b) Normalisation des documents et domination urbaine.

Les conseillers insistent particulièrement sur l’état des comptes réalisés par le receveur de la ville, qui concernent la levée et la répartition des deniers de la ville. En tant que gestionnaires de la cité, ils doivent connaître précisément les fonds dont dispose la ville et la façon dont ils sont employés. Les différents papiers du receveur et du contrôleur des comptes sont identifiés : les recettes, leurs contrôles et leurs comptes rendus d’utilisation sont scrupuleusement différenciés 815 . Les normes précises établies pour leur constitution dans la première moitié du siècle deviennent de vraies habitudes qu’il n’est plus besoin de rappeler dans le détail : il est seulement indiqué que le receveur se doit de faire « papier et registre en forme de compte tant en recette comme paiement de délivrance » 816 .

Cette volonté de codifier les documents entraîne un perfectionnement de toutes les productions écrites et ce, même pour des papiers très spécifiques comme le syndicat 817 . Des consignes strictes sont données pour que les documents répondent aux impératifs de la diplomatie lorsqu’ils sont adressés à un personnage important : lorsqu’il faut écrire au roi les conseillers stipulent bien qu’ils souhaitent « une appellacion bien narrant et concluant et réservant tousjours en tout et par le tout le bon plaisir du Roy de icelle poursuyre ou délaisser » 818 . Une prudence certaine dicte leur conduite, c’est pourquoi ils demandent parfois des modèles pour être sûrs de bien élaborer un document qui convienne, aussi bien sur la forme que sur le fond. Ainsi en 1477, à la suite du meurtre d’un religieux, frère Jean Day, par le seigneur Dinort, les officiers du roi et de l’archevêque décident d’écrire au roi pour lui en parler et le juge ordinaire vient au consulat pour demander que la ville se joigne à eux. Les conseillers acceptent mais ils « ont prié ledit monseigneur le juge que les lettres que de part lesdits officiers royaulx et de mondit seigneur le cardinal arcevesque seront escriptes, soient monstrées au procureur et secrétaire de ladite ville, affin de rescripre en semblable substance, ce que leur a accordé ledit monseigneur le juge » 819 . Cette volonté de normalisation des documents n’est pas spécifique au consulat lyonnais, elle s’inscrit dans l’évolution d’une époque : à partir du XIVe siècle, se répandent partout en Europe occidentale des formulaires, qui sont des recueils de modèles de lettres et d’actes, issus de l’ars dictandi. Parmi les plus célèbres, on peut citer le Doctrinale florum artis notariae, de Stephanus Marcilleti, notaire d’Alès, au milieu du XVe siècle. Il existe aussi des artes notariae, recueils de modèles d’actes notariés, qui sont originaires des universités de l’Italie du Nord : les étudiants étaient ainsi formés à Bologne, dès le XIIIe siècle 820 .

Les estimes deviennent surtout l’objet d’attentions inquiètes et multiples à partir des années 1450 : tout est codifié à l’extrême, leur mode de réalisation devient un sujet fréquent dans les registres 821 . Ces dispositions étaient auparavant cantonnées dans les documents fiscaux à proprement parler, ou dans les pièces de la comptabilité : intégrer ces actions dans les registres de la ville, donc dans la mémoire vive de la cité, souligne un changement dans les mentalités des conseillers. Ils éprouvent le besoin de dire et redire ces dispositions, de les discuter, de les préciser : la réalisation de ces papiers est un souci constant. Pourquoi ce changement ? Il est évidemment à mettre en relation avec les multiples demandes royales : les Lyonnais sont sans cesse sollicités, et à partir de la fin des années 1460, ces demandes sont de plus en plus lourdes 822 . Pour trouver de l’argent, on passe progressivement d’une taille d’un denier par livre à une taille de 3 ou 4 deniers par livre à partir de 1468. Cependant la ville résiste plutôt bien à ce fardeau. En effet ses ressources sont minimisées dans les papiers des estimes, qui bien que soi-disant refaits périodiquement, sont en fait périmés puisqu’ils reflètent l’assiette de 1446. Si le consulat a perdu au cours de cette période son autonomie financière 823 , et si sous la pression des officiers royaux 824 les conseillers montrent les papiers des tailles sur demande en 1450 sans rechigner et de leur propre chef en 1451, il n’en demeure pas moins que certains des officiers royaux sont des amis ou des parents des consuls, voire même d’anciens ou de futurs conseillers qui ferment les yeux sur l’exactitude des données contenues dans les estimes. Mais le roi finit par se rendre compte des omissions de la ville et à partir des années 1480, ses demandes augmentent symptomatiquement 825 .

