a) La présentation de l’ordre du jour des assemblées.

Analyser la présentation de l’ordre du jour des assemblées s’avère cependant plus difficile qu’il n’y paraît. En effet dans la première moitié du XVe siècle, le secrétaire indique pourquoi les conseillers convoquent une assemblée le jour où celle-ci est décidée, en revanche il ne voit pas l’utilité de rappeler ce sujet lors de la réunion. Nous n’avons que des informations très parcellaires sur la façon dont les participants étaient mis au courant de l’objet de leur convocation.

En 1417, aucune assemblée ne débute par un rappel de l’ordre du jour, le secrétaire passe directement à la conclusion à laquelle les participants sont arrivés. En 1427 et 1434, respectivement 14% et 7% des comptes rendus contiennent un rappel du sujet de convocation. Il s’agit soit d’assemblées reportées à cause d’un nombre insuffisant de présents 2065 , soit de réunions où les participants se contentent d’écouter un rapport ou une lettre qui leur sont lus 2066 . Ces réunions ont en commun de ne pas avoir de conclusion : le secrétaire précise leur sujet pour les identifier. On ne sait pas qui présente l’ordre du jour aux participants : il s’agit probablement des conseillers, bien que le secrétaire n’indique jamais qu’ils aient un rôle actif 2067 , mis à part le 19 juillet 1427 lorsqu’il est dit que « les conseillers, par la voix d’Aymé de Nièvre » 2068 ont présenté le sujet des débats. Cette présentation ne suscite par d’intérêt particulier, puisque l’identité de celui qui fait un rapport 2069 ou lit une lettre du roi 2070 n’est jamais précisée. En 1447, 43% des comptes rendus d’assemblées débutent par l’ordre du jour, formulé de façon purement informative, de même que pour la seule assemblée de 1457 2071  :

‘« mandez en ladite chapelle de saint-Jaquème conseillers tant vieulx que nouveaux pour trouver practique et manière de fournir et pourveoir au paiement de VIICXLIIII livres tournois deuez pour les vivres et gaiges des gens d’armes establiz et ordonnez à vivre en ladite ville et pour le tiers quarteron de ceste présente année, c’est assavoir pour le présent moys d’aoust, septembre et octobre prouchain vennans, auquel paiement fournir la taille de II deniers dernièrement mise sus n’est pas souffisant, considéré les paiemens, mises et assignations desjà faictes sus icelle taille » 2072 . ’

La présentation de l’ordre du jour ne semble donc pas présenter beaucoup d’intérêt aux yeux du secrétaire, ce qui n’est peut-être pas le cas des conseillers. Un épisode de 1435 a en effet attiré notre attention. Les conseillers sont seuls au consulat avec deux de leurs envoyés de retour d’une audience avec le roi, qui leur a indiqué le montant d’une aide qu’il demande à la ville :

‘« Bernert de Varey et maistre Jacques Bennot ont fait leur rapport, le pareil que le fit ledit Bernert ausdis conseillers vendredi derrenier passé, sur quoy l’on a conclu que l’on mande briefment plus largement des gens de la ville, en leur disans que ladicte somme serait insupportable à ladicte ville et au pais et que l’on se tirast par devers ceulx du chapitre, pour le plat pays, leur dire ces choses, afin que la ville et plat pays ensemble envoyassent promptement une notable ambassade par devers le Roy » 2073 . ’

Ce passage semble prouver que les conseillers cherchent parfois à orienter les décisions des assemblées, en élaborant à l’avance un discours qui doit amener les participants à aller dans leur sens : une indépendance toute relative est donc laissée aux présents, mais on fait appel à eux, comme pour préserver encore l’illusion d’un véritable pouvoir populaire. Ces pratiques sont-elles courantes ou exceptionnelles ? Impossible à dire, il est délicat de conclure avec certitude que le secrétaire n’indique pas les ordres du jour pour masquer les manipulations auxquelles se livrent les conseillers, mais c’est une hypothèse envisageable.

  • La création des porte-parole

A partir des années 1460, une présentation synthétique de l’ordre du jour est réalisée par un porte-parole du consulat, exposant aux participants les problèmes que posent tel ou tel aspect d’une question. Le secrétaire indique avec de plus en plus de précisions, qui est commis à cette tâche et quel discours il tient aux présents. Est-ce de sa propre initiative ou ces indications reflètent-elles des pratiques nouvelles ? La seconde hypothèse est plus vraisemblable, le secrétaire n’a guère de latitude pour décrire le déroulement des affaires consulaires, les directives sont certainement celles des conseillers. Peut-on déterminer le profil de ceux qui sont chargés de présenter l’ordre du jour des assemblées ? Cette donnée peut s’avérer intéressante, car le choix de ces hommes reflète certainement l’importance que lui confèrent les conseillers.

