b) Opinions originales et imitations.

Un autre groupe a un comportement qui mérite attention : celui des participants qui n’expriment pas d’avis personnels, mais se contentent de suivre les avis des autres. Le secrétaire note à côté de leur nom « idem », le plus souvent d’ailleurs en abrégé  « id. », donnant l’impression de minimiser encore cet avis si peu original. Cependant, on peut se demander si ce sont ces gens qui disent « idem » ou si, par commodité, le secrétaire se contente de marquer là une similitude avec l’avis précédent. Par exemple, lors de la réunion du mercredi 30 mai 1515, sur les 60 avis exprimés, 31 ne le sont que sous la forme d’un « id. », précédé du nom de la personne 2377 . Cette proportion reste extrême, d’une manière générale cette réponse concerne moins de 25% des participants 2378 . Il semble bien que ce soient ces personnes qui prononcent ces paroles, car le secrétaire note parfois plusieurs avis totalement similaires à la suite, sans les abréger ou en donner simplement la substance.

Ces avis, donnés sans réelle formulation, sont tous exprimés dans la deuxième moitié du compte rendu et sont prononcés à 84% par les maîtres des métiers. Les quelques notables qui se contentent de ces mots font partie des derniers intervenants de leur groupe ; tout ceci tend à montrer qu’au-delà d’une hiérarchie sociale dans l’ordre de l’expression, il existe une hiérarchie dans la compétence linguistique, comme si les notables s’exprimaient mieux que les maîtres des métiers. On peut cependant faire une objection à cette hypothèse : nombre des notables sont d’anciens maîtres des métiers, certes issus des plus prestigieux, et certains d’entre eux sont parfois classés en même temps sur les deux listes, donc il est peut-être réducteur de les opposer sur le critère de la maîtrise de la langue. En revanche, il est fort probable qu’entre en ligne de compte un problème de légitimité de la parole, les notables ayant pour rôle de développer des avis divers et les maîtres des métiers soutenant simplement l’une des thèses avancées. Pour étayer cette hypothèse nous avons essayé d’établir le « profil » des assemblées de 1517, c’est-à-dire que nous avons cherché s’il existait une corrélation entre le rang de prise de parole et la longueur de la réponse fournie. Trois assemblées ont été retenues : celle du 1er mars, celle du 5 juin et celle du 16 août. Notre choix a été dicté par le fait qu’elles étaient celles où le plus d’avis étaient donnés cette année là.

Profils de trois assemblées de 1517.
Profils de trois assemblées de 1517.

Les notables, qui s’expriment les premiers, sont ceux qui globalement donnent les réponses les plus longues ; les maîtres des métiers qui interviennent ensuite ne font que redire ce que les premiers ont dit, reconnaissant ainsi leur supériorité. Cette analyse est corroborée par des phrases qui montrent que certains des maîtres des métiers s’en remettent entièrement pour leur avis à tel ou tel notable 2379 . Par exemple, lors de l’assemblée du dimanche 19 octobre 1515, la moitié des maîtres des métiers (12/24) optent pour un simple « idem », d’autres, très explicitement s’en remettent à un notable 2380  :

‘« André Faure (maître espinolier 2381 ) comme Jehan Serre.
(…)
Pierre Daran (maître cordonnier) comme Pierre Renoard.
Jehan Caresmentrant (maître tavernier) comme Pierre Corroulle.
(…)
Pierre Rodet (maître tonnelier) comme Pierre Corroulle.
(…)
Jehan de Sainct Bel (maître couturier) comme Pierre Corroulle.
(…)
Claude Coursin (maître boucher) comme ledit Jehan Serre.
Pierre Barbyot (maître revendeur) comme Jehan Serre.
(…)
Anthoine De Guebie (maître espinolier) comme Jehan Serre » 2382 . ’