Dans ces conditions, on peut nuancer un peu les propos de A. Kleinclauzs : dans une certaine mesure on peut parler du déclin de la commune de Lyon, à cause notamment de sa perte d’autonomie financière et de sa surveillance par la royauté. Est-ce à dire que les conseillers sont véritablement dépossédés de leurs pouvoirs financiers ? Bien qu’ils aient dû laisser les officiers royaux avoir un regard sur leurs livres d’estimes, ils n’ont pas pour autant révélé le vrai visage de la ville puisqu’ils ont volontairement masqué les véritables revenus de ceux qui fondent la puissance de cette cité. La rétention d’informations pratiquée au début du siècle par le refus de prêter des documents, se poursuit par d’autres biais : les seuls à connaître véritablement la ville sont toujours les conseillers. Si la commune a perdu légalement le contrôle des finances, elle n’en a en fait cédé que l’illusion.

Le souci des conseillers pour les papiers des estimes est motivé par plusieurs considérations : pour trouver l’argent que demande le roi, il convient de connaître précisément les contribuables de la cité, d’autant que la crise démographique est terminée et que la ville de Lyon devient une terre d’immigration, non seulement pour les habitants du plat pays et des régions avoisinantes, mais aussi pour les marchands étrangers attirés par la prospérité de la ville et de ses foires. La régularité des demandes royales pourrait provoquer la colère de la population, il faut donc donner l’impression que les papiers sont réalisés et révisés périodiquement pour affirmer leur justesse, même si elle n’est que de façade. Enfin, aux yeux de la royauté et de ses serviteurs trop zélés, il faut que le consulat donne des gages de son efficacité à lever ces sommes en donnant une image juste de la richesse de la ville, même si là aussi il s’agit de faux-semblants. Toutes ces raisons font qu’une attention particulière, presque outrée, est accordée à la rédaction de ces papiers : jamais en effet le consulat ne fait rédiger une manière type de faire ces papiers, au contraire il prend volontairement le temps de définir à chaque renouvellement des papiers les modalités de leur réalisation. Mais l’attention des conseillers se focalise sur des points bien précis de cette réalisation.

On insiste en effet d’abord sur les qualités des « vénérables, honorables et discrètes personnes » 826 devant procéder aux relevés des biens des habitants : « premièrement, prendront et vacqueront iceulx six commis et esleuz à ladite reffection desdits papiers bien et loyalement, également et justement selon leurs ames et consciences et sans fraude ou hayne, faveur aussi et supportacion indeue de quelconque personne » 827 . Leur intégrité doit faire leur force. Pour la renforcer en apparence, les conseillers nomment toujours des commis originaires des deux côtés de la ville, côté Saône et côté Rhône 828 , pour respecter l’idée que ces hommes représentent effectivement l’ensemble de la communauté. Leurs horaires de travail sont précisés avec soin : « pour chacun jours de leurdit vaquacion VI heures pour le moyns, c’est assavoir III heures de matin et III heures après disner » 829 . Le pouvoir rend visible la présence de ces commis pour assurer la population que les révisions sont menées avec minutie.

