doivent exercer la police sur leur métier. Ils doivent « veoir et visiter les denrées et marchandises de leurs mestiers chacun en droy soy et quant besoing sera, et raporter les faultes et fraudz qui se trouveront et pourront estre et commectre. Et généralement faire et accomplir toutes choses deues, requises et acostumées esdites maistrises concernant l’utillité, honneur et commodité du Roy, de ladite ville et affaires communes d’icelle », 1517, BB 37, f1v. Ils ont aussi un rôle politique : réunis avec quelques notables, ils sont associés aux grandes décisions du consulat.

550.

J. Deniau note que les plus fortunés tiennent à figurer régulièrement parmi les maîtres des métiers, mais il existe cependant un souci de ne pas écarter les plus pauvres et les plus jeunes de ces fonctions (J. Deniau, La commune de Lyon…, op.cit., p.223.) Le nombre des maîtres des métiers varie au cours du XVe siècle (on compte en 1424, 27 métiers ; il y en a 43 représentés en 1515), tout comme leur hiérarchie ; on nomme généralement deux maîtres par métier, mais en pratique certains n’en ont qu’un seul. Tous les métiers ne figurent pas dans la liste : si l’on compare en effet la liste de 1422 et les métiers cités dans les documents fiscaux, plus d’une trentaine de métiers n’y figurent pas, tels les chaussetiers, les lanterniers, les grainiers, les imagiers ou les tuppiniers (fabricants de pots de terre), c’est-à-dire beaucoup de petits métiers.

551.

On trouve parmi eux quelques-unes des plus importantes familles lyonnaises : les Chaponay, Varey, Pompierre, de Nièvre ou Caille. Le cas de Lyon n’a rien de surprenant : à Montpellier aussi, les métiers sont hiérarchisés, le patriciat se trouve dans les métiers du haut de la hiérarchie. Y. Barel, La ville médiévale : système social, système urbain, Presses universitaires de Grenoble, 1975, p.126.

552.

On peut donner une autre signification à cet aspect très ritualisé de tous les serments. Le pouvoir des élites urbaines est fortement influencé dans ses principes par la pratique féodale de la vassalité : selon Y. Barel, ces élites « s’attachent des clientèles constituées de quasi-vassaux. Le serment est utilisé comme arme politique. Ce pouvoir s’exerce au travers d’un réseau de dépendances personnelles, en même temps qu’il commence à faire jouer des dépendances anonymes, de type économique en général » (Y. Barel, op. cit., p.148). Cette technique est aussi utilisée par les maîtres des métiers pour contrôler les artisans. La similitude des serments illustrerait cette hiérarchie urbaine.

553.

1417, RCL1 p.35, p.44 ; 1427, RCL2 p.220, p.234 ; 1434, RCL2 p.377, p.387 ; 1447, RCL2 p.542, p.553 ; 1457, BB7 f52v, f66v ; 1467, BB10 f273 ; 1477, BB350, cahier 1, f6 ; 1487, BB19 f35, f47v ; 1517, BB37 f18.

554.

1447, RCL2 p.557.

555.

Ph. Braunstein, « Pour une histoire des élites urbaines : vocabulaire, réalités et représentation », Les élites urbaines au Moyen Age, XXVIIe congrès de la SHMES, Rome, 1996, Paris, 1997, p.29-38.

556.

Th. Dutour, « La supériorité sociale à Dijon à la fin du Moyen-âge (début XIIIe- début XVe) », Les élites urbaines…, op.cit., p.305-318.

557.

Cl. Gauvard, « La fama, une parole fondatrice », Médiévales, n°24, 1993, p.11.

558.

1417, RCL1 p.48 ; 1447, RCL2 p.557 ; 1467, BB10 f245 ; 1477, BB350, cahier 3, f27v ; 1487, BB19 f57v ; 1507, BB25 f146 ; 1517, BB37 f112. Ce qualificatif « d’honorable » est accolé par les notables à leur nom : « entre 1380 et 1480 et jusqu’au XVIIIe siècle, dans toutes les bonnes villes (…) la qualification apparaît », c’est véritablement un signe identitaire. B. Chevalier, op. cit., p.72.

559.

Le cas de Lyon n’a rien d’exceptionnel. On assiste au XVe siècle à une refonte des élites urbaines. « A Tours, à Paris, à Reims, à Lyon, à Toulouse et partout, vieux patriciens et changeurs sur le retour, sans fils, sans réserve de capitaux, sans élan, sans goût de vivre s’effacent les uns après les autres dans les années 1360-1380 » (B. Chevalier, op.cit., p.69). Justice et finances sont les moyens d’accès des nouveaux venus : le développement de l’administration, la hausse du nombre des notaires, la prospérité des grands marchands donnent naissance aux nouveaux notables de la cité, d’ailleurs ce mot entre dans le langage à la fin du XIVe siècle. Tous se reconnaissent comme revêtus d’une égale dignité, leur signe de reconnaissance est l’usage d’une épithète d’honneur accolée à leurs noms propres : ils n’osent pas se dire ou se faire dire « nobles », mais « honorables hommes ».

