c) Les conséquences imprévues de la réforme de 1447.

La réforme de 1447 est une tentative pour supprimer les dysfonctionnements du consulat, notamment l’absentéisme des conseillers. Or la persistance de ce problème suggère que la réforme n’a pas eu les effets escomptés, mais a de surcroît entraîné des conséquences imprévues.

Les mesures qui sont prises dans la période 1450-1480 témoignent en effet d’une coupure au sein du consulat. Certains des conseillers, essentiellement des marchands, se plaignent de l’excès du poids de leur charge et désirent se désengager un peu, pour avoir plus de temps pour mener leurs affaires personnelles 1533 . D’autres, surtout des juristes, soutiennent tous les plans de réforme et sont prêts à saisir l’occasion pour confisquer le pouvoir. Il est vrai que la charge de conseiller s’alourdit, la population de Lyon augmente beaucoup avec la reprise économique, donc tous les problèmes urbains se multiplient ou prennent de d’ampleur. Garder les foires, les faire prospérer exige beaucoup d’attention ; par ailleurs, les pratiques juridiques sont entrées dans le consulat et les procès se multiplient avec les particuliers, les officiers, les grands. De manière rhétorique les conseillers font apparaître la masse de travail qu’ils abattent, en remplaçant le « item » en tête de chacune des décisions qu’ils ont prise par un « plus » plus expressif 1534 . Mais ce ne sont pas eux qui en subissent le plus les conséquences, puisque pour faire face à ces nouvelles situations, un personnel spécialisé existe au consulat 1535 . Les conseillers arguent cependant d’une réalité qu’ils se gardent bien de trop prendre en charge, puisque d’autres choses les occupent. L’ampleur croissante que prennent les foires de Lyon et dont profitent largement ces grands marchands, et un certain désintérêt ou une lassitude sont vraisemblablement les causes principales de leur prétendu surmenage. Il est plus noble de parler de surcharge de travail que d’évoquer des motifs uniquement personnels ; l’avantage de cette plainte qui revient fréquemment, est qu’elle peut justifier des demandes d’aménagement du fonctionnement du consulat.

On repère dans les années 1450-1460 des pratiques inédites : des sanctions sont prises contre les conseillers qui ne sont pas venus suffisamment aux réunions au bout de leurs deux années de mandat, puisque leurs gages sont diminués pour manque d’assiduité. Cette mesure n’est que l’application des directives qu’on trouve dans le syndicat pour l’année 1450 1536 . Ces mesures peuvent se lire comme une tentative de moralisation de la vie politique, le souhait que les conseillers s’intéressent plus aux problèmes de la ville. Mais, il est rare qu’on prenne de telles sanctions contre des conseillers : cela n’arrive que tous les 10 ans, entre 1460 et 1480 1537 , comme une sorte de piqûre de rappel…

Les conseillers sanctionnés sont-ils des boucs émissaires ou bien ont-ils vraiment dépassé la mesure ? Il convient de s’interroger sur leur personne pour mieux comprendre la logique sous-jacente de ces condamnations ponctuelles. Le premier concerné est Claude Baronnat en 1464 1538 , fils de Jean, grand conseiller de la première moitié du siècle 1539  : on peut se demander s’il n’a pas été élu pour faire plaisir à son père puisque sa carrière s’arrête là, il n’est plus jamais réélu au consulat, aucune charge de maître des métiers ne lui est confiée ; cette condamnation vise peut-être aussi à envoyer un message à la famille Baronnat, pour ses futurs postulants. En 1474, ce sont Philibert de Chaponnay et Jean de Villars qui sont concernés 1540 , deux grands conseillers, souvent requis à ces fonctions 1541 , issus de familles consulaires : est-ce pour leur remontrer qu’il ne faut pas prendre le consulat comme un honneur de droit, mais qu’il faut le mériter ? Aucun n’est d’ailleurs réélu après ce désaveu. Geoffroy de Saint-Barthélemy en 1481, qui appartient aussi à la bonne société lyonnaise, connaît le même sort : lui non plus ne sera pas réélu 1542 .