D’un autre côté, l’effort et l’intérêt réels que les conseillers portent à ces révisions transparaissent dans les précisions à propos de l’assiduité des commis : incidemment toutes les directives entérinent le fait que tous les commis ne se mobilisent pas tous les jours pour mener à bien cette tâche, en autorisant la venue de seulement la moitié d’entre eux pour refaire les chartreaux 830 . Ces directives ne font que refléter les motivations réelles des conseillers : il s’agit de donner l’impression que les cahiers sont refaits, pas de les mettre à jour véritablement puisque l’assiette de 1446 convient parfaitement à l’élite politique et économique de la ville dont ils représentent les intérêts… Pour valoriser leur image, ils n’hésitent pas à reconnaître que les papiers doivent être périodiquement refaits à cause de « l’inégalité et désordonnance qui est » 831 , ou parce qu’ils sont « mal faitz et acoultréz » 832 . Ils savent que la population se plaint régulièrement des inégalités entre les contribuables, et que si rien n’est fait il se pourrait que « inconvénient ou commocion de peuple n’en adveint en ladite ville » 833 . Ils laissent librement s’exprimer à ce propos les représentants de la population : la parole est une sorte de soupape de sécurité, et la réfection des papiers permet de calmer les esprits en donnant de fausses preuves de la bonne volonté du pouvoir municipal à venir à bout de ces disparités.

De nombreux autres gages sont donnés à la population et au roi pour rendre crédible la volonté du consulat de mettre les papiers à jour. Dans toutes les directives, il y a toujours une sorte de profession de foi des conseillers indiquant leur désir de « mectre en ordonnance les papiers et quernetz des taillies » 834 en estimant les biens de chacun « au plus prest et justement » 835 . Les habitants sont appelés à participer à l’élaboration de ces estimes en déclarant leurs biens 836 et en venant témoigner de la véracité ou non des biens déclarés par leurs voisins 837  : c’est une façon de les impliquer en leur prouvant l’honnêteté avec laquelle ces papiers sont rédigés. L’optique de la révision des registres change : dans la première partie du siècle ces révisions avaient surtout pour but de sortir les morts ; la dépopulation de Lyon était un fléau partagé par nombre de villes en France. Mais la période qui s’ouvre à partir des années 1450 est celle d’une plus grande prospérité : de véritables fortunes se constituent en ville, beaucoup de marchands profitent des foires de la ville qui dynamisent le commerce et de nombreux étrangers viennent s’installer. Ce renouveau prend naissance au milieu des années 1440 : les foires reprennent en effet à Lyon en 1444 et Charles VII en rajoute une troisième en 1445, assortie de la défense pour tous les marchands du royaume de se rendre aux foires de Genève. Le passage éclair de Jacques Cœur à Lyon a ouvert le grand commerce aux Lyonnais et favorisé la fortune de certaines familles comme celle des Baronnat. Lorsque Louis XI arrive au pouvoir, les riches marchands lyonnais se mêlent tous de banque, et on compte en ville de nombreux marchands lucquois et florentins, ainsi qu’une succursale de la banque Médicis. Les foires et la banque fondent la prospérité des plus riches et contribuent à accroître le fossé avec les couches les plus humbles de la population. C’est pourquoi on affirme haut et fort que le but des réfections de ces registres est justement de traquer ces nouveaux écarts de fortune 838 pour « remectre chacun à sa maison et à son juste taux » 839 et d’enregistrer les nouveaux venus en ville pour les faire contribuer comme tous les citoyens 840 .

