I-1- Les déterminants des contrôles sur les entrées de capitaux

La littérature offre une large panoplie de fondements possibles qui justifient les contrôles de capitaux. Les principales raisons incitant les autorités à imposer des contrôles de capitaux sont analysées ici compte tenu des problèmes majeurs quecausent les entrées de capitaux sur les fondamentaux macroéconomiques. 

Théoriquement 59 , la nécessité des contrôles des capitaux augmente de plus en plus et se justifie par plusieurs raisons :

  • la possibilité de résoudre les problèmes liés au triangle d'incompatibilité ;
  • les modifications du comportement des banques et des investisseurs internationaux générées par le processus de libéralisation financière ont conduit à des vagues alternées d'entrées et de sorties de capitaux dont les effets sont loin d'être bénéfiques pour l'économie ;
  • en période de crise, la mobiliérisation des financements internationaux est de plus en plus difficile à gérer. Une telle évolution peut inciter les pays à mettre en place des contrôles afin de limiter les entrées ;
  • les déséquilibres macroéconomiques provoqués par les entrées de capitaux peuvent créer des tensions inflationnistes et conduire à des bulles spéculatives. La prévention de tels déséquilibres passe par le contrôle des entrées de capitaux ;
  • le désir de maintenir une politique monétaire indépendante sous un régime de change fixe est une motivation pour les contrôles de capitaux ;
  • la possibilité de reversements soudains des flux de capitaux en particulier dans les pays où les capitaux étrangers financent une grande partie des déficits du compte courant stimule la mise en place des contrôles.

Afin de mieux cibler les points susceptibles d’entraver une bonne gestion macroéconomique des entrées de capitaux, on classe ces raisons en trois groupes : les raisons relatives à la volatilité du taux de change, à l’autonomie de la politique monétaire et aux problèmes liés aux comportements des investisseurs et à l’instabilité des taux d’intérêt.

Notes
59.

Edwards (1989), Mathieson et Rojas-Suarez (1993), Quirk (1994), Dooley (1995), Dooley (1996), Allegret (2000)