Les porte-parole lors des années test.
Année Nom Profession Autre indication
1467 Jean Grant 2074
Pierre Fournier 2075
Docteur en droit
Licencié en droit

Conseiller en 1467
1477 François Buclet 2076
Messire Garnier 2077
Maistre Collognie 2078
Docteur en droit
Docteur en droit
Licencié en droit
Conseiller en 1477
Conseiller en 1477
Conseiller en 1477
1487 Benoît de Rieux 2079
François Buclet 2080
Docteur en droit
Docteur en droit

Conseiller en 1487
1497 Pas de porte-parole 2081    
1507 Claude Vandel 2082 Docteur en droit Conseiller en 1507
1517 Antoine Odoyn 2083 Docteur en droit Conseiller en 1517

Tous ceux qui sont choisis pour être porte-parole sont des juristes. Le juriste expose l’objet de l’assemblée et le secrétaire lit les lettres du roi pour preuve 2084 , à moins que le juriste n’explique la teneur des lettres, qui risquerait de ne pas être comprise de tous avant que le secrétaire ne les présente. Les participants étant donc fort encadrés dans leurs débats, on peut se poser la question de leur liberté de parole et de pensée au sein de ces assemblées. Cette gestion des assemblées est imposée par la méfiance que suscitent les participants : leur manière de débattre inquiète, mais parfois aussi leur façon de comprendre une information. A Troyes, les échevins font appel à des professionnels de la parole, notamment des membres du clergé séculier et des ordres mendiants, spécialistes de la communication par excellence, lorsqu’ils doivent annoncer des évènements graves : ainsi en juillet 1431, il faut annoncer au peuple la mort du lieutenant général de Champagne qui protégeait la ville de toute attaque ; on décide que l’évêque l’annoncera le lendemain dans la cathédrale ; la trame du discours est longuement élaborée, car il doit bien préciser que la ville n’est pas menacée pour autant. Toutes ces précautions prises, le discours est un succès devant 2 000 personnes 2085 . Les conseillers lyonnais optent donc pour une méthode subtile pour surveiller les décisions des assemblées, en développant un encadrement discret mais efficace de la parole.

Plus globalement, 28 porte-parole différents pour la période de 1450-1520 ont pu être retrouvés. Les juristes sont prédominants dans cette fonction : 3 notaires 2086 , 3 licenciés 2087 , 17 docteurs 2088 (soit 60% de l’effectif), ainsi que le secrétaire et le procureur du consulat 2089 , soit au total 25 personnes (89%). Les autres personnes appelées pour cette fonction sont un terrier 2090 , un changeur 2091 et un visiteur du sel 2092 .

Aucun porte-parole n’exerce cette fonction sans avoir été auparavant conseiller de la ville : il semble même que la règle veuille que leur première fonction comme porte-parole coïncide avec une charge de conseiller 2093  ; après cette première expérience, on leur redemande souvent d’occuper cette charge, même s’ils ne sont plus conseillers : c’est le cas de 40% de ces hommes. Certains sont ainsi appelés de nombreuses années à endosser ce rôle comme le prouve le tableau ci-dessous.

Durée de la désignation comme porte-parole du consulat.
Nombre d’années Noms des porte-parole Période
2 André Porte, Ennemond Payan, Guillaume Bullioud, Franc Deschamps et Antoine Odoyn Les années ne sont pas nécessairement consécutives 2094
3 Aynard de Villeneuve, Benoît du Rieux, Maurice Sève, Pierre Chanet Les années ne sont pas nécessairement consécutives 2095
4 Clément Mulat Entre 1481 et 1485
5 Pierre Fournier
Claude Vandel
Entre 1460 et 1483
Entre 1497 et 1512
6 Jean Grant Entre 1453 et 1467
7 Laurent Paterin Entre 1462 et 1473
15 François Buclet Entre 1472 et 1498.

Cette marque de grande confiance est donnée à de grands juristes 2096 , tous docteurs en droit : ce sont les hommes du consulat, et même s’ils ne sont pas toujours conseillers, c’est une manière d’influencer les débats sans en avoir l’air, dans la manière de présenter les problèmes.