Il est donc pris soin de noter les « noms et surnoms des habitans » pour que nul n’échappe à l’impôt et on indique « ceulx qui estoient morts ou avoient absenté ladite ville ou s’estoient remuez de rue en aultre » 841 . Les commis traquent les mauvais payeurs, du moins ceux qui n’appartiennent pas à l’élite de la société et que l’on prend soin de repérer comme le fait par exemple Alardin Varinier indiquant qu’« il n’a peu recouvrer de certains habitans de ladite ville, nomméz en ung quernet de papier qui se commence, S’ensuyvent les sommes particulières, escriptes audit quernet, montans en somme grosse CXXIII livres VII solz VIII deniers tournois » 842 . A l’inverse, l’imposition de certains notables reste mystérieusement non calculée pour certains termes : c’est le cas de Benoît Chenal 843 et de François Guérin 844 en 1455 pour le premier quarteron de la taille, puis il est décidé qu’ils seront imposés comme ils l’étaient précédemment, donc sans augmentation 845 . Un exemple des arrangements qui se pratiquent entre les membres de l’élite… L’appauvrissement d’une partie de la population est sensible cependant puisque les commis sont chargés régulièrement de « rayer et effacer des papiers des tailles de ladite ville » ou de « gecter hors des papiers » 846 ceux qui n’ont rien pour être imposés. Le vocabulaire concernant les demandes pour être enlevé des registres de taille est intéressant : les verbes « rayer » et « effacer » décrivent l’acte du scribe qui ôte le nom de son registre en le barrant ou en le grattant, alors que le verbe « gecter » est beaucoup plus fort, puisque symboliquement, il mime la sortie de la personne de ces écrits de manière physique. C’est une expulsion qui rejette socialement l’individu hors du groupe des citoyens contribuables : aux yeux des conseillers cette personne n’existe plus puisqu’elle n’a plus d’utilité économique pour la cité.

Les mensonges dont usent les élites de la ville pour ne pas figurer à leur juste taux dans les registres nécessitent que les commis traquent avec exactitude tous les contribuables, pour que l’argent des tailles soit rassemblé sans trop de difficultés. Cependant la population a aussi tendance à tenter d’échapper à l’impôt en essayant de ne pas se refaire inscrire sur les listes des contribuables, ce qui conduit les conseillers en 1485 à user de subterfuges pour obtenir le nom de tous les Lyonnais :

‘« affin que lesdits habitans ne diffèrent de dire leurs noms et surnoms, doubtans estre escrips es papiers et chartreaulx des tailles et collectes en ladite ville, leur a semblé que l’on doit dire esdits habitans que ladite visitation se fait seulement pour renouveller la garde de ladite ville ainsi interrompue et désordonnée comme dit est » 847 .’

La population prend conscience de la connaissance que donnent ces informations, elle est donc tentée de mentir dans ses déclarations : les consuls n’hésitent pas alors à tromper les gens pour compter les contribuables, en prétendant qu’il s’agit de comptages pour les harnois. Ce moment de sincérité est assez surprenant : l’aveu des conseillers traduit surtout les tensions avec la population.

Les critères élaborés dans la première moitié du siècle pour réaliser ce type de document sont à présent scrupuleusement respectés, du moins formellement. Les conseillers attachent beaucoup de soin à la présentation de ces papiers parce qu’ils souhaitent donner l’idée que la forme est à l’image du fond. Des règles strictes de réalisation garantiraient la véracité des propos, on insiste donc pour que les commis rendent « lesdits papiers faiz, renouvellez et du tout acompliz et miz au net et en bonne forme aux gaiges que dessus, esdits conseillers de ladite ville le plus brief que fere se pourra » 848 . L’ordre, la simplification doivent donner une image nette de la ville, mais qui reste en fait l’image que le consulat entend donner aux officiers royaux.

Notes
815.

Le receveur des comptes apporte « un quernet de papier contenant la recepte desdits deniers, lequel se commence, C’est le papier et registre de la recepte, et contient douze feuilles et demy de papier escript. Item ung autre quernet de papier contenant la mise et distribution desdits deniers, lequel se commence, C’est le papier et registre des mises, et contient IX feulliéz et demy de papier escript. Pour vérification desquelz a baillé ung papier relié en une couverte de parchemin et plusieurs mandemens, roolles et payements » ; idem pour le contrerolleur qui baille « ung quernet de papier contenant le contrerolle de ladite recepte qui se commence, C’est le papier et registre du contrerolle de la recepte, et contient XVIII feulles de papier escript. Item ung autre quernet de papier contenant le contrerolle de la mise et contient X feulles et demy de papier escript », 1477, BB14 f23.

