I-3-2- Cas des pays d’Asie du Sud Est

A partir de 1995, les autorités thaïlandaises ont instauré des mesures de contrôle pour faire face aux entrées massives de capitaux. Ces mesures ont porté essentiellement sur l’augmentation des réserves obligatoires non rémunérées détenues par la banque centrale en contrepartie des comptes en monnaie domestique détenus par des non-résidents de 5 à 7 %.

Ce système n’a pas pu empêcher la crise de 1997, après laquelle les autorités thaïlandaises ont mis en place un système de contrôle de capitaux qui tend à réduire l’accès des spéculateurs internationaux aux crédits en baht. Les principales mesures suivantes ont été adoptées :

La Malaisie est l’un des premiers pays à avoir connu une massive entrée des capitaux au début de 1989 lorsque les investissements directs étrangers ont brusquement augmenté. Face à son impact sur le taux de change et sur l’activité économique, la banque centrale de la Malaisie (Negra) a adopté une politique de stérilisation, à travers les ventes d’open market de bons de trésorerie et de monnaie centrale et a aussi choisi d'augmenter ses réserves obligataires. Un resserrement du différentiel du taux d’intérêt domestique – étranger, en tandem avec une prévision d’une appréciation imminente du ringgit pendant la fin de 1993 a alimenté à court terme ces entrées, en particulier les dépôts bancaires de ringgit. Ces entrées de capitaux sont considérées par les autorités en Malaisie comme des capitaux spéculatifs. En janvier 1994, les autorités ont répondu par l’imposition de mesures destinées à restreindre les entrées, et dont la majorité sont annoncées comme étant temporaires. Parmi ces mesures, nous citons :

En 1998, après la crise asiatique, les autorités malaises ont décidé d’instituer des mesures de contrôle destinées d’une part, à restreindre l’accès au marché offshore du ringgit aux spéculateurs et voire même l’éliminer et d’autre part, à prévenir les sorties massives de capitaux aussi bien par les résidents que par les non-résidents.

Outre les mesures prises en 1994, les autorités ont obligé les non-résidents à attendre douze mois avant de convertir en devises le produit de la vente des titres malais. Cette mesure a été remplacée à partir de février 1999 par un système de prélèvement sur les sorties de capitaux, et ce dans le but d’inciter les investisseurs de portefeuille à avoir une vision de long terme de leurs opérations. Ceci permettra d’instaurer une stabilité économique tout en permettant une libre circulation des capitaux.

D'autres pays, comme l’Indonésie, le Mexique et les Philippines, ont imposé des limites sur les emprunts à l’étranger, sur les situations bancaires nettes et sur les avoirs bancaires en devise. Ce type de mesures peut être stimulé en grande partie par les aspects prudentiels, ou simplement par un désir de limiter les entrées de capitaux

Au cours des années quatre-vingt-dix, plusieurs pays, notamment le Chili et la Malaisie ont pris avec succès des mesures temporaires pour décourager les entrées et sorties de capitaux à court terme de nature spéculative. Ces politiques permettent d'atteindre deux objectifs : redonner des marges de manœuvre aux politiques économiques moins soumises à la contrainte extérieure ; et stabiliser le taux de change et éviter sa surévaluation, cause de ralentissement économique.

Qu’en est-il de l’efficacité de ces mesures de contrôles mises en place par les différents pays ?

Notes
73.

Ces transactions ont été suspendues à partir de juin 1997 dans le but d'encourager les entrées de capitaux à la veille de la crise mexicaine.