Pour les années 1467 et 1477, le juriste porte-parole, est parfois qualifié de « président audit conseil » 2097 , alors que pour l’année 1487 il est nommé comme « président à icelle assemblée » 2098  : ce changement n’est peut-être pas anodin. En 1467 et 1477, le secrétaire prend soin de différencier le « conseil » et « l’assemblée » : le premier fait référence au consulat, et semble donc indiquer que celui qui parle est le président du consulat. C’est une information intéressante puisque nulle part il n’est fait mention d’une telle fonction, au contraire, les membres du consulat sont présentés comme égaux, sans hiérarchie ni chef supposé. Le fait que le président du consulat expose l’objet de la réunion peut renforcer l’hypothèse qu’il oriente les débats selon l’optique du consulat 2099 . Pourquoi en 1487, parle-t-on du président de l’assemblée ? Les termes ont évolué, les mentalités aussi. La première formulation laisse penser à une certaine indépendance de cette assemblée vis à vis des conseillers : celui qui parle est le président d’un autre conseil, un représentant d’une autre autorité qui se présente devant eux. La seconde formulation fait de ce rapporteur le chef de l’assemblée elle-même et induit donc une mainmise affirmée du consulat, puisque le président du consulat est aussi de fait celui de l’assemblée. L’indépendance des participants semble quelque peu remise en cause 2100 .

Puisque les conseillers souhaitent que ces participants répondent sagement ce qu’ils désirent, la meilleure façon est d’orienter leur réponse par la manière de présenter les sujets de débat. Le secrétaire ou le porte-parole prend bien soin de séparer les différentes matières à débattre : lors d’une assemblée en 1465, quatre sujets doivent être abordés : dans la présentation ils sont nettement dissociés grâce à leur énumération, « premier point », « second », « tiers » et « quart » 2101 . Le porte-parole veille donc à bien expliquer l’objet de l’assemblée, ce qui a été dit précédemment et la teneur des lettres royales reçues, comme par exemple lors des assemblées à propos d’un don de 3 000 livres tournois pour le roi, en 1475 2102 . L’avantage de présenter les choses de cette façon très cadrée permet de déterminer strictement l’ordre du jour : le reste n’a pas lieu d’être. Les participants sont interrogés sur un sujet, mais qui a été largement balisé, afin qu’aucun débordement intempestif ne puisse se produire. Par exemple en 1462, une assemblée est convoquée pour donner son avis sur quatre sujets qui touchent aux foires de la ville : comment faire pour obtenir quatre foires « pource à semblable temps que lesdites foyres de Genève et du nombre des jours nécessaires pour tenir lesdites foyres », « queulx libertéz, franchises et privilèges seront besoing de poursuir et obtenir dudit sire », quels seront les « lieus et places propices et convenables à tenir icelles foyres », et faudra-t-il « tenir lesdites foyres une année du cousté de ladite ville et autre année de l’autre » 2103 . Les participants n’ont d’avis à donner que sur les questions précises qui leur sont posées : un débat préalable a eu lieu entre les conseillers pour déterminer ce qui devait ou non être soumis à leurs avis.

Cette manière de préparer les esprits n’est pas toujours aussi subtile : les registres n’étant pas conçus pour être lus par n’importe qui, il arrive que le secrétaire note les choses plus directe. En 1484, une assemblée doit évoquer les problèmes que connaissent les foires de Lyon, afin que les participants délibèrent de façon satisfaisante et « et pour abréger la matière, lesdits conseillers avoient fait mectre par escript ce qui leur sembloit estre nécessère à faire, dont lecture leur [les notables] seroit faicte pour après délibérer et adviser s’il seroit bien et y adjouster ou diminuer ce que mestier seroit et duquel escript la teneur s’ensuyt : Il est besoing pour asseurer…. » 2104 . En 1493, le porte-parole explique aux notables et maîtres des métiers qu’ils « devoient libéralement obtempérer à ladite requeste, soubz les condicions et modifficacions que par iceulx conseillers seront advisées estre bonnes, seures et prouffitables » 2105 . Autre exemple en 1495, il est décidé que les conseillers « feront mander les notables de ladite ville, mais préalablement ilz feront ung gect de l’advis d’iceulx conseillers, touchant ce que dessus, lequel après sera monstré esdits notables pour estre corrigé et adoubé 2106 ainsi qu’il sera entre iceulx conseillers et notables délibéré » 2107 .