Trois personnes sont ainsi prises comme référence par ces hommes : Jean Serre, notable « devers Fourvière », Pierre Renoard, notable « devers Rhône », et Pierre Corroulle, maître boulanger. On peut imaginer que pour une question de prestige intellectuel supposé, certains préfèrent suivre des notables plutôt que d’exprimer leur propre avis. C’est une chose courante dans les assemblées : lors des Etats du Languedoc, nombre de députés urbains, plutôt que d’exprimer un avis personnel, se rangent à l’avis de ceux qui représentent les villes les plus influentes 2383 . On pourrait penser que ce sont les gens exerçant les métiers les moins importants dans la hiérarchie sociale qui ont cette attitude, mais les choses ne sont pas aussi simples puisque dans la liste des métiers, les espinoliers sont au 9ème rang, les cordonniers 18ème, les tanneurs 19ème, les bouchers 20ème, les esperonniers 29ème, les tonneliers 35ème, les couturiers 37ème, les revendeurs 39ème 2384 . Il est probable que l’on se trouve plutôt en présence de réseaux, qu’ils soient l’expression de clientèles ou de solidarités de quartier ou de confréries. Le fait de s’en remettre à ce qu’a dit précédemment une connaissance est une marque de respect et témoigne de l’influence de cette personne. Dans tous les cas, ce sont des maîtres des métiers qui suivent les avis des autres, comme si la qualité de notable impliquait une indépendance formelle, et que se contenter d’un « idem » passe plus facilement pour de la soumission que pour une identité de vue.

Cependant, lorsque l’on examine avec soin les dires des notables, on se rend compte que s’ils suivent ce que l’un d’eux a dit précédemment, ils ne se contentent pas d’un simple « idem ». Pour rendre compte des comportements de ces hommes, nous avons choisi d’analyser plus particulièrement les trois assemblées de 1517, déjà évoquées ci-dessus : celle du 1er mars porte sur la possibilité de demander au roi d’octroyer un parlement à la ville de Lyon ; celle du 5 juin a pour objet de trouver les 4 000 livres tournois demandées par le roi pour fortifier les villes frontières du royaume ; enfin celle du 16 août concerne la réfection des papiers de la ville, notamment la remise à jour des registres contenant le descriptif des biens que les Lyonnais possèdent à la campagne 2385 .

Les avis individuels donnés dans ces réunions ont été classés en trois catégories. La première est constituée par les réponses apportant une solution différente au problème soulevé, et qui sont donc des « opinions originales ». La seconde catégorie regroupe tous les avis qui ne sont que des « reformulations d’opinions » déjà données. La dernière correspond au simple « idem ». Le tableau qui suit présente les décomptes obtenus pour chaque catégorie.

Typologie des avis dans 3 assemblées de 1517.
Typologie des avis dans 3 assemblées de 1517.

Au lieu de se contenter d’un simple « idem », les notables optent pour l’imitation d’une opinion déjà donnée. Cette imitation va de la pure répétition au mimétisme formel plus élaboré.

Les plus inspirés expriment la même chose que celui qui a parlé avant eux mais de manière totalement différente. Ainsi le 5 juin, Bonaventure Thomassin qui est le premier à parler, dit qu’il convient d’aller faire une requête au roi expliquant que la cité ne doit pas lui payer les 4 000 livres qu’il demande parce que Lyon est elle-même une ville frontière : Benoît Meslier et Barthélemy Bellièvre qui interviennent après lui reprennent ses arguments en les reformulant complètement, sans apporter d’autres indications 2386 . D’autres participants sont moins inventifs : Jacques Buyer est de l’avis des précédents mais il insiste aussi pour qu’on envoie devant le roi « quelque homme d’aparence qui ait auctorité de parler et remonstrer ce que sera nécessaire et les charges de ladite ville », Pierre Renoard et Amé Builloud se contentent de reprendre fond et forme de sa réponse, en utilisant seulement des synonymes :

‘« Pierre Renoard idem et qu’on doit envoyer homme de bonne qualité qui ait audace et qualité de faire les remonstrances nécessaires.
Amé Buillo qu’on doit envoyer quelque homme de bien et bien califfié pour faire les remonstrances nécessaires » 2387 .’

