1.2.6.1.1. Anatomie du cortex auditif chez le primate (à l’exception de l’humain)

Des études récentes menées chez le macaque ont précisément développé un modèle de structure du cortex auditif à partir de données anatomiques et physiologiques (Hackett et al., 1998 ; Kaas et al., 1999 ; Kaas et Hackett, 2000). Selon ce modèle, le cortex auditif du primate est constitué d’un ensemble de trois régions principales contenant 12 différentes aires.

Au cœur du cortex auditif est présente la région dite ‘centrale’ (core area), localisée dans la partie inférieure du sulcus transverse. Cette région peut être subdivisée en trois zones qui sont AI (aire primaire), R (aire rostrale) et RT (aire rostrotemporale). Cette zone est fortement myélinisée, hautement granulaire et son activité métabolique est très active. Les afférences qui innervent la région centrale proviennent du vCGM. Les neurones de cette région répondent de façon préferentielle aux sons purs, avec une courbe d’accord très étroite à leur fréquence caractéristique (Rauscheker et al., 1995, 1997). Les connexions corticales entre les 3 aires de la zone centrale sont quelque peu inhabituelles pour un cortex sensoriel primaire. Chaque aire est très fortement connectée avec son entourage, et même AI et RT ont des interconnexions. Ainsi, les aires de la zone centrale doivent très certainement fortement s’influencer entre elles. De plus, chacune de ces aires se projette également sur les aires voisines entourant la zone centrale et doivent ainsi être responsables de leur activation (Rauschecker, 1997 ; Recanzone, 2000).

La région centrale est encerclée par un ensemble d’aires non primaires, appelé région ceinturante (belt area). Cette région regroupe probablement sept aires qui sont de moins forte densité et sont également moins myélinisées que la région centrale. Chaque aire reçoit la majorité des afférences de la région centrale et à un niveau moindre du dCGM et vCGM.

A un niveau plus latéral sont présentes les aires ‘autour de la ceinture’ (parabelt area). L’architecture de cette zone n’est pas très bien connue et des enregistrements systématiques avec des microélectrodes n’ont toujours pas été réalisés. Il est très difficile de la subdiviser, même si deux régions semblent se distinguer : la zone rostrale autour de la ceinture et la zone caudale autour de la ceinture. La majorité des informations reçues provient majoritairement des neurones de la zone ceinturante, mais également du vCGM et dCGM. La zone autour de la ceinture est connectée avec des régions du lobe temporal, du lobe pariétal et du lobe frontal et à partir de ces régions, à un quatrième niveau de traitement de l’information auditive se produit (Figure 12).

Figure 12 : Vue latérale du cortex du macaque.
Figure 12 : Vue latérale du cortex du macaque.

A: localisation approximative de la région autour de la ceinture (parabelt) sur le gyrus temporal supérieur (STG). B: vue dorsolatérale du même cerveau après suppression du cortex pariétal qui recouvrait les régions centrale (core) et ceinturante (belt) (Kaas et Hackett, 2000).