C’est une parole manipulatrice que celle du porte-parole, mais pour masquer cet aspect, il importe de donner aux présents l’illusion de leur importance. Pour cela, plusieurs artifices sont largement utilisés : un semblant de complicité est créé avec les notables et les maîtres des métiers, en les présentant fictivement comme les égaux des conseillers. « A esté récitée la cause de ladite assemblée c’est assavoir comme aussi que la plupart d’eux savoient ou pouvoient et devoient savoir ja pieca pour les grans et urgens afferes de ladite ville » 2108  : l’évocation des sujets de débat est présentée comme rituelle car tous sont déjà au courant de ce qui sera débattu 2109 . Il est difficile de savoir si les participants aux assemblées sont dupes de ce discours ou s’ils l’acceptent, conscients de leur peu d’influence, mais soucieux des apparences.

En 1483, le roi demande 5 000 livres au consulat : une assemblée doit déterminer comment trouver de l’argent. En réalité les conseillers espèrent ne rien verser au souverain, et s’arrangent dans la présentation qu’ils font du problème aux notables convoqués, pour laisser largement percer leur opinion : ils expliquent qu’ils « trouvoient la chose se perplexe que ilz ne savoient quel moyen l’on y devoit tenir » et évoquent les nombreuses sommes déjà payées 2110 . Surtout, ils insistent pour présenter une image particulièrement misérabiliste de la situation de la cité : sont ainsi évoquées « la famine et grand cheretié de vivres qui estoit ce ja deux ans a avoir esté tant en ceste ville que au pays d’environ, tellement que le povre peuple n’avoit de quoy paier denier ains avoit beaucoup affere à vivre. Item, la mortalité où la pluspart des gens de bien de ladite ville qui pourroient paier quelque chose estoient morts et ceulx qui estoient demouréz avoient esté contraints bailler le peu qu’ilz avoient pour fere venir bledz pour d’advictaillement des povres habitans desdits ville et pays qui autrement feusent affamez et morts misérablement » 2111 . Les conseillers ne se contentent pas d’énoncer le sujet de l’assemblée, ils font déjà un bilan masqué des possibilités de la ville ; les faits qu’ils rappellent opportunément sont là pour influencer la décision des notables. Cette tactique réussit, puisque les participants se déclarent incapables de répondre à un si grave problème et réclament une nouvelle assemblée, avec plus de mandés pour trouver une solution. La décision est donc reportée, les conseillers bénéficient ainsi d’un délai avant de répondre aux envoyés du roi…

Cependant, si orienter les débats est une pratique usuelle de la part des conseillers, les consuls voient d’un très mauvais œil toute tentative d’influence sur les assemblées de la ville de la part d’un pouvoir extérieur. En 1493, surviennent au consulat, peu avant une assemblée à propos du différend entre Hugues de Talaru et l’archevêque d’Autun 2112 , quatre hommes qui n’ont pas été conviés : Guillaume Bullioud, juge ordinaire, Benoît du Rieux courrier de la cour séculière, Antoine Piochet conseiller de l’évêque d’Autun et Claude Bullioud, greffier. Les conseillers se montrent inquiets de cette intrusion et cherchent à savoir ce qui amène des gens aussi importants :

‘« Et à ces fins ont chargé le procureur de ladite ville lequel pour ce leur a demandé, parlant audit messire Bullioud, qui pour luy et les autres a respondu qu’ilz estoient pour dire leur oppinions et advis comme les autres mandez sur ce que seroit mis en termes et que aucuns des notables de ladite ville leur avoient dit qu’ilz devoient venir à ladite assemblée. Et rapport de ce fait par ledit procureur esdits conseillers, ont esté d’oppinion que actendu qu’ilz estoient officiers de monseigneur d’Autun et à ceste cause pourroient estre pour luy affectionnez, mesmement aucuns des autres notables pour ce mandez et assemblez pour amour ou crainte d’eulx n’oseroient en leurs présence dire ce qu’ilz diroient en leur absence, l’en les devoit fere oppiner les premier, actendu qu’ilz estoient gens de bien, et après ce les prier qu’ilz laissent la compaignie à ce que chacun des assembléz pour amour et crainte d’eulx ne laisse à dire franchement son oppinion » 2113 .’

