c) Des votes rarement connus.

Si les avis individuels ou de groupes sont rarement relatés dans les registres de la ville, l’autre caractéristique des assemblées lyonnaises, telles que les décrivent les secrétaires de la ville, est de ne pratiquement jamais donner lieu à un vote. Une seule élection des conseillers est rapportée avec les votes de chacun des maîtres des métiers 2250 .

Les conseillers consultent les mandés et écoutent leurs avis, mais il est exceptionnel qu’un vote soit organisé. Rechercher toutes les assemblées qui présentent un vote peut s’avérer très intéressant : en effet on pourrait vérifier si les conseillers suivent toujours l’avis des participants, de plus il serait peut-être possible de mieux cerner les comportements des présents ainsi que leurs liens.

Un seul exemple a pu être trouvé lors des années repères, lors de l’assemblée du 6 avril 1427. Voici la relation qu’en fait le secrétaire :

‘« Humbert de Varey non, Barthélemy de Varey oy, Mathieu Bottu non, Poncet de Saint-Barthélemy non, Jaquemet Porte non, Jehan Palmier oy, Robert Curt non, Aynart de Beaujeu non.
Messire Jehan Paterin oy, Claude de Pompierre oy, Pierre Mandront oy, Bernert de Varey non, Jehan de Varey oy, Aynard de Villenove oy, Pierre de Nièvre non, Guillaume de Bames oy, Jehan de Marines oy, Enemond Godin oy, Aynart de Chaponay oy, Pierre Bulliout oy, Jehan Andrivet non, Loys du Sollier non, Jehan Johannont non, Jehan Gontier non, Michelet Buatier non, Girart Rosset non, Jehan Savignieu non.
Les signés à oy ont esté de conclusion que l’on escripve au Roy et à monseigneur le conte de Clermont sur la prinse de monseigneur le chancellier, en les advertissant des dommages, inconvénients irréparables que par moyen de ladicte prinse et autres divisions se peuvent ensuir en ce royaume ; et les signés à non ont esté de contraire oppinion que la ville ne s’en mesle encoures de riens escripre jusques l’on soit plus largement informés de la besongne, et afin obvier aux haines et malvueillances qui pour escripre encoures se porroient ensuir » 2251 .’

12 oui, dont 2 des 8 conseillers, 10 des 19 notables ; 15 non, dont 6 des 8 conseillers, 9 des 19 notables. L’opinion de prudence l’emporte mais le secrétaire n’indique pas quelle décision finale est prise, ce qui est étrange. Peut-être est-ce parce que les choses apparaissent sans ambiguïté : il semble peu probable que les conseillers décident finalement de ne pas suivre l’opinion majoritaire puisque c’est aussi celle qui récolte le plus de suffrages parmi eux.

Le compte rendu que fait le secrétaire est une reconstruction a posteriori puisque même l’avis des conseillers est indiqué, or ces derniers ne se prononcent pas lors des assemblées, mais prennent leurs décisions à huis clos, comme il est régulièrement répété dans les registres 2252 . Impossible de savoir si certains ont accompagné leur avis de restrictions ou de précisions puisqu’il se résume à oui ou non. Ce vote montre cependant combien les débats sont volontairement restreints : les participants ne sont consultés que pour se prononcer pour ou contre le fait d’écrire une lettre au roi. Les conseillers ont préparé les termes de la discussion, aucun des présents ne peut formuler une opinion plus personnelle. C’est pourquoi cette assemblée est notée avec ces prises de positions simples, parce qu’elles ont au préalable été acceptées et formulées par le consulat. La liberté d’intervention est donc réduite : les participants sont amenés à se prononcer et à prendre parti sur les avis divergents des conseillers ; ils ne sont pas là pour avoir une idée particulière sur le sujet. Le secrétaire a l’art de dépassionner les débats, en ne laissant affleurer que des avis généraux policés, aseptisés 2253 .

En dehors des années test, quelques exemples d’assemblées où un vote a lieu ont pu être relevées dans les registres entre 1416 et 1519 ; toutes apportent un éclairage supplémentaire sur les pratiques des participants et des conseillers.