La suspension ou la diminution des gages est un véritable désaveu, une condamnation aux yeux de la société politique, puisqu’aucun des conseillers sanctionnés n’est ensuite réélu. Tous sont aussi des grands marchands, issus de vieilles familles consulaires : les juristes poussent-ils à leur condamnation pour les évincer ou pour discréditer le pouvoir des marchands ? On est en droit de se demander si derrière ces appels à la déontologie consulaire, il ne s’agit pas en fait d’une lutte symbolique pour le pouvoir. Le désengagement des marchands se doublerait d’une dépossession rampante du pouvoir orchestrée par les juristes : cette hypothèse est confortée par le fait que ces condamnations interviennent à l’époque où les grands juristes sont de plus en plus nombreux au consulat.

La réforme aurait-elle contribué à donner le pouvoir aux juristes, sans que leur nombre ne dépassât pourtant celui des marchands ? Peut-on trouver d’autres indices qui conforteraient cette hypothèse ?

Une façon simple d’évaluer le poids que prennent les juristes est de s’interroger sur l’évolution des listes de conseillers présents aux réunions.

La solidarité entre les membres du consulat n’implique en aucun cas une égalité stricte entre les conseillers, même si les règles du syndicat créent 12 membres sans qu’aucun n’ait une quelconque prééminence 1543 . Il existe en réalité une vraie hiérarchie au sein du consulat, révélée par les listes de présence à chaque réunion : ces listes ne sont pas établies au hasard, le secrétaire note les conseillers présents dans un ordre particulier, comme le prouve le tableau suivant 1544 .

La hiérarchisation des listes des conseillers présents aux réunions (1416-1447)
Années Personne citée le plus souvent en début de liste Profil du premier de la liste Personne citée le plus souvent en second sur la liste Profil du second de la liste
1416 Martin Bennot Licencié Humbert de Varey Drapier
1417
Jean Le Viste Docteur Claude Pompierre Terrier
1426 Jean Mulin Licencié Claude de Pompierre Terrier
1427
Aymé de Nièvre Drapier Humbert de Varey Terrier
1433 Pierre de Nièvre Marchand Bernert de Varey Terrier
1434 Aymé de Nièvre 1545 Jean de Nièvre Drapier
Drapier
Michel Buatier Mercier
1446
Jean de Varey Etienne Guerrier Terrier
Terrier
Pierre Beaujehan Mercier
1447 Aynard de Villenove André Porte Terrier
Docteur
Aynard de Villeneuve Jean Garnier Terrier
Notaire

Ces énumérations ne correspondent pas à un ordre d’arrivée, elles révèlent la prééminence de certains au sein du consulat. Chaque année, ce sont toujours les mêmes qui sont notés en début de liste ou en seconde position, que l’on considère les listes des anciens ou des nouveaux conseillers 1546 . En synthétisant les résultats de ce tableau, le premier cité est dans 27% des cas un terrier, sinon il s’agit à part égale soit d’un juriste soit d’un grand marchand 1547 . Les proportions sont différentes pour le second : c’est un terrier dans 55% des cas, dans 34% il exerce un métier supérieur, et dans 11% c’est un juriste. Les juristes, docteurs ou licenciés, tiennent régulièrement la première place au sein du consulat, mais si l’on considère les deux premières places de façon confondue, ce sont les terriers qui dominent le consulat (41%), puis les grands marchands (35,5%), puis seulement les juristes (23,5%). Il y a donc bien une sorte de hiérarchie officieuse.

Les différences de considération entre conseillers éclatent parfois dans quelques écarts : ainsi en 1422 des conseillers en petit comité cassent une décision prise auparavant par un nombre plus grand de participants :

‘« messires les conseillers ont commandé à Bererd Jacot qu’il baille l’argent de la derrenière taille à Jehan Caille qui le leur a demandé. Et puis après hors Saint-Jaques, pour ce que aucuns ont dit que ledit argent se devoit convertir au paiement des gens d’armes de Lionnois et que s’il venoit à la notisse du cadet Bernerd qui est lieutenant de mondit sire en Lionnois, par aventure, fauldroit paier ledit argent autres fois, veu que les lettres de ladicte taille en font mencion. Ilz m’ont commandé en l’ovrour de Jehan Tiboud, c’est assavoir Claude Pompierre, Bernerd de Varey, Robert Curt et Mandront, que j’alasse defendre à Bérerd Jacot qu’il ne baillast ledit argent audit Caille jusque ilz aient parlé à lui » 1548 . ’