Clairement, les conseillers craignent que ces hommes n’influencent les débats par leurs idées et surtout leur présence impromptue. Non seulement ils sont officiers ecclésiastiques, mais en plus ce sont des notables de la ville : il est probable que leurs amis et clients se rangent à leurs avis par devoir ou intérêt, sans considération pour le bien de la commune. Leur interdire de participer à la réunion est impossible, ce serait risquer un incident diplomatique avec l’Eglise et laisser à penser que la ville complote contre elle. Plus subtilement, les conseillers acceptent de recevoir leurs avis, mais à la condition qu’ils ne restent pas pour entendre les avis des autres mandés. Les membres du corps commun savent aussi pertinemment que le pouvoir ecclésiastique et surtout le pouvoir royal tentent de faire pression sur les conseillers et les assemblées de la ville : tout l’art d’être en bons termes avec ces deux puissances est de garantir son indépendance d’esprit, tout en donnant l’illusion d’écouter les conseils qu’ils peuvent prodiguer 2114 . La liberté de parole se pense encore et toujours par rapport à ces pouvoirs, et non par rapport aux conseillers de la ville.

L’augmentation de l’absentéisme à partir de la fin du XVe siècle peut laisser supposer que le désintérêt pour ces assemblées, évoqué précédemment, n’est peut-être que la conséquence de cette conscience d’être contrôlés et sans moyens d’action.

Notes
2065.

C’est le cas en 1427 des assemblées du 27 mars, 13 juillet et 20 août.

2066.

C’est le cas en 1427 des assemblées du 26 et du 27 janvier, et en 1434 de celles du 7 mars et du 30 mai.

2067.

Sauf lorsqu’ils convoquent les habitants pour leur donner une information : ainsi en 1417, 1e 10 septembre les conseillers annoncent qu’ils n’ont pu trouver l’argent nécessaire pour les fortifications de la ville. Le 3 mai 1434 ils informent les notables que les conseillers nouveaux n’ont toujours pas voulu faire leur serment.

2068.

Il est conseiller cette année là.

2069.

Généralement il indique le nom de tous ceux qui ont participé à la mission décrite par le rapport : ainsi en 1427 nous savons que le 26 et 27 janvier, Jean de Nièvre le grand, Jean de Varey, Humbert de Varey, Aynart de Villenove, Barthélemy de Varey, Pierre Beaujehan ont fait le rapport de leur entrevue avec le bailli et le connétable qui a conduit à une réduction de la somme due au roi. Le 30 mai 1434, Bernard de Varey et Aynard de Villeneuve expliquent qu’ils ont obtenu un délai du roi pour payer une aide.

2070.

On ne sait jamais qui se charge de cette lecture.

2071.

C’est le cas pour les assemblées du 3 mai, du 20 août et du 22 novembre 1447.

2072.

1447, RCL2 p.542.

2073.

1435, RCL2 p.427.

2074.

1467, BB10 f242v.

2075.

1467, BB10 f252v, f287, f295, f297, f305, f307v…

2076.

1477, BB14, f27, f31v ; BB350, cahier 1, f7.

2077.

1477, BB350, cahier 1, f16.

2078.

1477, BB14 f43.

2079.

1487, BB19 f47v, f51, f53v, f58…

2080.

1487, BB19 f35, f65v.

2081.

Peut-être que l’ordre du jour des assemblées, qui concerne les malversations dont sont accusés les conseillers, fait que ces derniers préfèrent se présenter comme un bloc uni, sans porte-parole.

2082.

1507, BB25 f111v, f117v, f144v, f147v, f169.

2083.

1517, BB37 f40, f53v, f74, f85.

2084.

« Après ce que ouverture et récitacion a esté faicte de ladite matière et du contenu desdites lectres par la voix et récitacion du dessus nommé maistre Pierre Fornier, et aussi lecture desdites lectres par le procureur de ladite ville », 1467, BB10 f2. « Par la voix dudit messire François Buclet, fut dicte et récitée la cause de ladite assemblée, bien au long et faicte lecture desdites lettres missives par le procureur et secrétaire de ladite ville », 1477, BB14, f27. «Pour donner ordre et provision au fait du consulat de ladite ville, et après récitacion à eulx faicte par lesdits conseillers et par la voix dudit messire Benoît du Rieux, et lecture des articles sur ce faitz par le secrétaire dudit consulat fecte», 1487, BB19 f49.

2085.