560.

1417, RCL1 p.44,p. 60 ; 1427, RCL2 p.220, p.248 ; 1434, RCL2 p.365, p.398 ; 1447, RCL2 p.541, p.557 ; 1507, BB25 f116v ; 1517, BB37 f34v. L’adjectif « sage » est une qualité couramment associée à ceux qui ont des responsabilités, et justifie le choix de ces hommes pour des missions ou des actions de confiance. B. Guenée souligne que dans Chronique de Charles VI du Religieux de Saint-Denis, ceux qui sont qualifiés de « sages » sont l’élite de l’élite, ceux qui ont autorité (connétable, chancelier, maréchal de France, conseillers du roi, théologiens, conseillers du parlement, …). B. Guenée, L’opinion publique à la fin du moyen-âge d’après la « Chronique de Charles VI » du Religieux de Saint-Denis, Paris, 2002, p.150-152.

561.

1427, RCL2 p.253 ; 1434, RCL2 p.401 ; 1447, RCL2 p.549 ; 1467, BB10 f300v ; 1477, BB14 f24 ; 1497, BB24 f110 ; 1507, BB25 f130 ; 1517, BB37 f44v.

562.

1417, RCL1 p.63, p.69 ; 1427, RCL2 p.224, p.247 ; 1434, RCL2 p.369, p.395 ; 1447, RCL2 p.526, p.557 ; 1457, BB7 f68v ; 1467, BB10, f225, f275 ; 1477, BB14 f4v, f43v ; 1487, BB19 f42v, f55v ; 1497, BB24 f83, f114 ; 1507, BB25 f109, f144v ; 1517, BB37 f35, f85.

563.

1417, RCL1 p.24, p.77 ; 1427, RCL2 p.248 ; 1434, RCL2 p.396 ; 1447, RCL2 p.524, p.539 ; 1467, BB10 f248 ; 1477, BB14 f23v ; 1487, BB19 f47 ; 1507, BB25 f175.

564.

1417, RCL1 p.22, p.83 ; 1427, RCL2 p.224 ; 1434, RCL2 p.398 ; 1447, RCL2 p.525 ; 1457, BB7 f61v ; 1467, BB10 f296v ; 1477, BB14 f4 ; 1487, BB19 f41v ; 1497, BB24 f83 ; 1507, BB25 f111 ; 1517, BB37 f69.

565.

1427, RCL2 p.249 ; 1434, RCL2 p.384 ; 1467, BB10 f275 ; 1477, BB350, cahier 3, f20 ; 1487, BB19 f61v ; 1497, BB24 f96v ; 1507, BB25 f97 ; 1517, BB37 f114.

566.

1417, RCL1 p.33 ; 1427, RCL2 p.214 ; 1434, RCL2 p.389 ; 1447, RCL2 p.530 ; 1457, BB7 f67v ; 1467, BB10 f227 ; 1487, BB19 f51v ; 1497, BB24 f69v ; 1507, BB25 f150 ; 1517, BB37 f137.

567.

1417, RCL1 p.63 ; 1427, RCL2 p.222 ; 1434, RCL2 p.369 ; 1467, BB10 f303v ; 1477, BB350, cahier 3, f43 ; 1517, BB37 f22.

568.

1417, RCL1 p.42 ; 1427, RCL2 p.253 ; 1434, RCL2 p.401 ; 1447, RCL2 p.547 ; 1477, BB14 f17.

569.

1417, RCL1 p.33 ; 1427, RCL2 p.249 ; 1434, RCL2 p.387 ; 1467, BB10 f261v ; 1487, BB19 f48 ; 1497, BB24 f79 ; 1507 BB25 f187.

570.

1417, RCL1 p.33 ; 1427, RCL2 p.247 ; 1434, RCL2 p.397 ; 1447, RCL2 p.536 ; 1457, BB7 f73 ; 1467, BB 10 f245 ; 1477, BB14 f4 ; 1487, BB19 f47 ; 1497, BB24 f95 ; 1507, BB25 f127 ; 1517, BB37 f29.

571.

1417, RCL1 p.23 ; 1427, RCL2 p.214 ; 1447, RCL2 p.530 ; 1487, BB19 f47 ; 1507 BB25 f109 ; 1517, BB37 f78.

572.

1427, RCL2 p.249 ; 1487, BB19 f36 ; 1517, BB37 f116v.

573.

D. Romagnoli, « La courtoisie dans la ville », La ville et la cour, des bonnes et des mauvaises manières, dir. D. Romagnoli, Paris, 1995, p.24-87.

574.

« Pour ce que messire Jehan Paterin a demandé à lui estre portés les papiers de la taille de la ville l’on ne les lui baillera point, més prendrontune gracieuse continuation avec lui jusque après la venue de mons. le baillif qui est vers le roy », 1417, RCL1 p.44.

575.