On constate aussi ces différences dans l’importance conférée aux avis de certains absents : on attend ainsi l’avis de Jean Paterin, éminent docteur en droit 1549 , ou l’accord de Bernard de Varey et Pierre Julien, deux riches terriers malades, avant de prendre une décision. Signe de la valeur des avis de ces derniers, le secrétaire se déplace spécialement à leur chevet pour entendre leur avis 1550 . Le secrétaire insiste parfois un peu moins lourdement sur ces conseillers indispensables, il se contente de noter « pourveu que les autres conseilliers qui ne sont point présens en soient consentans » 1551 . Certains conseillers sont aussi conscients de leur propre valeur, à moins qu’ils ne soient seulement consciencieux, puisqu’ils prennent la peine d’envoyer par écrit leur avis lorsqu’ils sont absents 1552 .

La prise en main du consulat par les juristes est-elle visible après les années 1440 ?

La hiérarchisation des listes des conseillers présents aux réunions (1456-1517).
La hiérarchisation des listes des conseillers présents aux réunions (1456-1517).

Le premier de la liste est à 88% un juriste, à 12% un terrier ; le second est à 44% un juriste, à 21% un grand marchand ou une personne exerçant un autre métier et à 14% un terrier. Les juristes ont donc pris une place écrasante, ils dominent nettement la vie du consulat. Cela apparaît encore plus clairement si l’on compare cette situation avec celle de la première moitié du XVe siècle :

Profils des individus en 1ère et 2ème position sur les listes.
Période Juristes Terriers Grands marchands Autres professions
1410-1440 23,5% 41% 35,5% 0%
1450-1480 66% 13% 10,5% 10,5%

Le visage du consulat se modifie réellement : la place des juristes ne fait que croître, puisque leur taux d’occupation des premières places a été multiplié presque par 3. On commence aussi à trouver sporadiquement le titre de « président » du consulat dans les registres à partir des années 1460, attribué à des conseillers, tous docteurs en droit 1553  : il est délicat de se prononcer sur ce que recouvre exactement ce titre puisqu’il n’est jamais fait mention de sa création, et qu’il n’apparaît pas encore régulièrement, mais il est significatif que cette place, sans aucun doute prestigieuse, soit attribuée dès son apparition aux juristes. Il est d’ailleurs remarquable que lorsque Jean Porte « jadiz docteur en loys et l’un des conseillers de ladite ville et lequel présidoit audit conseil, est alez de vie à trespas » en 1465, on élit pour le remplacer, un autre docteur en droit, Laurent Paterin 1554 .

A la fin des années 1490 le rôle de « président » est entré dans les pratiques 1555 , et le juriste qui occupe cette charge se voit gratifié non seulement d’une reconnaissance de la part de ses pairs et d’honneurs 1556 , mais aussi de pouvoirs supplémentaires. On le constate avec la codification des signatures des documents émanant du consulat. Jusqu’à la fin du XVe siècle, les mandements sont certifiés par l’un des conseillers et par le secrétaire 1557 . En 1516, il est décidé que le secrétaire est exclu de ces pratiques 1558 , la signature appartient à deux conseillers : le président et l’un des onze autres 1559 . Une hiérarchie stricte est notablement établie au sein du consulat, l’égalité entre conseillers, telle qu’elle apparaît dans les syndicats, n’existe plus 1560 .

A partir de la seconde moitié du XVe siècle, les hommes de loi se rendent indispensables au consulat : la charge de conseiller juridique devient permanente 1561  ; on recherche les conseils des juristes, de surcroît officiers royaux, parce qu’ils peuvent avoir l’oreille du roi et qu’ils savent mieux comment le souverain réagira aux actions de la municipalité 1562 . Les juristes qui ont la confiance des conseillers sont soit d’anciens conseillers comme Guillaume Becey 1563 et Jean Grant 1564 , soit des fils d’anciens conseillers comme André Porte 1565 . Le recours à de grands juristes extérieurs au consulat est devenu courant pour vérifier la conformité d’un document, d’autant qu’avec l’augmentation de leur participation à la vie consulaire, ils sont convoqués autant pour leurs qualités juridiques que pour leur passé de conseiller qui fait d’eux des hommes de confiance. Ainsi quand on décide en 1499 de vérifier la conformité de demandes que le consulat souhaite envoyer au roi, on s’adresse à Jean Paterin, François Buclet, Claude Le Charron, Pierre Burberon et Antoine Dupont, le procureur de la ville 1566 . Ces quatre juristes sont tous docteurs en droit, Buclet et Paterin ont en plus exercé la fonction de conseiller juridique de la ville dans les années 1490, Le Charron est quant à lui procureur du roi, et tous ont été ou sont conseillers 1567 .