Il est extrêmement rare et surprenant de trouver une assemblée où un vote se fait à bulletin secret. En 1458, il est nécessaire de procéder à la réfection des papiers de la taille, mais la désignation des commis à cette tâche est anonyme : le décompte des voix a lieu « après que les cédules par ung chacun d’iceulx comparans et autres sur ce baillez furent ouvertes, leuez et publiez en la présence et du consentement d’iceuls assemblez et les nommez, noms et surnoms des esleus et nomez sur ce mises et rédigées par escript » 2254 . Les résultats sont ainsi donnés : « au regard des terriers Aynard de Villeneuve, Girerd de Varey, au regard des juristes et clercs maistre Anthoine Penin et Benoît Chenal, et au regard des marchands Mathieu Audebert et Pierre Brunier avoient le plus desdites voix et nominacions » 2255 . L’avis de l’assemblée est parfaitement respecté, et cet exemple pourrait donner l’image d’une relation démocratique entre les conseillers et les représentants du corps de la ville.

Or, bien que les consuls affirment haut et fort suivre l’avis des participants, il arrive que l’opinion majoritaire ne leur convienne pas. Une assemblée illustre particulièrement bien cet aspect, elle a lieu en 1460 pour procéder à l’élection d’un commis et la galerie d’attitudes qu’elle propose est tout à fait représentative des précédentes conclusions. Girerd de Varey qui s’occupait de la réfection des papiers de la ville, vient de mourir, il faut nommer quelqu’un à sa place : une assemblée avec huit conseillers et vingt-sept « tant maistres des mestiers que autres notables de ladicte ville » se tient donc et exceptionnellement le secrétaire fait un rapport extrêmement détaillé des délibérations en indiquant les votes de chacun des présents 2256 .

‘« Ont nommé et donné voix sur ce que est, c’est assavoir ung chacun d’eux et l’un après l’autre comme s’ensuit :
premièrement ledit maistre Philippe Burle a nommé et donné voix audit Humbert de Varey ou en défaut de luy Franc Caille ;
item ledit François Guérin à Anthoine de Varey ;
ledit Guillaume Giraud à Pierre Offrey ;
ledit de Chaveyrie audit Offrey ;
ledit Bernabuyn à Henri de Syvrieu ;
ledit Jaques Caille audit Offrey ou Anthoine de Varey ;
ledit Buatier audit Henri de Syvrieu ;
ledit Pierre de Monpancier audit Offrey ;
ledit Gauteret audit Offrey ou Humbert de Varey ;
ledit Tavernier audit Humbert de Varey ;
ledit de Molard idem ;
ledit Pierre Roget audit Offrey ou audit Humbert de Varey ;
ledit Thomas audit Offrey ;
ledit Pierre Chevrot audit Offrey ou Humbert de Varey ;
ledit Jehan Lovay esdits Offrey ou Humbert de Varey ;
ledit Gay audit Humbert de Varey ;
ledit Benoit Ravier idem ;
ledit Jehan Maistre audit Anthoine de Varey ;
ledit Enemond des Fossez audit Humbert de Varey ;
ledit Duranter idem ;
ledit de La Lisse ausdits Humbert de Varey ou Offrey ;
ledit Laurendet audit Humbert de Varey ou Anthoine de Varey ;
ledit Janin Coyaut audit Humbert de Varey ou Offrey ;
ledit Augustin Carmon audit Offrey ;
ledit Anthoine Marandier audit Humbert de Varey ou Anthoine de Varey ;
ledit Farrard ausdits Humbert de Varey ou Offrey ;
ledit Jehan Bataillier audit Offrey ;
ledit Vaguy audit Anthoine de Varey ou Henri de Syvrieu ;
ledit Bartholome Gonet audit Offrey ;
ledit Hugonin Chasteller audit Humbert de Varey ;
ledit Laurent François audit Humbert de Varey ou Offrey ;
ledit Armand le Balancier idem que tous les dessus nommez sont bons sans austre nommer » 2257 .’

La réunion se conclut sans le décompte des voix, « pour ce que tard estoit et messe chantée se vouloit en ladite chapelle Saint-Jaquème » et les participants indiquent aux conseillers que « ainsi donnez et icelles oppinions pourtées et assemblées avec lesdits nominacions et voix et advis d’iceulx maistres des mestiers et autres dessus dits et heu regart à la plus grant ou plus saine partie desdites voix ainsi que leurs discrection jugera et apointera, il élisent et subrogent au lieu dudit de Varey l’un des dessus nommés à ladite rénovacion desdits papiers et ce le plus brief que fere se poura » 2258 . Les participants abandonnent donc le choix final aux conseillers. Revenons d’abord sur le déroulement de l’assemblée proprement dite.