Le mimétisme conduit même nombre de présents à répéter mot pour mot une partie de l’avis qu’ils suivent. Lors de l’assemblée du 1er mars portant sur la possibilité de demander au roi un parlement pour Lyon, « monsgr de Balmont a dit et oppiné qu’on ne doit parler aucunement car ce seroit irriter la court et se ne s’en feroit riens ». La moitié de ceuxqui suivent son opinion réemploient l’expression « on ne doit parler » 2388 . « Me Pierre Chanet a dit qu’il seroit bon avoir ledit parlement ou une chambre en ceste ville » : la moitié de ceux qui partagent son opinion réutilisent « il seroit bon » 2389 . Lorsque l’avis de référence est complexe, parce qu’il développe plusieurs éléments de réponse, ceux qui choisissent de le suivre reprennent la ou les expressions qu’ils trouvent les plus importantes. Ainsi le 16 août concernant la manière d’établir les papiers des possessions des Lyonnais dans la campagne « Me Meslier dit qu’on doibt ensuyvre la forme ancienne et pour ce commectre gens de la ville pour aller enquérir aux champs des biens que les habitans tiennent et n’est pas d’oppinion d’obtenir lettres pour faire déclarer et doit l’on commectre deux gens de bien des commissaires pour visiter de paroysse en paroysse pour en faire l’extimacion comme faire a esté au temps passé ».Les 18 personnesqui suivent son opinion en réutilisant ses mots ou en employant des synonymes, choisissent de mettre l’accent soit sur l’importance du respect de la coutume (expressions en gras) 2390 , soit sur le nombre et l’identité des commis à ce travail (expression soulignée) 2391  ; quelques uns reprennent ces deux indications 2392 .

Il arrive aussi que des expressions soient reprises dans de nombreuses réponses parce qu’elles sont spécifiques et qu’on peut difficilement leur trouver un synonyme, comme « mettre denier sus », employée dans pratiquement toutes les réponses des 59 participants à l’assemblée, pour exprimer comment trouver de l’argent pour le roi 2393 .

Parfois les opinions des autres influencent des participants qui l’avouent sans honte : Jean Bard explique qu’« il a esté autreffoys d’oppinion qu’elles [les taxes sur les entrées] seroient bonnes, mays considérant plusieurs raysons dictes sur le dommage que ce seroit aux foires, il luy semble que l’en doit vivre comme l’on a acoustumé » 2394 .Lorsque l’un de ces notables ne sait que décider, deux solutions s’offrent à lui. La première est de dire, comme Claude Thomassin, qu’il « s’en remect aux autres assistans » 2395  : en utilisant un pluriel, Thomassin n’abdique pas son pouvoir de décision, mais soutient le sage avis de la majorité ; il reconnaît ainsi la valeur de la collégialité sans se retrouver dans une position de dominé, puisqu’il ne se soumet à l’avis de personne en particulier. Une autre manière de présenter les choses est de dire que l’on « s’en rapporte à la plus de voix » 2396 , qui souligne l’aspect démocratique des décisions. Ces hommes sont fort conscients que l’avis final est celui des conseillers, le leur n’est que consultatif, ils n’hésitent pas à le montrer : « Jherosme Pance s’en remect au plus de voix et à l’advis des conseillers » 2397 .

Rares sont ceux qui osent affirmer leur incapacité à se prononcer, pourtant Pierre Renoard a le courage d’avouer, lors d’une réunion, que « quant aux entrées, il ne scet qu’en dire », et le secrétaire conclut son intervention en notant qu’il « est demeuré en son opinion de ceste matière neutre » 2398 . Ceux qui ne répondent pas préfèrent peut-être passer pour ignorants que pour partisans de mesures délicates 2399 , à moins qu’ils n’affirment ouvertement ne pas se sentir concernés par le problème traité 2400 .

Ce groupe des « suiveurs » constitue souvent la moitié quand ce n’est pas la majorité des participants 2401  : une minorité agissante a plus ou moins confisqué la parole. Il est aussi flagrant de remarquer que ces suiveurs sont dans les ¾ des cas des maîtres des métiers qui se rangent à l’avis des notables qui parlent avant eux. Dans les assemblées où il n’y a que des notables, le taux de prise de parole est beaucoup plus élevé comme si chacun tenait bien à faire connaître son avis, mais aussi en avait légitimement le droit.

Fin 1512, une situation inédite se produit au consulat : presque la moitié de ses membres sont absents en même temps 2402 , il est donc quasi impossible de réunir les 7 conseillers nécessaires pour prendre des décisions. L’abandon du consulat n’a pas l’air d’être une faute : cette attitude correspond aux changements de comportements que nous avons pointés précédemment 2403 . Il faut cependant faire fonctionner l’institution : pour cela des notables sont choisis pour devenir exceptionnellement les suppléants de ces absents. Tous ont déjà été conseillers 2404 , on s’adresse donc à des professionnels de la politique de la ville, appartenant au cercle très fermé des ex-consuls.