Au début du XVIe siècle la domination des juristes est entérinée par la déférence qui leur est due au consulat puisque les listes des présents les indiquent classés en tête. Ils jouent aussi un rôle de premier plan à toutes les réunions du fait de leur assiduité. Lorsque les marchands dominaient le consulat dans les années 1410-1450, les premiers des listes n’assistaient qu’à 61% des réunions. Quand les juristes occupent à leur tour les premières places à partir des années 1460, ils se rendent à 76% des réunions. Le pouvoir des juristes est donc conforté dans les faits par leur plus grande implication dans la vie du consulat que leurs prédécesseurs. Cette évolution modifie l’identité consulaire. Quelles sont les conséquences de cette prise en main du consulat ? Peut-on observer un changement de conception de la politique ? Trouve-t-on un bouleversement dans le fonctionnement de l’institution ou dans son esprit ? La domination des juristes implique-t-elle l’adoption d’une nouvelle culture par les membres du consulat ?

Notes
1533.

« … considérans et aians regart es grans charges et afferes d’icelle ville et de jour en jour croyssent et surviennent », 1467, BB10 f224v.

1534.

1457, BB7 f56.

1535.

Le secrétaire, procureur de la ville tient une place grandissante dans l’organigramme du pouvoir et on lui adjoint sur sa demande et sans discussion un clerc pour l’aider dans ses tâches quotidiennes pour le décharger un peu. Voir le chapitre « Le secrétaire », p.52-53.

1536.

Le syndicat précise que les gages des conseillers « leurs seront paiéz par le receveur des deniers communs de ladite ville et par les mandemens desdits conseilliers nouveaulx ou de sept d’eulx, de quart en quart d’an, pourveu qu’ilz vaquent comme dessus, et n’est pas l’entencion d’iceulx maistres des mestiers que celui ou ceulx desdits six conseillers esleuz à gaiges qui ne vaqueront diligemment esdites affaires de ladite ville comme dessus soit paié de sesdits gaiges, senon tant seulement rate d’iceulx gages selon rate de temps qu’il vaqueroit, la taxation desqueulx gaiges oudit cas ont remis en l’arbitrage et conscience desdiz conseilliers, prins et oy le rapport sur ce du procureur de ladite ville », 1449, RCL2 p.635.

1537.

1464, 1474, 1482.

1538.

« Ledit Baronnat estoit absent de ladite ville au temps que le mandement des autres ses compaignons fut passé, et n’y eust personne qui solicita ne parla pour lui, aussi pour ce qui pourroit estre », de plus « il avoit esté hors ladite ville et n’avoit entièrement vacquéz audit consulat » : on diminue donc ses gages. 1464, BB7 f418v.

1539.

Jean est 5 fois conseiller entre 1434 et 1451.

1540.

On donne 20 livres tournois à chaque ancien conseiller à son départ de charge, mais « au regard desdits de Chaponnay et de Villars, pour ce qu’ilz n’ont pas servi ne vacqué entièrement audit consulat, leur ont tauxé et admodéré leursdits gaiges à douze livres tournois pour ung chascun d’eulx, dont n’a pas esté contens ledit de Villars ains si est opposéz », 1474, BB12 f86.

1541.

Jean de Villars a été 9 fois conseiller entre 1435 et 1473. On notera par ailleurs que sa nièce Françoise est la femme de Philibert de Chaponay.

1542.

Gages des conseillers de 1480 : « excepté à Geoffroy de Saint-Barthélemy, lequel durant ladite année n’a servy audit consulat tant que les autres à cause de certaines occupacions qu’il a prinses et eues ainsi pour meilleurer sa condicion, auquel ilz ont passé mandement de sesdits gaiges à rate du temps qu’il a servy, qui se carculera sur le papier des actes fait en ladite année », BB352, 1er mars 1481.