816.

1487, BB19 f63. C’est en Italie qu’est née la prise de conscience de l’importance des mathématiques pour les marchands. Le livre qui fait autorité est le Liber abaci de Fibonacci (début XIIIe siècle) : au XIVe et XVe siècles, il est traduit de nombreuses fois en langue vulgaire. L’essor du grand commerce modifie la technique des affaires : il se crée notamment des sociétés de commerce qui délèguent des agents aux grandes foires et exigent d’eux des livres de comptes faciles à vérifier. La comptabilité se clarifie par l’adoption de la méthode vénitienne à deux colonnes (débit / crédit). En 1338, Florence possédait, selon Giovanni Villani, six écoles d’abaques, fréquentées par 1 000 à 1 200 élèves qui se destinaient au commerce ; une fois les études terminées, ils faisaient un stage chez un négociant. En France l’arithmétique commerciale en langue vulgaire se répand aux XIVe–XVe siècles, d’abord dans la région méditerranéenne et les Flandres, puis dans le reste du pays. Elle trouve sa forme la plus parfaite dans le Triparty de Nicolas Chuquet. G. Beaujouan, Par raison de nombre. L’art du calcul et les savoirs scientifiques médiévaux, Londres, Variorum, 1991. Il est possible que les marchands lyonnais utilisaient ces techniques avant de les imposer au trésorier de la ville : l’allusion relevée dans les registres prouve que ces hommes accordent petit à petit autant d’attention aux documents émanant du consulat qu’à ceux de leurs ouvroirs.

817.

« Ont voulu et ordonné iceulx maistres de mestiers que, de et sus les élections, nominacions et ordonnances tant d’iceulx maistres de mestiers, comme aussi desdits conseillers nouveaulx et des puissances et prérogatives et auctoritéz qu’ilz ont et d’ancienneté ont acoustumé d’avoir, soit fait et rédigé par escript, par le notaire dessoubz nommé, instrument appellé sindicat ung ou plusieurs au prouffit et utilité de la communaulté de ladicte ville, auquel soient mises et escriptes toutes les clauses et chappitres accoustuméz. Et lequel instrument soit cloz et seeléz des seaulx d’iceulx maistres des mestiers jusques au jour de feste saint Thomas Appostre prouchaine vennant, auquel jour il soit ouvert et public ainsi qu’il est acoustumé », 1473, BB12 f66.

818.

1467, BB10 f235v. Ce désir de ne pas déplaire au roi se retrouve souvent : en 1467, les conseillers décident de « bailler tant seulement audit monseigneur le général une requeste bien faicte par escript pour non irriter le Roy », 1467, BB10 f235v.

819.

1477, BB14 f27.

820.

G. van Dievot, Les coutumiers, les styles, les formulaires et les ars notariae , Typologie des sources, Turnhout, 1986, fasc. 48.

821.

Le sujet est abordé en 1454, 1455, 1466, 1473, 1478, 1480…

822.