Or la situation évolue étrangement : peu de temps après 16 notables 2405 , puis 27 notables 2406 sont conviés à assister régulièrement les conseillers. Il est vrai que la ville se trouve en proie à un grand danger car les Suisses menacent de descendre sur le Lyonnais et de piller la cité. C’est la première fois que dans un moment de crise le consulat décide de partager le pouvoir avec certains notables. Leur présence ne semble pas anecdotique puisqu’ils « ont faict le serement d’estre secretz et vacquer voulentiers et faire leur devoir. A esté ordonné venir chacun jour de cy à quinze jours à sept heures de matin et à une heure de seoir en l’ostel commun, pour assister sur le bureau pour traicter aux afferes de ladite ville et sans ce qu’ilz soient mandez, sus peine de dix sols d’amende pour chacun défaillant, laquelle amende lesdits comparans ont voulu et consenty paier, s’ilz y déffaillent sans cause et légitime excuse avec serement et à chacune fois qu’il fauldroit » 2407 . Ce cas de partage du pouvoir est inédit : est-ce pour diminuer les tensions avec une partie des élites de la ville qui attendent à la porte du pouvoir ? On les invite peut-être provisoirement à participer au fonctionnement en temps de crise pour les satisfaire à peu de frais et leur démontrer toute la difficulté à gérer ces problèmes. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un retour à des pratiques disparues qui évoquent les débuts de la commune au XIVe siècle.

Mais cette action, ne serait-elle pas l’origine ou du moins l’un des facteurs de la crise qui débute en 1515 ? Certains notables auraient pu prendre goût à un pouvoir dont ils sont exclus et se mettraient en tête de l’obtenir par la confrontation avec l’oligarchie au pouvoir. Le conflit entre « artisans » et conseillers qui secoue le consulat entre 1515 et 1521 condense l’ensemble des rancœurs qui se sont accumulées au cours du XVe siècle et place le pouvoir de la parole au centre des affrontements.

Notes
2377.

1515, BB33 f284v-295v.

2378.

Exemples pour les années 1507 et 1517. 26 avis, seulement 5 « idem » (1517, BB37, f54). Autres années : 26 avis, 6 « idem » (1515, BB34 f32-37) ; 53 avis, 7 « idem » (1516, BB34 f133-138) ; 30 avis, 10 « idem » (1516, BB34 f172v-179v).

2379.

1515, BB34 f92-99.

2380.

Il arrive aussi que certains notables se comportent de la même façon. Par exemple lors de l’assemblée du 1er mars concernant la possibilité de demander au roi un parlement pour Lyon, « Benoist Meslier n’est pas d’advis que la ville en face poursuite car l’en pourroit irriter le Roy et la court, ains que messires l’archevesque de l’esglise et autres sires ayant la justice et à qui il touche le doyvent susciter et requérir et lors la ville se pourroit joindre avec eulx, autrement non, car ce seroit cause pour esbranler les foyres ». Un peu plus loin dans le compte-rendu, « Jehan Sève dit qu’on le doit laisser faire aux autres comme a dit Me Meslier ».

2381.

La profession est précisée par souci de commodité.

2382.

1515, BB34 f97v-98v.

2383.

H.Gilles, Les Etats du Languedoc…, op.cit., p.149.

2384.

Dans la liste des maîtres des métiers donnée avant le compte rendu de la séance, le secrétaire indique 42 métiers différents.

2385.

Nous reproduisons, en annexe 17, les échanges entre les participants lors de chacune de ces trois assemblées.

2386.

« Ledict messire Bonaventure Thomassin conservateur a esté d’oppinion qu’on doit remonstrer au Roy et à son conseil par bonne requeste comme ceste ville est frontière et déclose, laquelle convient et est très nécessaire fortiffier et parce moyen la chose bien entendue ledit sire et son conseil aura bonne cause de non demander ladite somme et plustost aidera ledit sire des deniers des autres villes non frontières ou des siens propres à fortifier cestedite ville comme celle qui est à ce très requise.

Me Benoist Meslier, qu’on doit envoyer en court faire bonnes remonstrances, mesmement une resqueste qui a ésté gectée et leue sur le bureau affin d’estre exemptz de ladite somme et d’avoir ayde pour les réparations et closture de cestedite ville et en response aux bons sires et amis de ladite ville pour ayder à faire lesdites remonstrances.