Une chose frappe de prime abord : 27 personnes sont indiquées par le secrétaire dans la présentation de cette assemblée or 32 avis sont donnés. Ceux qui ne sont pas notés au début sont-ils arrivés en cours de réunion ? C’est possible, ils n’auraient donc pas eu le temps d’aller se faire enregistrer par le secrétaire en début de séance. Par ailleurs, les noms proposés sont peut-être ceux de personnes ayant fait acte de candidature, à moins que chacun ne propose le ou les noms qu’il veut. Dans ce cas, il est indéniable que les premiers qui s’expriment influencent les suivants puisque les votes se répartissent seulement sur 5 noms. Qui sont ces hommes ? Humbert de Varey est le premier cité : cela n’a rien de surprenant, c’est le propre fils de Girerd qui vient de décéder et il a déjà été conseiller 2259 , ce qui fait de lui un sérieux candidat ; un autre Varey est cité, Antoine, qui lui aussi a déjà été conseiller 2260 , mais ses liens de parenté avec Humbert et Girerd n’ont pas pu être clairement établis. Franc Caille est un épicier issu d’une longue lignée consulaire, conseiller lui aussi 2261  ; Henry de Syvrieu est marchand ferratier, lui aussi d’une famille consulaire, lui-même déjà conseiller par le passé 2262 . Un seul de ces hommes n’a pas exactement le même profil : Pierre Offrey, un changeur, qui n’a jamais été élu au consulat.

Le décompte des voix donne les résultats suivants : Humbert de Varey, 18 voix ; Pierre Offrey, 16 ; Antoine de Varey, 6 ; Henry de Syvrieu, 3 et Franc Caille, 1. La seule voix pour Caille est donnée par Philippe Burle : il est possible qu’il le propose parce que c’est son cousin. Seul le dernier participant ne donne pas d’avis et se contente de suivre le choix de la majorité. Cette assemblée et les résultats auxquels elle conduit, ne semblent pas satisfaire entièrement les conseillers puisque dès le lendemain, une autre réunion est convoquée : 10 conseillers y assistent ainsi que 5 notables qui n’étaient pas là la veille 2263  :

‘« pour continuer et mectre fin à ce que dessus, c’est assavoir de eslire, prononcer et ordonner une personne au lieu de feu Girerd de Varey pour assister et complir le nombre des six autreffoys commis, esleuz et ordonnez à la réfection et renouvellement des papiers des vaillans de ladite ville ainsi que autreffoys conclu et ordonné a esté. Et après ce que tous ensemble et d’une voix ont délibéré et esté d’oppinion que l’en doit eslire au lieu dudit feu de Varey ung homme natif de ladite ville et extrait d’encienneté de bourgeoisie pour tousjours entretenir l’usance encienne et pour non déroguer à la première élection fecte dudit de Varey, affin ainsi que aucun inconvénient n’y adveint qui seroit le contrayre. Et tous les dessusdits conseillers et autres dessus assembléz, excepté lesdits Chenal et Audebert, lesqueulx pour ce qu’il ont esté eleuz a ce que dit est après ladite délibération s’estoient départis dudit conseil, ont nommé et donné voix comme s’ensuit. Premièrement ledit Anthoine de Varey a donné voix audit Humbert de Varey et ledit Humbert de Varey audit Anthoine de Varey, lesquelles voix ainsi données, iceulx Aynart et Humbert se départirent dudit conseil. Semblablement, donnairent chacun sa voix comme s’ensuit, c’est assavoir : lesdits maistre Pierre Fornier, Pierre Brunier, Grégoire Payan, Jehan Varinier, Estienne Coilliet, Denis Taillemond et Denis Loup et Pierre Giraud audit Anthoine de Varey et lesdits Michelet du Lart et Pierre Thomassin audit Humbert de Varey, et ledit messire Jehan Grant a dit que de prime face et s’il heust oppiné les premiers il eust donné sa voix audit Humbert de Varey mes qu’il se arrestoit et concordoit au plus grant nombre des voix et oppinions dessusdites. Et finablement après l’issue desdits messire Jehan Grant et Michellet du Lart dudit conseil et résolucion et concordance faicte par les dessus nommez conseillez, c’est assavoir maistre Pierre Fornier, Estienne Coilliet, Pierre Thomassin, Pierre Brunier, Jehan Varinier, Grégoire Payan, Denis Taillemond et Denis Loupt demeurez audit conseil, desdites voix et oppinions et autres que dymanche derrière passé par les maistres des mestiers et autres notables de ladite ville qui lors estoient pour ce assembléz furent sur ce donnez combien que lesdits Humbert de Varey et Pierre Offrey heussent la plus desdits voix, touteffoys en regart et considération à ce que ledit de Varey se mesle du fait de marchandise combien qu’il soit extrait d’ancienneté et bourgeoisie, et que ledit Offrey n’est point natif de ladite ville ne extrait de bourgeoisie, et aussi à ce que ledit Brunier leur a rappourté que ledit Offrey lui avoit dit et signiffié que s’il l’eslisoit, il n’accepteroit point ladite élection ains s’en yroit premier demorer hors ladite ville, iceulx huit conseillers dessus nommez d’un commun vouloir et consentement ont esleu, nommé et prononcéz à ladite réfection desdits papiers au lieu dudit feu Girerd de Varey et avec les autres cinq desjà sur ce esleuz et ordonnéz et sans innover à ladite élection, c’est assavoir le dessus nommé Anthoine de Varey, absent » 2264 .’