Aperçu des sommes versées pour le roi lors de cette période (ces informations sont tirées de A. Kleinclauzs, Histoire de Lyon, op. cit.). Taille pour l’entretien des gens d’armes, superposée à la taille royale : 2 200 livres en 1450, 1 200 livres en 1451 ; cet impôt devient régulier à partir de 1453, chaque année la ville doit plus ou moins 3 000 livres pour le roi. Dans les années 1460 on trouve des demandes régulières d’argent de la part du roi : pour le financement du rachat des villes de la Somme en 1464 ; pour les frais de la guerre du Bien public en 1465 ; pour fournir des armes en 1467 ; pour le financement de la guerre de Bourgogne en 1468. D’ailleurs à partir de cette date, « les charges militaires et les prestations de toute sorte vont devenir lourdes et bientôt excessives pour la municipalité, dès lors aussi commencent les dons gratuits et les prêts à fonds perdus » (A. Kleinclauzs, op. cit., p.337) : 1 000 écus en cadeau pour la restitution des foires en 1470 ; avance de 3 000 écus en 1471 ; don de 4 000 écus en 1473 ; emprunt de 4 000 écus en 1474 ; don de 3 000 écus en 1475 ; 13 000 livres pour les cadeaux, la réception et le séjour du roi à Lyon en 1476 ; 3 000 écus en 1477 pour payer les Suisses ; encore 4 000 écus pour les Suisses en 1478 ; 2 000 écus en 1479….

823.

A. Kleinclauzs souligne qu’à partir des années 1450 les tailles ne sont plus discutées et le roi n’informe plus directement les consuls, ce sont les Elus qui font connaître au consulat le montant et les termes. Histoire de Lyon, op. cit., p.305.

824.

Le receveur permanent de la taille n’hésite pas à envoyer les conseillers à Roanne ou à saisir leurs biens s’ils refusent de payer.

825.

En 1480, le roi demande un emprunt de 9 000 livres en plus de l’entretien de l’armée de Bourgogne ; en 1481 en plus des dépenses pour les Suisses, 5 000 livres pour le repeuplement d’Arras ; en 1482, 5 000 livres pour les Suisses et autant pour le prince de Tarente ; en 1483, 5 000 livres…

826.

1459, BB7 f124v.

827.

1459, BB7 f124v-125v.

828.

« Six personnes deça et autre six delà la Saonne, gens de conscience, et de tout ce faire ensemble des circonstances et deppendences desdits notables et maistres des mestiers », BB351, cahier 3, 6 juin 1480. ; « Ont appoincté et ordonné que six d’eulx c’est assavoir trois deça et trois delà la rivière de Saonne, pourroit besoigner esdits chartreaulx», 1482, BB17 f7.

829.

1459, BB7 f125v. Chaque année ces horaires sont précisés, et varient un peu : « de matin depuis huits heures jusques à onze et après dyner depuis deux heures jusques à cinq pour le moyns et ou cas », 1467, BB10 f312 ; « viendront à sept heures de matin et besoigneront jusques à neuf heures, et à trois heures après disner et besoigneront jusques à cinq », 1482, BB17 f7.

830.

« Les dessus nomméz conseillers ont donné charge à trois ou quatre d’eulx si tous ou en plus grand nombre n’y peuvent estre, de mectre et escripre es papiers nouveaulx qui seront faiz sur la liève de ladite taillies de III deniers pour livre», 1473, BB12 f42v ; « la pluspart desdits conseillers se déclairent estre présentement occupez en plusieurs leurs afferes tellement que sans leur trop grand intérestz, ilz ne pourroient vacquer à fere lesdits chartreaulx. Ont appoincté et ordonné que six d’eulx c’est assavoir trois deça et trois delà la rivière de Saonne, pourroit besoigner esdits chartreaulx et s’ilz ne se tiennent six, les cinq, les quatre ou les trois d’eulx pourroit besoigner en iceulx chartreaulx», 1482, BB17 f7.

831.

1458, BB8 f77v.

832.

BB351, cahier 3, 17 mars 1480.

833.