1543.

Les communautés médiévales sont fondées sur le principe d’égalité de leurs membres. Il n’existe pas de relation de domination et de soumission : les liens au sein d’une communauté sont fondés sur le plan horizontal, non vertical. On exige de chacun la soumission à une discipline déterminée, à un modèle de vie et à une même pensée unique en les liant à un type strict de comportement. L’égalité demeure un signe distinctif même si dans la réalité il n’était pas appliqué. A. J. Gourevitch, Les catégories de la culture médiévale, op. cit., Paris, 1972, p.191.

1544.

Dans ce tableau deux dates sont données pour chaque année : comme les conseillers nouveaux ne prennent leurs fonctions que deux mois après leur élection, les anciens conseillers administrent donc le consulat pendant cette période. Suivant que l’on considère le début ou la fin de l’année les listes ne contiennent donc pas les mêmes personnes. Pour avoir un plus grand échantillonnage de cas, il était intéressant de relever les positions des anciens puis des nouveaux conseillers.

1545.

Deux noms sont donnés pour une même année lorsque les individus sont cités aussi souvent l’un que l’autre en tête de liste ou en deuxième position.

1546.

Ces pratiques se retrouvent dans d’autres villes : à Limoges, le rang des consuls dans le collège est toujours le même, cette préséance traduit une hiérarchie implicite mais certaine. P. Flandin-Bléty, « Le pouvoir municipal en Limousin au bas Moyen-âge », Espaces et pouvoirs urbains dans le Massif Central et l’Aquitaine du Moyen-âge à nos jours, Actes du colloque d’Ussel, septembre 1993, Paris, 1994, p.3-46

1547.

Les juristes et les grands marchands représentent respectivement 36,5% des personnes citées en début de liste.

1548.

1422, RCL2 p.19.

1549.

« Ilz ont concluz que l’on actendra l’oppinion de messire Jehan Paterin se l’on fera l’enqueste des foyres tantost », 1419, RCL1 p.182.

1550.

Décision à propos des chargés des papiers de la terre étrange : « porveu que Bernert de Varey et Pierre Julien en soient d’accors, qui à ce ne puevent estre présent pour ce qu’ilz sont malades en leurs hostelz, mès je yré savoir leur oppinions sur ce. Et le vendredi ensuivant lesdis Bernert et Pierre Julien en ont esté d’accors », 1433, RCL2 p.347.

1551.

1420, RCL1 p.248.

1552.

« Et messire Jehan le Viste a sur ce envoyé son oppinion par escript, conseillans l’accors faire par dessa et néantmoins faire ledit voyage », 1426, RCL2 p.206.

1553.

« …. par la voix dudit messire Paterin, président audit conseil », 1468, BB15 f16 ; « auquel monseigneur abbé fut respondu par la voix dudit messire Pierre Torvéon (docteur en droit), président audit consulat, qu’ilz estoient ... », BB351, cahier 2, le 28 mars 1479.

1554.

1465, BB11 f69v.

1555.

Le terme de « président » est celui qui est employé dans 95% des cas. Il nous est aussi arrivé de rencontrer celui de « chief du consulat », 1497, BB24 f124v. Parmi les présidents, on peut citer par exemple Pierre Chanet en 1508 (1508, BB28 f31), Maurice Sève en 1509 (1509, BB28 f125) et Claude Vandel en 1511 (1511, BB28 f274v), tous docteurs en droit. En 1515 une décision est reportée à cause de l’absence du président : « mesdits sires avoient estez mandez pour eslire parsonnaige pour envoyer en court pour les causes contenues sur le sindicat du jour d’yer et pour l’absence de messire Franc Deschamps qui est hors de ladite ville, a esté assigné à demain en sa présence pour y pourveoir et prandre résolucion », 1515, BB33 f244v.

1556.

C’est lui qui parle au nom de tous les conseillers lorsqu’il est fait réponse à un particulier, ou bien lors des réunions avec l’élite de la ville : 1507, BB25 f96v, f190, f205v.

1557.

« Ont ordonné que tous mandements et deschargements que seront faiz audit consulat, seront signez par ledit secrétaire par ung des conseillers assistans en la passassion desdits mandements et deschargements », 1496, BB23 f1.

