Annexe 17. Les débats lors de trois assemblées de 1517.

Assemblée du 1 er mars 1517 :

Ordre du jour : Est-il judicieux de demander au roi un parlement à Lyon ?

« Monsg de Balmont a dit et oppiné qu’on ne doit parler aucunement car ce seroit irriter la court et se ne s’en feroit riens.

Me Pierre Chanet a dit qu’il seroit bon avoir ledit parlement ou une chambre en ceste ville.

Me Symphorien Champier qu’il fauldroit adviser les moyens, lesquelz moyens les envoyez devroient sentir tant du bon plaisir du Roy, de messires les grants, maistre chancelier et autres, et si l’en le trouvoit par advis et conseil seroit bon en faire requeste.

Me Franc Deschamps dit qu’il seroit très bon avoir ledit parlement ou une chambre pour le prouffit des seigneurs qui ont la justice mays qu’il luy semble impossible, néanmoingtz qu’on peut sentir le chemin.

Me Benoist Meslier n’est pas d’advis que la ville en face poursuite car l’en pourroit irriter le Roy et la court, ains que messires l’archevesque de l’esglise et autres sires ayant la justice et à qui il touche le doyvent susciter et requérir et lors la ville se pourroit joindre avec eulx, autrement non, car ce seroit cause pour esbranler les foyres.

Guillaume Dublet doubte qu’il ne se peust faire combien qu’il seroit bon en avoir une chambre.

Monsgr de Froncquevaulx dit que les cours de parlement de Paris et Tholoze ne le permectront jamays par quoy n’est besoing en faire cas.

Monsgr Despessez le treuve fort difficille.

Jaques de Cucharmoys idem.

Chatellan Thoard dit qu’on doit garder ce que l’on a sans sercher nouvelles matières et questions.

Jehan Brotet dit qu’il seroit bon mays il le treuve impossible.

François Martin idem et que l’en ne doit parler dudit parlement.

Anthoine Chastel idem.

Jheromme Henrys qu’on le doit avoir qui pourra.

Anthoine Colombat qu’il seroit bon.

Jehan Sève dit qu’on le doit laisser faire aux autres comme a dit Me Meslier.

Guillaume Audry qu’on n’en doit point parler.

Veran Chalendat qu’on n’en doit parler.

Pierre Gimbre qu’on doit laisser ce parlement et abollir les péages qui pourra.

Jehan Bellion qu’on le doit laisser sans en parler.

Jaques Buyer dit qu’il seroit bonne chose d’avoir ledit parlement qui pourroit.

Jehan Faye qu’on le doit laisser poursuir aux seigneurs qui ont la justice.

Maistre Jehan Bardin dit qu’on doit mander les clercz car les marchands ne seront pas d’oppinion de demander ledit parlement et luy semble que les baillages de Montenforant et Montfaucon et autres provinces le doyvent poursuir.

Claude Regnaud qu’on doit faire ladite requeste à messires du clergé et sires aians la justice et non autrement.

Guillaume Pacot dit qu’il seroit bon et le laisser poursuyr aux sires à qui il touche.

Jehan Bozon que le pourra avoir dit qu’il seroit bon.

André de Muris idem.

Jehan Martellet idem.

Claude David idem pourveu qu’on ne perde les foires.

Guillaume Grillet dit que non et qu’il y beaucoupt d’autres choses à fayre.

Et tous les autres en turbe ont dit qu’il seroit bon avoir ledit parlement ou une chambre qui la pourroit avoir et qu’il n’en vienne mal à la ville et que ce seroit bonne chose de l’avoir ».

Assemblée du 5 juin 1517 :

Ordre du jour : comment trouver 4 000 livres tournois demandées par le roi pour fortifier les villes frontières du royaume ?

« Ledict messire Bonaventure Thomassin conservateur a esté d’oppinion qu’on doit remonstrer au Roy et à son conseil par bonne requeste comme ceste ville est frontière et déclose, laquelle convient et est très nécessaire fortiffier et parce moyen la chose bien entendue ledit sire et son conseil aura bonne cause de non demander ladite somme et plustost aidera ledit sire des deniers des autres villes non frontières ou des seins propres à fortifier cestedite ville comme celle qui est à ce très requise.

Me Benoist Meslier, qu’on doit envoyer en court faire bonnes remonstrances, mesmement une requeste qui a esté gectée et leue sur le bureau affin d’estre exemptz de ladite somme et d’avoir ayde pour les réparations et closture de cestedite ville et en response aux bons sires et amis de ladite ville pour ayder à faire lesdites remonstrances.

Me Barthélemy Bellièvre qu’on doit envoyez en court avec bons mémoires et resqueste au Roy pour tacher d’estre soulaiger de ladite somme et d’avoir aide du Roy pour survenir et continuer la closture de cestedite ville.

Jaques Buyer idem, et qu’on y doit envoyer quelque homme d’aparence qui ait auctorité de parler et remonstrer ce que sera nécessaire et les charges de ladite ville.

Jehan Coyaud idem.

Claude Regnaud idem.

Jehan de Muris idem.

Pierre Dallières idem.

Esme de La Porte idem.

François Guérin idem.

Jehan Faye idem.

François Martin idem.

Me Franc Deschamp idem, et qu’on doit envoyer les mémoyres et resqueste et instructions servans à ladite matière.

Pierre Renoard idem et qu’on doit envoyer homme de bonne qualité qui ait audace et qualité de faire les remonstrances nécessaires.