BB351, cahier 3, 17 mars 1480. « Pour ce que plusieurs particuliers habitans de ladite ville ja long temps se sont plaints et douluz et ont crié et murmuré et encores font de jour en jour, ainsi que lesdits conseillers ont oy dire et rapporter plusieurs foys, et à l’occasion de ce que le papier des valeurs et extimes des biens de tous les habitans de ladite ville est si mal esgallé en plusieurs endroiz et aussi qu’en icellui papier, a plusieurs choses énormes, abusives et desraisonnables, ont advisé, ordonné et arresté que, pour obvier à plusieurs grands inconvénients, qui à ceste cause pourroient advenir, aussi estaindre ladite murmuracion et contenter chacun tant que possible sera, et affin de tenir tous les habitans en bonne amour et union les ungs des autres, pareillement pour monstrer que par lesdits conseillers ne tiendra que les choses soient remises à leur devoir », une réfection des papiers est acceptée, BB351, cahier 3, 16 mars 1480.

834.

1467, BB10 f262v.

835.

1459, BB7 f124v.

836.

« Feront tailles iceulx commis et esleus à tous les manans et habitans en icelle ville, par escript ou de bouche tous et chacuns leurs biens et héritaiges », 1459, BB7 f125v.

837.

On ordonne aux commis de faire « inquisition de voysins se besoing est », 1459, BB7 f125v ; ils « pourront appeler ung ou deux des voysins non suspectz d’une chacune rue pour mieulx savoir et soit informer de la faculté d’un chacun et fere plus justement et esgalement lesdits taux », 1467, BB10 f304.

838.

« Pour ce que les ungs se sont depuis augmentés et acruz de bien tant meubles que immeubles, les autres decreuz et désargentéz », 1454, BB5 f234v-235 ; « les sommes et impotz d’un chascun, imposé escript et enregistré esdits papiers et y fere les croyssances et décroyssances raysonnables et ainsi qu’il est acoustumé », 1473, BB12 f42v.

839.

1454, BB5 f234v-235.

840.

« … fere la serche des nouveaulx venuz en ladite ville pour reffaire et mectre en ordonnance les papiers et quernetz des taillies », 1467, BB10 f262v.

841.

1485, BB15 f282. Idem en 1487, on ordonne aux commis de « remectre par ordre les noms et surnoms des habitans de ladite ville », 1487, BB19 f38v.

842.

1477, BB14 f36.

843.

Benoît Chenal est un notaire, plusieurs fois conseiller de la ville (en 1443, 1446 et 1452-1453), dont la fille a épousé un des fils d’Audry Porte, docteur en droit, lui aussi de nombreuses fois conseiller et lieutenant général du sénéchal en 1455 (il occupe cette charge de 1451 à 1463).

844.

François Guérin est un riche marchand drapier, qui exerce aussi le métier de changeur, qui se trouve être en 1455 conseiller de la ville et qui de surcroît est le frère de Rolin Guérin, le trésorier de la ville de 1445 à 1458.

845.

« Ilz ont conclu et ordonné que Benoît Chenal, lequel a esté laissé en blanc au premier quarteron de la taille dernière mise sus, soit couvert et soit mis à son premier taux » ; idem « François Guérin, lequel estoit demouré en blanc au quarnet de ladite taille… », 1455, BB5 f250v.

846.

1477, BB14 f38. On trouve de nombreux exemples employant ce vocabulaire : « ont ordonné que Jehan d’Escosse, chappellier, et la mère de sa femme, qui sur ce leur a fait requeste, soient gectés des chartreaulx actendu que ledit d’Escosse a abandonné sadite femme et ses enfans sans leur laisser aucuns biens », 1478, BB350, cahier 1, f22 ; « Pierre Giraud, notaire, qui sur ce leur a fait requeste, tendent afin de le rayer et effacer des papiers et chartreaulx des tailles », 1479, BB351, cahier 1, f3 ; « que Jehan de Genesve, portefais, qui sur ce leur a fait requeste, soit rayé et gecté hors des papiers de la taille actendu sa poverté et maladie », 1479, BB351, cahier 1, f117 ; requête afin d’« estre rayé et mis hors des chartreaulx », 1483, BB17 f43.

847.

1485, BB15 f282v.

848.

1459, BB7 f124v.