Me Barthélemy Bellièvre qu’on doit envoyez en court avec bons mémoires et resqueste au roy pour tacher d’estre soulaiger de ladite somme et d’avoir aide du roy pour survenir et continuer la closture de cestedite ville », 1517, BB37 f85-85v.

2387.

1517, BB37 f85v.

2388.

« François Martin idem et que l’en ne doit parler dudit parlement » ; « Guillaume Audry qu’on n’en doit point parler » ; « Veran Chalendat qu’on n’en doit parler » ; « Jehan Bellion qu’on le doit laisser sans en parler ». 1517, BB37 f54v.

2389.

« Anthoine Colombat qu’il seroit bon » ; « Jaques Buyer dit qu’il seroit bonne chose d’avoir ledit parlement qui pourroit » ; « Jehan Bozon que le pourra avoir dit qu’il seroit bon ». 1517, BB37 f54v.

2390.

« Jehan Coyaud qu’on doit ensuyvre ce que faire a esté le temps passé et qu’il n’est besoing avoir lettres pour déclarer » ; « Humbert Coyaud dict à moings de frais qu’on pourra commectre deux comme faict a esté autreffoys » ; « Anthoine Cler qu’on doit faire comme le temps passé » ; « Anthoine et Philippes comme faict a esté autrefffoys », 1517, BB37 f110v-111.

2391.

« Jaques de Cuchermoyts qu’on doit aller deux des commissaires ou autres qu’on députera par chacune parroysse pour faire lesdites perquisicions » ; « Esme de La Porte dict qu’on doit avoir lettres pour et affin que deux ou ung desdits commissaires puissent procéder et non pas autres lettres pour déclarer et qu’on doibt adresser et ensuyvre ce que faict a esté autresfoys » ; « Jaques Paulin idem et qu’on doit commectre deux en chacune quartier de pays pour eulx enquérir avec ceulx du lieu et sercher comme les biens que les habitants tiennent pour le rapporter aux commissaires qui en feront en ceste ville la tauxe qui sera sans gros frais » ; « Pierre Gimbre comme ledit Jaques Paulin c’est assavoir commectre deux en chacun quartier de pays pour sercher et enquérir avec ceulx du lieu » ; « Pierre Renoard qu’on doict envoyer six commissaires que les fraiz seront trop grans et que deux feront » ; « André de Muris dict que deux hommes feroient autant » ; « Pierre Manissier n’est pas d’oppinion d’avoir lettres pour jurer mays que deux pour aller sur les champs » ; « Benoist Roy dict que deux y doyvent estre commiz avec ceulx des villaiges » ; « Estienne de la Loyn qu’on y doit envoyer deux des commissaires ou autres » ; « Jehan qu’on doibt envoyer deux à moindre fraiz », 1517, BB37 f110v-111.

2392.

« Jehan Brotet qu’on doibt faire comme le temps passé, c’est assavoir commissaires deux pour aller enquérir en chacun quartier de pays » ; « François Martin qu’on doit faire comme faict a esté autreffoys et que deux feront autant que six sur les champs et moings de frais » ; « Guinet Juge dict qu’on doit faire comme faict a esté autreffoys c’est assavoir commectre deux pour aller sur les champs pour enquérir avec ceulx des lieuz et en faire le rapport es commissaires qui en feroit la tauxe » ; « Jaques Besnoit qu’on doit fayre comme autreffoys et que deux s’en querront avec les paysans », 1517, BB37 f110v-111.

2393.

1516, BB34 f133-138v.

2394.

1516, BB34 f177v.

2395.

1515, BB33 f312.

2396.

1517, BB37 f185. Autres exemples : Antoine Porte : « touchant les articles, il ne scet qu’en dire sans y mieulx penser, néanmoings s’en rapporte à la plus des voix », 1514, BB33 f143v ; « Gonin de Salles s’en remect à la plus de voix et à ce qui sera le meilleur », 1514, BB33 f126. « André Griffet s’en remect au plus de voix », 1515, BB33 f291 ; « premièrement ledit messire Claude Thomassin (…) s’en remect aux autres assistans », 1515, BB33 f312.

2397.

1515, BB33 f293. Autre exemple : « Pierre Fournier a la discrétion de messires [les conseillers] », 1515, BB33 f314. « Jehan Charasson se remect à messires pour le faire au mieulx qu’on pourra aux prouffit de la ville », 1517, BB37 f111.