Il est intéressant de voir le déroulement final du choix. Parmi les 10 conseillers, seuls 8 participent au choix car deux font partie des commis à la réfection ; parmi les 5 notables, on note la présence de deux des candidats proposés la veille, Humbert et Antoine de Varey. Pourquoi les autres ne sont-ils pas présents ? Caille et Syvrieu n’ont peut-être pas jugé utile de se déplacer compte tenu du peu de voix qu’ils ont récoltées, quant à Offrey, il semble ne pas être intéressé par cette charge et il le montre. Le décompte des voix donne cette fois 9 voix à Antoine de Varey, 3 voix à Humbert de Varey et aucune à Pierre Offrey; en cumulé avec la veille, Humbert de Varey récolte 21 suffrages, Pierre Offrey 16, et Antoine de Varey 15. Par courtoisie, Humbert et Antoine de Varey votent chacun l’un pour l’autre : les règles comportementales qui régissent les relations entre conseillers et entre membres de l’élite urbaine sont parfaitement intégrées par ces hommes.

L’attitude de Jean Grant, docteur en droit, reflète elle aussi des pratiques relevées précédemment : il indique clairement qu’il renonce à son avis parce qu’il est minoritaire et préfère suivre la majorité. Il semble indispensable que l’avis d’un personnage aussi important que lui 2265 soit conforme à la majorité : est-ce la preuve de son intelligence et de sa compétence ou la preuve que la concordance des voix passe avant l’avis personnel ? Les choses sont un peu différentes : il dit explicitement que son choix se serait porté sur Humbert de Varey s’il avait parlé le premier, indiquant ainsi implicitement que d’autres l’auraient alors suivi et qu’il aurait peut-être ainsi influé sur les nominations. De toute façon, les conseillers choisissent seuls, sans les notables, pour préserver le secret des délibérations. Clairement, les critères du choix priment sur le nombre de voix récoltées par chacun. Humbert répond bien au critère de naissance, être de Lyon, et à celui de bourgeoisie mais il « se mêle de marchandise » : il n’est donc pas terrier comme feu Girerd. Quant à Pierre Offrey, il n’est ni de Lyon, ni bourgeois et en plus il refuse cette charge menaçant même de quitter de la ville 2266 . Bien que la majorité n’ait pas choisi Antoine de Varey, il est le seul candidat possible. Ces critères de désignation correspondent au profil de l’ancien possesseur de la charge : on choisit les gens à l’identique, sans innover, gage de sérieux et de compétence. Mais on peut se demander pourquoi les conseillers n’ont pas indiqué ces critères à l’assemblée précédente pour mieux guider ses choix, à moins que leur utilité n’ait été démontrée que lorsque les conseillers se sont rendus compte que le choix des participants n’allait pas correspondre au leur.

Une autre chose frappe à la lecture de ces comptes rendus de séance : les votes ne sont pas secrets, chacun connaît l’avis de l’autre, parce qu’il y a la volonté d’influencer les avis de ceux qui parlent après les plus éminents de la ville. Chacun a l’obligation de se déclarer clairement et doit assumer devant les autres ses choix, ses renoncements et ses liens de famille ou de clientèle. Les relations entre individus qui sous-tendent les décisions finales, que ce soient celles des participants aux assemblées ou celles des conseillers eux-mêmes ne laissent pas d’ambiguïté sur le sujet.

