Existe-t-il un lieu spécifique pour ces assemblées ?
Chapelle saint Jacques | Hôtel de ville | Frères mineurs | Autres bâtiments religieux | Hôtel de Roanne | Lieux privés | |
1417 | 100 | . | . | . | . | . |
1427 | 95 | . | 5 | . | . | . |
1434 | 48 | . | 37 | 3 | 3 | 9 |
1447 | 100 | . | . | . | . | . |
1457 | 100 | . | . | . | . | . |
1467 | . | 100 | . | . | . | . |
1477 | . | 88 | . | . | 12 | . |
1487 | . | 90 | . | . | 10 | . |
1497 | . | 100 | . | . | . | . |
1507 | . | 88 | . | . | . | 12 |
1517 | . | 100 | . | . | . | . |
Bien qu’aucun lieu ne leur soit spécifiquement dévolu, c’est l’endroit où se déroulent les réunions du consulat qui accueille en grande majorité ces assemblées de la ville, c’est-à-dire la chapelle saint-Jacques, et ce jusqu’à l’acquisition de l’hôtel de ville dans la seconde moitié du XVe siècle. Symboliquement ces assemblées sont placées sur un plan d’égalité avec les réunions consulaires, puisqu’elles sont dignes de se dérouler dans les murs du consulat.
Cependant pour les années 1427 et surtout 1434, un nombre important de ces assemblées a lieu au couvent des Frères mineurs 1861 . Pourquoi ? A chaque fois, c’est une question de place qui motive ces choix, puisque plus d’une centaine de personnes sont présentes. Ces pratiques n’ont rien de surprenant, elles se retrouvent aussi dans de nombreuses villes : c’est par exemple le cas à Dijon où les réunions de l’échevinage se tiennent dans des couvents mendiants, chez les Jacobins ou au réfectoire des Cordeliers 1862 ; de même à Pérouse les assemblées avec la population ont lieu dans le cloître de l’église Saint-François 1863 .
Les rares fois où les participants sont mandés à l’hôtel de Roanne, siège du pouvoir royal à Lyon, c’est parce qu’ils sont mandés par le bailli ou parce que la présence des officiers royaux est requise. Les réunions dans des lieux privés 1864 , très rares, qui ne rassemblent qu’une petite dizaine de participants en plus des conseillers, sont conçues comme des sortes d’assemblées–test : avant de soumettre à un plus grand nombre de personnes un problème, les consuls prennent l’avis de quelques membres de l’élite 1865 .
Les registres évoquent indifféremment le couvent des Frères mineurs ou des Cordeliers.
T. Dutour, Une société de l’honneur…, op. cit, p.115-118.
J.P. Delumeau, « De l’assemblée précommunale au temps des conseils en Italie centrale », op. cit., p.219.
Par exemple en 1434, elles ont lieu dans « la sale des Chaponay » : il s’agit certainement de la salle qui se trouve au-dessus de la chapelle Saint-Jacques, qui rappelons le, appartient à cette riche famille lyonnaise (cf. le chapitre sur « Un consulat idéal »).
Nous reviendrons sur ces assemblées un peu plus loin.