2398.

1516, BB34 f176v. Idem : « Ame Bullioud ne scet qu’en dire de mectre deniers sus ceu les autres deniers qu’on liève et grand charge que la ville porte de présent », 1515, BB33 f312v.

2399.

C’est peut-être le cas lorsque Maurice Sève est interrogé sur la recevabilité d’exempter les joueurs de l’arc, de l’arbalète et de la couleuvrine : « messire Sève ne scet ce que c’est de ceste matière parquoy ne scet quant dire pour le présent », 1515, BB33 f292v. Il ne répond pas peut-être parce que certaines de ses connaissances font partie de ces joueurs : la liste de ces joueurs pour 1515 est connue, or il apparaît que Jacques de Beaujeu en fait partie, or son père (ou son frère) Aynart a été conseiller avec Sève en 1510.

2400.

Assemblée pour déterminer le présent à faire pour la venue du roi et la manière de trouver de l’argent pour le « fournissement » des gens d’armes stationnés près de Lyon : « Pierre Fournier n’a voullu oppiner ains dit que ce sont affairez communes à quoy il ne veult oppiner et s’est absenté par autant qu’il dit estre noble et pour ce exempt », 1515, BB34 f18v. Une seconde réunion a lieu sur le même sujet et ce type d’avis réapparaît : « Pierre Fournier dit qu’il s’en remect ausdits conseillers pour ce qu’il est exempt desdites affaires comme noble » ; « Jehan de Bourg, idem comme ledit Fournier et n’a voulu exprimer prétendant estre exempt à cause de son office de visiteur du sel », 1515, BB34 f35.

2401.

Exemples d’assemblées :  30 avis, 36 « idem » (1514, BB33 f122) ; 41 avis, 31 « idem » (1514, BB33 f132v) ; 14 avis, 41 « idem » (1514, BB33 f166v) ; 32 avis, 49 « idem » (1515, BB33 f288) ; 26 avis, 31 « idem » (1515, BB33 f309) ; 15 avis, 25 « idem » (1515, BB34 f16) ; 38 avis, 31 « idem » (1516, BB34 f201v)…

2402.

« Mesdits sires considérans les absences de honnorable homme Glaude Thomassin, Pierre Fournier et Franc Guérin, absens à présents de ceste ville pour leurs affaires, aussi que messires Pierre Chanet docteur, Pierre Faye et aussi conseillers et le secrétaire de ladite ville qui s’en vont présentement en court pour les afferes de ladite ville et par ce moyen n’y pourra avoir nombre souffizant de messires pour traicter les afferes de ladite ville. A ceste cause, affin que les afferes ne soyent retardez, a esté ordonné prier messire Barthélemy Bellièvre, Humbert Mathieu, Jacques Buyer et Jehan Coyaud ou les quatre d’iceulx, pour assister avec les autres conseillers qui seront au consulat pour ayder à (f36) traicter et consulter les affaires de ladite ville et pour porter la charge d’un de robe longue a esté nommé Maurice Sève et en son absence messire Enar de Beaujeu », 1512, BB30 f35v-36.

2403.

Voir le chapitre « La remise en cause du modèle », p.377-379.

2404.

Barthélemy Bellièvre a été conseiller 4 fois (1493-1494, 1497-1498, 1501-1502, 1507-1508), Humbert Mathieu 4 fois(1491-1492, 1496-1497, 1501-1502, 1507-1508), Jacques Buyer 4 fois(1490-1491, 1497-1498, 1505-1506, 1510-1511), Jean Coyaud 2 fois (1500-1501, 1510-1511), Maurice Sève 2 fois (1504-1505, 1509-1510) et Enard de Beaujeu 1 fois (1510-1511). On remarquera que plusieurs de ces hommes ont dirigé la ville ensemble et qu’ils se connaissent donc bien.

2405.

1512, BB30 f49.

2406.

On demande à 27 notables de venir assister aux conseils : « lesquelz ont libérallement offert y vacquer et assister chacun jour dès le matin à six heure et dès le mydy, de seoir, toutefois lesdits monseigneur le baillif de Viennois, messires Sève, Meslier et Pierrevive ont recours d’estre excusé quant ilz seront empeschez pour les afferes du Roi », 1513, BB30 f183.

2407.

1513, BB30 f184v.