Cl. Gauvard, « Rumeurs et stéréotypes à la fin du Moyen-âge », La circulation des nouvelles au Moyen-âge, SHMESP, Paris, 1994, p.163-164.

2086.

Benoît Chenal (en 1453), Claude Thomassin (en 1512) et Barthélemy Bellièvre (en 1514).

2087.

Jacques Bennot (en 1454, 1455), Pierre Fournier (en 1460, 1466, 1467, 1468, 1482 et 1483) et Etienne Colognie (1477).

2088.

Jean Grant (en 1453, 1456, 1458, 1459, 1461, 1467), Laurent Paterin (en 1462, 1463, 1464, 1466, 1468, 1469, 1473), André Porte (en 1464, 1465), Ennemond Payan (en 1470, 1471), François Buclet (en 1472, 1473, 1475, 1477, 1480, 1481, 1482, 1485, 1487, 1491, 1492, 1493, 1494, 1495, 1498), Guillaume Bullioud (en 1472, 1484), Jean Palmier (en 1473), Claude Garnier (1477), Pierre Tourvéon (en 1479), Clément Mulat (en 1481, 1483, 1484, 1485), Antoine Piochet (en 1485), Benoît du Rieux (en 1487, 1488, 1489), Claude Vandel (en 1506, 1507, 1508, 1511, 1512), Maurice Sève (en 1509, 1510, 1512), Pierre Chanet (en 1512, 1513, 1514), Franc Deschamps (en 1515, 1516), Antoine Odoyn (en 1517 et 1518). Aucun porte-parole n’est spécifié pour 1519 et le début de 1520, mais cela est peut-être dû au faible nombre d’assemblées (seulement 2 en 1519).

2089.

En 1484, 1489, 1491, 1492, 1493.

2090.

Villeneuve pour les années 1451, 1452, 1454.

2091.

Pierre Offrey, une fois en 1470.

2092.

Louis du Périer, une fois en 1493.

2093.

Sauf dans le cas de Nizier Greysieu.

2094.

André Porte (en 1464, 1465), Ennemond Payan (en 1470, 1471), Guillaume Bullioud (en 1472, 1484), Franc Deschamps (1515-1516) et Antoine Odoyn (1517-1518).

2095.

Aynard de Villeneuve (1451, 1452, 1455), Benoît du Rieux (en 1487, 1488, 1489), Maurice Sève (en 1509, 1510, 1512), Pierre Chanet (en 1512, 1513, 1514).

2096.

Le secrétaire ne masque pas la raison du choix de ces hommes : « par la voix du dessus nommé Ennemond Payan, docteur en loys canon et civil », 1470, BB15 f102v.

2097.

« Par la voix du dessus nommé maistre Pierre Fornier, président audit conseil, fut dit et récité », 1467, BB10 f301v ; « par la voix dudit messire François Buclet, président oudit conseil, fut dicte et récitée la cause de ladite assemblée », 1477, BB14, f27, f31v ; BB350, cahier 1, f7.

2098.

« Matière leur a esté ouverte par ledit messire Buclet président à icelle assemblée », 1487, BB19 f35, f65v.

2099.

On trouve de nombreuses allusions à ce président porte-parole au cours des années 1470-1480 : l’expression de « président » apparaît la première fois en 1468, puis revient régulièrement dans les prologues des débats des assemblées (1470, 1471, 1472, 1473, 1480, 1481, 1482, 1483, 1484, 1489, 1494), puis semble disparaître. La hiérarchie entre conseillers existe toujours, elle est intégrée de fait : le terme de président disparaît mais celui qui est porte-parole est toujours noté en premier dans les listes des conseillers présents aux réunions. Exemples de « présidents » : « par la voix dudit messire Payan, président audit conseil, furent dictes et récitéez », 1470, BB15 f120v ; « par la voix dudit messire François Buclet, président en ladite assemblée, leur fust dicte, récitée et exposée bien au long la cause de ladite assemblée », 1472, BB15 f203-v. Deux personnages dominent cette fonction entre 1474 et 1476 : Jean Palmier (8 février, 24 février, 1er mai et le 10 juillet 1474) et François Buclet (15 octobre 1475 ; 20 février, 23 février, 18 avril, 11 août 1476).

2100.

En 1494, une autre expression, bien qu’hapax dans les registres, est intéressante : Buclet est présenté « comme chief desdits conseillers et entre eulx président de la cause de ladite assemblée » (1494, BB22 f13). Celui qui présente les thèmes des assemblées est à la fois le président de cette assemblée (cela implique peut-être qu’il doit en faire respecter le déroulement : paroles, hiérarchies, votes et avis sans tumulte, …), mais qu’il est aussi celui du consulat.