1558.

Peut-être lui confèrent-elles symboliquement trop de pouvoirs en faisant de lui l’égal des conseillers. Depuis la réforme de 1497 séparant sa charge de celle de procureur de la ville, son influence diminue dans le consulat.

1559.

« A esté ordonné que doresnavant les mandements qui seront leuez et doresnavant par le consulat ne seront entrez aux comptes des receveurs ordinayres et autres extraordinayres de ladite ville qu’ilz ne soyent premièrement signez par deux de messires les conseillers c’est assavoir par celluy qui aura présidé au consulat et ung autre desdictz conseillers qui aura esté présent », 1516, BB34 f141.

1560.

Cette évolution n’est pas propre à Lyon mais semblable à celles d’autres villes : dans les consulats méridionaux le pouvoir est exercé collégialement (à l’inverse les communes médiévales du Nord de la France sont dirigées par un maire assisté d’échevins) or au cours du XVe siècle, on constate dans de nombreuses villes l’émergence d’un premier consul au sein des consulats : « une tête et un corps, un monarque et son conseil, voilà donc les institutions qui sont la marque distinctives de toutes les bonnes villes au terme de leur évolution, à la fin du XVIe siècle », B. Chevalier, Les bonnes villes…, op. cit., p.203..

1561.

Exemple : « Pierre Varinier, docteur en loys, citoyen de ladite ville, a tousjours bien amé et servis et sert tous les jours icelle ville en tous sesdites afferes, sans vouloir prandre charge contraire. Pour ses causes et aussi quart autreffoys et au temps passé qu’il n’estoit pas cy nécessère qu’il est à présent ainsi a esté fait, iceulx conseillers ont retenus et retiennent ledit messire Varinier, absent, en et pour conseil […], et que ledit messire Varinier soit et sera tenuz de bien et loyaulment consulter et conseillier ladite ville en sesdites afferes », 1467, BB10 f225. Varinier est reconduit par la suite : « les dessus nomméz conseillers, en compensacion, satisfacion, argent tant de plusieurs escriptures, minutes, mémoyres et autres labeurs et travaulx faiz et faictes par vénérable homme messire Pierre Varinier, docteur en loys pour ladite ville de Lyon et pour les afferes d’icelle ville, bailléz par déclaracion par ledit messire Varinier esdits conseillers en ung feuliet de papier et sur ce aussi en paiement et argent de ce que luy peut estre deu pour raison et à cause de ses gaiges et pension de retenue en conseiller de ladite ville, ainsi qu’il appert par registre de ladite retenue, escript et enregistré au papier des registres du consulat de ladite ville du IIe jour du moys de janvier l’an mil CCCCLXVII », 1468, BB15 f24.

1562.

Exemples : le consulat cherche à avoir de bonnes relations avec Guillaume Becey, docteur en droit, procureur du roi, car « pour raison de son office il peut servir » (1467, BB10 f261v), ou bien les conseillers ne veulent pas prendre une décision sans « les advis et conseil de monseigneur le lieutenant messire Jehan Grant » (1467, BB10 f293v), ou de « vénérable personne messire André Porte, docteur en loys, juge des ressors pour le Roy Notre dit Seigneur, oudit Lyon » (1477, BB14 f21). Autre exemple : les conseillers ont du mal à à comprendre les problèmes juridiques soulevés par un procès, ils décident donc d’une réunion le lendemain avec « messire Jehan Grant et maistre Pierre Fornier qui entendent la matière », 1463, BB7 f322.

1563.

Il a été consul en 1442, 1446 et 1448-1449.

1564.

Il a occupé cette charge en 1452-1453, 1456-1457 et 1460-1461.

1565.

Son père Audry Porte a été conseiller en 1438, 1442, 1444, 1447, 1464-1465.

1566.

1499, BB24 f201.

1567.

Laurent Paterin a été conseiller en 1462-1463, 1465, 1468-1469 ; François Buclet a été conseiller en 1471-1472, 1475-1476, 1480-1481, 1485-1486, 1491-1492 et 1494-1495 ; Claude Le Charron a été conseiller en 1497-1498 ; et Pierre Burberon est conseiller en 1499.