1.2. Jusqu’aux voies centrales

La description la plus triviale du trajet parcouru par l’information auditive ascendante à partir de la cochlée jusqu’au cortex serait la suivante :

A partir de la cochlée, les fibres afférentes primaires constituant le nerf auditif vont cheminer jusqu’au ganglion spiral puis pénétrer dans le tronc cérébral. A ce niveau, les axones aboutissent dans les noyaux cochléaires. Les cellules du noyau cochléaire projettent des axones dans l’hémisphère controlatéral, vers l’olive supérieure, puis le lemnisque latéral, et innervent le colliculus inférieur. Les neurones du colliculus se projettent vers le corps genouillé médian du thalamus, dont les neurones atteignent le cortex auditif (Figure 4).

Figure 4 : Représentation schématique des 10 noyaux principaux présents le long des voies auditives (Glendenning et Hutson, 1998).
Figure 4 : Représentation schématique des 10 noyaux principaux présents le long des voies auditives (Glendenning et Hutson, 1998).

Cependant, cette description est trop schématique pour se vouloir réaliste. Il existe des voies qui ne traversent pas toutes les structures, des voies parallèles, et des informations efférentes qui vont agir sur la transmission afférente (Figure 5).

Figure 5 : Connexions corticales et sous-corticales des voies auditives chez le primate. Ce graphique illustre la remarquable complexité du cheminement de l’information en vue de son traitement (Kaas et Hackett, 2000).
Figure 5 : Connexions corticales et sous-corticales des voies auditives chez le primate. Ce graphique illustre la remarquable complexité du cheminement de l’information en vue de son traitement (Kaas et Hackett, 2000).

Le but de ce chapitre n’est cependant pas de décrire toute la complexité de cette organisation mais uniquement de montrer que dans la grande majorité des relais, l’information auditive est ordonnée selon la fréquence.

Il est à signaler que les travaux présentés concernant les projections jusqu’au thalamus ont été exclusivement conduits chez l’animal, puisque chez l’humain il n’existe à ce jour pas de méthode permettant une étude précise de ces régions. De même, les travaux actuels conduits sur l’organisation tonotopique corticale chez l’humain sont encore trop peu précis pour refléter en détail l’organisation neuronale. C’est pourquoi, et même s’il existe des différences anatomiques et physiologiques entre l’espèce animale et l’espèce humaine, les travaux qui vont être présentés par la suite demeurent indispensables pour mieux appréhender l’organisation fonctionnelle humaine.