2. Le visage du consulat : étude prosopographique.

Une analyse prosopographique des conseillers 977 est indispensable pour comprendre comment se structure ce groupe et s’il existe des constantes identitaires entre ces membres 978 .

Notes
977.

Les listes des conseillers lyonnais ont été établies à partir des procès-verbaux de leur élection, indiqués chaque année dans les registres consulaires. La réalisation de cette étude prosopographique a été menée grâce aux documents conservés aux Archives départementales : le fonds Frécon qui est la recension minutieuse du maximum d’informations sur toutes les familles lyonnaises du Moyen-âge au XXe siècle (c’est une mine d’informations mais qui demandent cependant à être traitées avec vigilance car il y a des inexactitudes, notamment concernant les dates et les filiations) ; autre source, les testaments de l’Officialité de Lyon, qui apprennent aussi beaucoup sur ces Lyonnais, mais la majorité des testaments conservés (pratiquement 80%) concernent des ruraux ou des ecclésiastiques, et donc pour de nombreux conseillers aucun testament ne nous est parvenu. Aux Archives municipales, les nommées, c’est-à-dire les documents fiscaux de la ville, fournissent aussi des renseignements sur les fortunes, les parentés, les métiers de ces conseillers, tout comme l’Armorial du Lyonnais réalisé par Jean Tricou, conservé sous forme de microfiches. Enfin des renseignements glanés au fil des registres des délibérations consulaires ont complété ces données.

978.

Le nombre des conseillers sur la période 1417-1520 est de 303 individus. Pour 7 d’entre eux (soit 2,3%) nous ne connaissons absolument rien à part leur participation au consulat. Seuls les membres du consulat de l’année 1440 n’ont pu être identifiés, du fait de la disparition des délibérations consulaires et du peu de documents de la comptabilité pour cette année.Parmi les problèmes rencontrés, le principal a été lié à la difficulté d’établir des liens de parenté entre individus ayant le même patronyme. La pratique consistant à donner le prénom du père ou de l’oncle au fils aîné complique grandement la restitution des lignées consulaires : nous n’avons pas pu, faute de documents, lever toutes les ambiguïtés suscitées par ces deux problèmes, nous devons donc nous contenter d’hypothèses pour certains cas. Par exemple, Pierre Fournier, conseiller depuis 1452, se plaint en 1492 d’être encore appelé à siéger malgré son grand âge ; on le retrouve cité dans la liste des élus pour 1512-1513. On peut légitimement se demander s’il s’agit bien de lui, ou si ce ne serait pas plutôt un membre de sa famille (son fils peut-être). Autre problème inhérent à toute documentation, il n’est pas possible de récolter le même nombre d’informations pour tous les conseillers.