Amé Buillo qu’on doit envoyer quelque homme de bien et bien califfié pour faire les remonstrances nécessaires.

Et tous les autres comparans ont esté d’oppinion qu’on doit envoyer ladite resqueste et bons mémoires pour remonstrer comme ceste ville est limitroffe et frontière et requeste à fortiffier plus que nulle autre de ce royaume à ce qu’il plaise audite sire soulaiger de ladite somme demandée ceste ville et qu’il luy plaise aider et survenir des deniers que les villes closes fourniront ou autres qu’il luy plaira selon ladite resqueste ».

Assemblée du 16 août 1517.

Ordre du jour : comment connaître les biens que les Lyonnais possèdent à la campagne ?

« Monsg le Lieutenant du Roy est d’oppinion de obtenir lettres royauls pour faire déclarer à chacun les biens qu’ilz tiennent es champs pour obvier aux despens qu’on feroit d’aller sur les champs et néanmoingz que l’en pourroit aller en nombre de deux sur les champs savoir s’ilz ont déclarer la vérité.

Monsg de Fronquevaulx est d’oppinion qu’on doit procéder à l’extimacion des meubles et immeubles de la ville premier que d’aller es champs, et ce faict qu’on doibt obtenir lesdites lettres pour déclarer affin d’obvier aux despens qu’on feroit d’aller aux champs par les commissaires.

Monsg Deschamps se remect aux commissaires s’ilz ont faict les meubles et immeubles mays quant est d’aller aux champs n’est pas d’avis que les commissaires y doyvent aller car les despens et les temps seront tropt grans, ne pareillement n’est pas d’oppinion de obtenir lesdites lettres car plusieurs se pourroient perjurer, les autres n’en scevent la vérité, les autres ne le vouldroient dire mays seroit bon de mander par lesdits commissaires deux preudhommes de chacune paroysse pour déclarer les biens que les habitants de ladite ville ont es champs et après avoir ladite déclaration lesdits commissaires pourroient faire perquisition de la vérité.

Monsg Meslier dit qu’on doibt ensuyvre la forme ancienne et pour ce commectre gens de la ville pour aller enquérir aux champs des biens que les habitans tiennent et n’est pas d’oppinion d’obtenir lettres pour faire déclarer et doit l’on commectre deux gens de bien des commissaires pour visiter de paroysse en paroysse pour en faire l’extimacion comme faire a esté au temps passé.

Jaques de Cuchermoys qu’on doit aller deux des commissaires ou autres qu’on députera par chacune parroysse pour faire lesdites perquisicions.

Jehan Brotet qu’on doibt faire comme le temps passé, c’est assavoir commissaire deux pour aller enquérir en chacun quartier de pays.

Maistre Jaques Croppet est d’oppinion qu’on doit avoir lettres pour faire déclarer à chacun ce qu’il tient et affin que deux des commissaires y puysse procéder.

Jehan Coyaud qu’on doit ensuyvre ce que faire a esté le temps passé et qu’il n’est besoing avoir lettres pour déclarer.

Esme de La Porte dict qu’on doit avoir lettres pour et affin que deux ou ung desdits commissaires puissent procéder et non pas autres lettres pour déclarer et qu’on doibt adresser et ensuyvre ce que faict a esté autresfoys.

François Martin qu’on doit faire comme faict a esté autreffoys et que deux feront autant que six sur les champs et moings de frais.

Jaques Paulin idem et qu’on doit commectre deux en chacun quartier de pays pour eulx enquérir avec ceulx du lieu et sercher comme les biens que les habitants tiennent pour le rapporter aux commissaires qui en feront en ceste ville la tauxe qui sera sans gros frais.

Pierre Gimbre comme ledit Jaques Paulin c’est assavoir commectre deux en chacun quartier de pays pour sercher et enquérir avec ceulx du lieu.

Humbert Coyaud dict à moings de frais qu’on pourra commectre deux comme faict a esté autreffoys.

Guinet Juge dict qu’on doit faire comme faict a esté autreffoys c’est assavoir commectre deux pour aller sur les champs pour enquérir avec ceulx des lieuz et en faire le rapport es commissaires qui en feroit la tauxe.

Pierre Renoard qu’on ne doict envoyer six commissaires, que les fraiz seront trop grans et que deux feront.

André de Muris dict que deux hommes feroient autant.

Pierre Manissier n’est pas d’oppinion d’avoir lettres pour jurer mays que deux pour aller sur les champs.

Benoist Roy dict que deux y doyvent estre commiz avec ceulx des villaiges.

Jaques Benoist qu’on doit fayre comme autreffoys et que deux s’en querront avec les paysans.

Guillaume de Lyon dict qu’on doit prendre lettres royaulx pour contraindre ceulx des champs pour déclarer et commectre deux.

Jehan Charasson se remect à messires pour le faire au mieulx qu’on pourra aux prouffit de la ville.

Estienne de La Loyn qu’on y doit envoyer deux des commissaires ou autres.

Rolin Simonet dict qu’on doit faire au moings de frais qu’on pourra.

Jehan Dumas dict que s’en querra des paysans ilz diront que la ville tient tout.

Anthoine Cler qu’on doit faire comme le temps passé.

Anthoinet Philippes comme faict a esté autrefffoys.

Jehan qu’on doibt envoyer deux à moindre fraiz.

Pierre Gallanchier qu’on doit faire comme les autres à moings de frais.

Jehan Chenal idem.

Jaques Guerrier est de l’oppinion dudit Pierre Renoard ».