« Il sera bien fait de soy essaier d’avoir le delay desdits segneurs, et que qui ne le pourra avoir, de prendre desdis segneurs la plus gracieus composition que l’on pourra », 1426, RCL2 p.203. « Ilz ont conclu qu’on leur écrivele plus gracieusement que l’on pourra à la descusation et descharge de ceulx de la ville », 1427, RCL2 p.242.

576.

1427, RCL2 p.227.

577.

Sur l’importance de ces termes, on peut se reporter à l’analyse de P. Michaud-Quantin, Universitas …, op. cit., chapitre 6, « Les mots de la racine commun- ».

578.

1417, RCL1 p.33, p.64 ; 1434, RCL2 p.364, p.368, p.402 ; 1447, RCL2 p.527, p.541 ; 1467, BB10 f231, f248v, f274 ; 1487, BB19 f50v, f66 ; 1497, BB24 f69, f78v, f133 ; 1507, BB25 f101, f186v…

579.

1417, RCL1 p.24, p.63 ; 1434, RCL2 p.371, p.408 ; 1477, BB14 f23v…

580.

1467, BB10 f224v, f249v ; 1497, BB24 f69, f78, f116 ; 1507, BB25 f113, f115v…

581.

1417, RCL1 p.20.

582.

1434, RCL2 p.365, p.407.

583.

1447,RCL2 p.539, p.557 ; 1457, BB7 f62v ; 1467, BB10 f229v, f281v, f315v ; 1477, BB14 f23v, f34v ; 1487, BB19 f51v ; 1497, BB24 f130 ; 1507, BB25 f94v, f178v, f207.

584.

1417, RCL1 p.23, p.80 ; 1427, RCL2 p.230 ; 1447, RCL2 p.533, p.540 ; 1487, BB19 f55 ; 1497, BB24 f93v ; 1507, BB25 f145v…

585.

Lyon n’est pas un cas particulier : à Florence, la municipalité s’inscrit ouvertement dans cette lignée féodale puisque elle se donne le nom de « Seigneurie de Florence ». Ajoutons qu’à Lyon, cette affirmation se double peut-être d’une rivalité avec la seigneurie de l’archevêque.

586.

1434, RCL2 p.386 ; 1447, RCL2 p.538 ; 1467, BB10 f263 ; 1477, BB350, cahier3, f36 ; 1497, BB24 f118 ; 1507 BB25 f133 ; 1517, BB37 f100v.

587.

1427, RCL2 p.239 ; 1447, RCL2 p.526 ; 1477, BB14 f27v ; 1487, BB19 f51v ; 1517, BB37 f18.

588.

J.-Cl. Maire Vigueur, « Représentation et expression des pouvoirs dans les communautés d’Italie centrale (XIIIe-XIVe siècles) », Culture et idéologie dans la genèse de l’Etat moderne, E.F.R., Moyen-âge, 1984, n°82, Rome, 1985, p.479-489.

589.

1417, RCL1 p.47 ; 1427, RCL2 p.237 ; 1434, RCL2 p.380 ; 1447, RCL2 p.533 ; 1457, BB7 f66 ; 1477, BB14 f21v ; 1487, BB19 f62v ; 1497, BB24 f131v.

590.

1417, RCL1 p.65 ; 1434, RCL2 p.363 ; 1447, RCL2 p.542 ; 1477, BB14 f24 ; 1467, BB10 f237 ; 1487, BB19 f38 ; 1497, BB24 f75 ; 1507, BB25 f118v.

591.

1417, RCL1 p.39, p.67 ; 1434, RCL2 p.367 ; 1447, RCL2 p.531 ; 1507, BB25 f101v…

592.

« bonne diligence », « grant diligence », « le plus diligement » : il y a beaucoup d’expressions qui utilisent le terme « diligent » et ses dérivés. 1417, RCL1 p.33, p.52 ; 1427, RCL2 p.223, p.240, p.244 ; 1434, RCL2 p.370, p.408 ; 1447 :RCL2 p.531, p.560 ; 1467, BB10 f303 ; 1487, BB19 f57 ; 1497, BB24 f108v ; 1507,BB25 f113v, f146, f186…

593.

1427, RCL2 p.215 ; 1434, RCL2 p.395 ; 1447, RCL2 p.530 ; 1457, BB7 f66 ; 1467, BB10 f302 ; 1487, BB19 f59 ; 1497, BB24 f129v ; 1507, BB25 f133 ; 1517, BB37 f63v.

594.

1417, RCL1 p.23, p.41, p.85 ; 1427 :RCL2 p.226, p.249 ; 1434 : RCL2 p.364, p.380 ; 1467, BB10 f286, f295 ; 1487, BB19 f44v ; 1497, BB24 f100v, f131v ; 1507, BB25 f101…

595.

1417, RCL1 p.36, p.53 ; 1427, RCL2 p.241 ; 1434, RCL2 p.395 ; 1467, BB10 f272, f316v, …

596.

1427, RCL2 p.231.