Au XVe siècle, les registres de la ville rapportent donc peu d’avis, souvent brefs, ceci à la fois du fait des habitudes des notables et du secrétaire. Pressions, reconstruction et parfois censure de certains avis et certains votes, sont justifiées par la volonté du consulat de ne garder en mémoire que des éléments valorisants pour le pouvoir et ceux qui l’exercent. L’écrit donne une image tronquée des débats, certainement plus lisse qu’elle ne l’est 2267 . Pour nuancer cette impression, il convient de s’intéresser plus particulièrement à tous les éléments allant à l’encontre de cette construction.

Notes
2250.

Il s’agit de l’élection de 1489.

2251.

1427, RCL2 p.227.

2252.

Cf. « Les assemblées lyonnaises », p.521-522.

2253.

A. Rigaudière fait les mêmes remarques pour les assemblées de Saint-Flour. Ceux qui prennent la parole sont toujours peu nombreux (jamais plus de quatre) et donnent un avis favorable ; puis la masse des présents déclare passivement être d’accord. L’intervention de ces deux ou trois orateurs qui prennent toujours la parole les premiers, détermine et conditionne l’opinion de tout le conseil. Il semble être de mauvais ton d’exprimer un avis contraire ; pour l’année 1473-1474, une seule fois un avis est contraire à celui du rapporteur. Quant aux opinions, la plupart sont très floues, telles que : « es estat opinat », « tut on deliberat », afin de rendre plus facile le consensus. A. Rigaudière, Saint-Flour, ville d’Auvergne…, op. cit., p.432-433.

2254.

1458, BB8 f81v. Un seul autre exemple a pu être trouvé pour la période : il s’agit là aussi d’une désignation, trois représentants de la ville doivent se rendre à Tours auprès du roi en 1468 pour l’assemblée des trois Etats : « et pour mieulx adviser et complaire sur ladite allée et choisir les personnages propices à ce, ont arresté que ung chacun desdits assembléz y panse et advise de son cousté et baille par escript ou nomme de bouche au procureur de ladite ville les personnages qui leur sembleroit estre propices et convenables selon leur advis et consciences », 1468, BB10 f332v. Quelques jours après, le secrétaire revient sur cette prise de décision particulière : « oster tous ( ?) et plus justement et sans craincte de nulle fere l’élection et nominacion desdits trois personnages, ung chacun desdits assembléz a baillé es mains du procureur de ladite ville sa cédule et brevet de son élection et nominacion desdits trois personnages. Et après le bail desdites cédules et brevetz et l’issue desdits assembléz dudit conseil, les dessus nomméz conseillers veues et publiées lesdites cédules et nominacions d’iceulx assembléz touchant la matière dessus dite et pour venir à concordance desdits monicions et conclure en la matière ont oppiné… », 1468, BB10 f333.

2255.

1458, BB8 f83.

2256.

Nous respectons la présentation que le secrétaire a choisie dans les registres.

2257.

1460, BB7 f155-v.

2258.

1460, BB7 f156.

2259.

Il a été conseiller en 1459-1460.

2260.

Il a été conseiller en 1458-1459.

2261.

Franc Caille est conseiller en 1447-1448 et 1454-1455. Son oncle Léonard et son frère Jacques ont été conseillers : Léonard en 1417, 1418, 1420, 1422, 1424 et 1426; Jacques en 1457-1458.

2262.

Henry de Syvrieu est conseiller en 1437, 1441, 1456-1457. Son père Ennemond et son frère, Ennemond le jeune sont consuls : Ennemond en 1417, 1418, 1420, 1422 et 1424 ; Ennemond le jeune en 1430, 1432, 1434, 1435, 1439, 1449-1450.

2263.

Par souci de clarté pour le lecteur, nous avons fait apparaître en italique le nom des conseillers et en gras celui des notables.

2264.

1460, BB7 f156v-157.

2265.

Il a eu de nombreuses responsabilités pour le consulat, c’est l’un des juristes auxquels il est fait le plus souvent appel pour régler des problèmes.

2266.

Du moins, c’est ce qu’on lui fait dire.

2267.

C’est ce que montre P. Monnet dans son article « Elites et conflits urbains dans les villes allemandes de la fin du moyen-âge », tirés de Villes d’Allemagne au moyen-âge, Picard, Paris, 2002, p.151-172. Il souligne en effet que « ce n’est pas parce que les sources ne font pas état de troubles graves qu’il faut toujours en conclure à une paix publique exceptionnelle ; une apparente tranquillité peut très bien s’accommoder de luttes féroces de pouvoir derrière les portes closes du Conseil, ce qui est aussi une manière de faire le consensus politique de la cité… », p.156.