2101.

1465, BB10 f55. Autre exemple : « sur les trois ou quatre points ouvers et mis avant, touchant les afferes communes de ladite ville le premier est assavoir… », 1484, BB15 f256 ; « mesdits sires les conseillers ont esté mandez et aussi certain nombre de marchans pour trois choses », 1504, BB24 f448 ; « les causes de la présente assemblée qui sont troys, l’une…, la seconde…, la troisième », 1515, BB33 f233.

2102.

1475, BB13 f5-12.

2103.

1462, BB7 f312v.

2104.

1484, BB15 f260.

2105.

1493, BB20 f76.

2106.

Adouber = arranger.

2107.

1495, BB22 f58. Autre exemple : une lettre du roi informe les conseillers de son arrivée avec la reine, une assemblée de notables et de maîtres des métiers est immédiatement convoquée « et après ladite lecture, mesdits sires leur firent faire remonstrance par ledit messire Buclet comment il estoit très nécessaire et bien requis de préparer ladite ville pour bien et honnorablement recevoir et accueillir la Royne à sa première et joyeuse venue. […] Mais pour ce faire, failloit promptement trouver argent afin que les choses nécessaires à faire ne feussent retardées et que ladite ville n’en cheust en deshonneur et dommage irréparable », 1494, BB21 f25-26v.

2108.

1492, BB19 f250.

2109.

On souligne souvent qu’ils « n’avoient pas ignorance » des problèmes (1487, BB19 f38 ; idem BB352, 26 avril 1481 (sans pagination) ; ou bien on présente « la cause de ladite assemblée, c’est assavoir que comme chacun d’eulx povoit savoir », 1487, BB19 f58 ; les sujets sont évoqués comme « chacun peut compréhender et apercevoir », BB352, 15 avril 1481.

2110.

Sommes demandées à la ville par le roi depuis 1470 : 1470, 1 000 écus pour la restitution des foires ; 1471, avance de 3 000 écus ; 1473, don de 4 000 écus ; 1474, emprunt de 8 000 livres ; 1475, 3 000 livres pour le roi d’Angleterre ; 1476, cadeau de 5 000 livres pour le roi et frais de son séjour à Lyon ; 1477, 3 000 écus pour les Suisses ; 1478, deux fois 4 000 écus pour les Suisses ; 1479, 2 000 écus de don ; 1481, 1 000 pour la transformation d’Arras… Cité par A. Kleinclausz, Histoire de Lyon, op. cit., p.337 et 352.

2111.

1483, BB17 f52v-53.

2112.

Le pape Alexandre VI a rendu une sentence signifiant que Hugues de Talaru n’a aucun droit sur le siège archiépiscopale de Lyon, lequel est la propriété exclusive d’André d’Epinay, archevêque d’Autun : le scandale naît du refus de reconnaître cette sentence par le chapitre de saint-Jean.

2113.

1493, BB20 f80.

2114.

En 1485, lors des problèmes que rencontre la ville pour retrouver les foires qui lui ont été enlevées, le lieutenant du roi vient prodiguer ses bons conseils au consulat et au corps commun. Il est reçu, écouté, mais pas vraiment entendu, les représentants de la ville supportant mal cette ingérence dans leurs décisions. Or cela le froisse puisque Clément Mulat vient rapporter ses paroles au consulat : « ledit lieutenant depuis avoit dit à son hoste qu’il avoit parlé esdits conseillers, mais qu’il les avoit trouvez fort froids et s’esmerveilloit qu’ilz ne lui avoient tenus autre parolle. Et sur tout ce demande leur advis ; tous les dessus comparans ont dit et leur a semblé que combien que les lengaiges dudit lieutenant se puissent interpréter en autres fins, néanmoins pour ce que lesdites parolles estoient couvertes, n’estoit esdits conseillers à les interpréter à autre chose que à bien. Et que très bien et saigement luy avoit esté respondu, selon qu’il avoit parlé ; et au regart de la poursuyte des foyres, et des deux moyens pour ce ouvers par ledit lieutenant l’en ne se y devoit autrement arrester, ne a quelque lengaige qu’il eust dit, mais tousjours avoir l’ueil et intencion au roy sans décliner à quelque party », 1485, BB15 f282.