B. La persistance du déséquilibre du compte courant

Les tableaux 1 et 2 (annexe) 8 retracent la persistance du compte courant. Dans ces tableaux, Bordo, Eichengreen et Kim (1998) ont recensé les mesures suivantes :

La longueur du retard d'observation déterminée par l'AIC (Aikake Information Criterion), varie entre zéro et 2. Pour comparer les différents régimes, uniquement une constante et un retard sont inclus, mais pas de tendance (ni variation à la baisse, ni à la hausse). Plus le test statistique est faible, plus la persistance du déséquilibre est significative. Les résultats du premier tableau montrent qu’en moyenne les 13 pays du groupe 1 ont connu une persistance significative pendant toutes les périodes à l’exception de celle entre les deux guerres. La période où la persistance est la plus forte est celle du flottement du taux de change.

Une démonstration additionnelle peut être tirée du ratio de variance confirmant cette persistance. Le ratio de variance étant défini comme le rapport de la variance de la série des différences (y – y) divisée par k et de la variance des différences premières (yt – yt-1). Ce ratio est la variance de la composante racine unitaire par rapport à la variance de la composante tendance stationnaire. Si ce ratio est > 1, alors les séries contiennent une racine unitaire et sont stationnaires en différence : ce qui signifie une forte persistance. Si le ratio est <1, alors la racine unitaire représente une fraction beaucoup plus petite des séries, d'où une persistance modérée. Si le ratio est égal à un, alors il n'y a pas de persistance, la série est à tendance stationnaire. Les graphiques I.3 et I.4 retracent l’évolution de ce ratio respectivement pour les pays du premier et second groupe pour chaque période.

Graphique I.3 : ratio CC/PIB par période pour les pays du groupe 1
Graphique I.3 : ratio CC/PIB par période pour les pays du groupe 1
Graphique I.4 : test de variance du ratio CC/PIB pour les pays du groupe 2

D’après les travaux de Bordo, Eichengreen et Kim (1998), la plus forte persistance pour les pays du premier groupe a été enregistrée pendant la période de l’étalon or, période où l’intégration a atteint son maximum. La période entre les deux guerres a été caractérisée par une persistance modérée. Enfin sous le régime de Bretton Woods , la persistance est à son plus bas niveau . En revanche pour les pays du second groupe (graphique I.4), le ratio a eu tendance à baisser rapidement au cours des deux premières périodes d’étude. De même, le degré de persistance semble plus faible pour ces pays que pour ceux du premier groupe ce qui peut être lié aussi au niveau d’intégration. En effet, on remarque que plus les pays sont intégrés, plus le degré de persistance est élevé.

Notes
8.

vous trouverez les annexes à la fin de chaque chapitre