Parchemin, feuillet, 73,5 cm x 525 cm, collé sur bois (sapin).
Conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon. Fond ancien. Microfilm : 1107 / Ms. Fonds général 1745.
Miniature en tête : La fondation de Lyon.
En dessous de la miniature, le texte est entouré par une frise florale (il reste à droite quelques fleurs rouges sur un fond doré). En bas, au centre de la frise, il y a deux personnages nus qui portent quelque chose presque totalement effacé en forme de carré : l’inventaire du Fond ancien de la Bibliothèque municipale indique qu’il s’agit probablement des armes d’une famille lyonnaise, les de La Porte, célèbres libraires (Aimé de La Porte est d’ailleurs consul en 1515-1516).
L’état général de ce document est très mauvais : en plus des trous et des endroits où l’encre est effacée, le parchemin a jauni et noirci ce qui rend la lecture du texte délicate 2659 . La majuscule ornée du premier mot de chaque vers a totalement noirci, si bien que le début de ces mots est illisible. Il semble aussi que le document ait pris l’eau. Les passages impossibles à retranscrire ont été indiqués de la façon suivante : (… ?). Les passages douteux sont indiqués entre parenthèses.
« Petrus Chaneti, utriusque juris doctor, civis et judex ordinarius Lugdunu, preclarissimis decurionibus et toti civitatis syndicatui salutem, honoris augmentum, ad laudem, decorem et perpetuam rei memoriam versus de Lugduni antiquitate, ejus primevo conditore, requisitus humiliter offert. »
‘« Qui (… ?) o cives urbis cognoscere nostri« Et pour ce mes très honnorez seigneurs que me accorde avoir leu depuys le comencement du monde que Dieu créa Adam et Eve jusques au déluge qu’il y a MMCCXXXXII ans et depuis le déluge jusques à la première construction de Troie il y a MDC ans et depuis la première construction de Troie jusques à sa totalle destuction laquelle régna DCCCCLXXII ans et de laquelle après s’en sortirent trois grans seigneurs avec ledit peuple, c’est assavoir ung nommé Francion pour amour duquel Marchomir père de Pharamond, premier roi de France non crétien, nomma à cause France duquel il estoit yssus, l’autre (… ?) et l’autre (… ?), et que par ainsi ay veu et leu plusieurs aucteurs et commentateurs anticques, ay bien (… ?) l’anctiquité de nostre très noble cité de Lion contenue es vers cy dessus nouvellement pour décoration d’icelle composée la substance desquels est cy tenue.
(Afin doncques) que messires les Lionnois ne ignorent (plus l’antiquité) de leur noblesse le temps de leur première fondation et le nom de leur premier fondateur, sachent tous sans nulle doubte que après Galateus le prince très renommé régna son fils Harbon, XIIe roy de Gaule, lequel fonda la cité de Harbone qu’on dit à présent Narbone comme mect le expositeur de nostre aucteur Berozus. Et autre chose n’avons de luy fors qu’il laissa ung filz nommé Lugdus, XIIIe roy de Gaule, lequel fonda la noble cité nommée Lugdum qu’on dit en langaige françois Lion sur le Rosne, cité très noble et très antique, aujourduy le second œil de France et de tous temps élevée en grande prérogative, laquelle donna jadis le nom à toute la province lionnoise, qui est une grant partie de Gaule celtique. Le commenteur de Berozus est d’oppinion telle que le terme Ludovicus qui est familier des Rois de France vient dudit roy Lugdus comme si on deust dire Ludovicus, et certes il est assez vraisemblable. Ycellui roy Lugdus commenca à régner le XIIe ans du règne de Macaleus, XIIIe roy de Babilone, c’est assavoir l’an après le déluge, VICLXXX ; depuis la fondation du royaume de Gaule, DXVI ans ; avant la fondation de Troie, CL ans ; avant que Paris fut édifiée, CCXX ; devant Rome, DCXXVIII ans et devant l’incarnation notre Seigneur, MDCXXXVII. Du temps du règne du roy Lugdus il fonda la noble cité de Lion et de ce temps vint la déesse Isis appellée Sérès en Gaule. Ceci (… ?) Berozus (… ?) messieurs ses commentateurs (frère … ?) Annius de Viterbe et ainsy a esté entre autres choses récité publicquement au (syndicat ?) de ladite cité l’an courant mil cinq cens neuf jour saint Thomas, XXI décembre, par ledit Chanet, juge. »
Je remercie madame Bériou de m’avoir aidée à retranscrire le passage en vers latins, particulièrement délicat à déchiffrer car très abimé.