Le ciblage d'inflation a été décrit comme un cadre d'application de la politique monétaire en liberté surveillée. Fondé sur des règles, ce ciblage contraint la banque centrale d'annoncer explicitement sa cible en appliquant une politique monétaire cohérente. Toutefois, cette dernière dispose d'une certaine marge de manœuvre, dans la mesure où la banque centrale a la liberté de choisir comment utiliser ses instruments. Généralement, la banque centrale règle ses instruments à une date donnée à un niveau pouvant faire converger le taux l'inflation prévisionnelle vers un taux proche de la cible. Dans ces cas, l'inflation prévisionnelle sert d'objectif intermédiaire, et en fonction de l'écart entre les deux taux, la banque centrale détermine l'action à mener. Sur le plan pratique, la banque centrale décide à la lumière des informations obtenues sur l'inflation prévisionnelle de la politique monétaire à adopter. Par ailleurs, compte tenu de l’incertitude qui porte sur l’impact de la politique monétaire sur l’inflation, la banque centrale peut se permettre de dévier momentanément de la cible sans pour autant remettre en cause sa crédibilité.
Pour définir le ciblage d'inflation, nous retenons la définition multidimensionnelle adoptée par la majorité des économistes 84 . Selon cette définition, l'objectif d'inflation est une stratégie de la politique monétaire qui s’articule autour de cinq caractéristiques :
En tant que stratégie à moyen terme de la politique monétaire, l'ancrage d'inflation compte plusieurs avantages. En effet :
Pour y aboutir, un engagement institutionnel est indispensable pour veiller à ce que la stabilité des prix soit l'objectif principal de la banque centrale. Ceci est particulièrement important dans les pays émergents ayant connu souvent des problèmes de gestion au niveau de leur politique monétaire. L'engagement institutionnel implique un support législatif pour une banque centrale indépendante dont la charte contient deux principaux axes : (i) isoler suffisamment le comité de décision de la banque centrale des autorités politiques et (ii) donner à la banque centrale la liberté de contrôle des instruments de la politique monétaire.
Entre autres : Eichengreen (2002) Masson, Savastano et Sharma (1997), Mishkin (2000).
Dans la théorie monétaire, le renforcement de la transparence de la politique monétaire et de la responsabilité de la Banque Centrale constituent un moyen utilisé pour augmenter le pouvoir contraignant de la règle en imposant un coût aux autorités chaque fois qu’elles s’en écartent. En ce sens, certains les considèrent comme étant des mesures d’accompagnement susceptibles d’être mises en place dans le cadre d’autres règles de politique monétaire