1.2.6.1.2. Anatomie du cortex auditif chez l’humain

Bien que des travaux tentent d’identifier avec précision les corrélations anatomiques entre le cortex auditif de l’humain et celui de certains primates (Hackett et al.,2001), l’étendue des rapports entre ces deux espèces reste difficile à déterminer, et toute comparaison est forcément limitée par des considérations phylogénétiques sur l’organisation du cerveau. C’est pourquoi dans les descriptions portant sur la structure du cortex auditif, les différents liens pouvant exister entre les deux espèces ne seront présentés que très succinctement.

Chez l’humain, le cortex auditif primaire se situe à l’intérieur du gyrus de Heschl (GH), un gyrus localisé dans la circonvolution transverse du gyrus temporal supérieur, et profondément enfoui à l’intérieur de la scissure de Sylvius. Il n’est pas rare d’observer plus d’un GH sur un ou les deux hémisphères. Le GH droit est localisé plus en avant que le GH gauche, d’environ 6 mm. La région centrale, ou aire primaire, est de forme allongée est recouvre les 2/3 du GH (Rademacher et al., 2001) et est constituée de koniocortex. Cette organisation laminaire est caractéristique de toutes les zones primaires dans chaque modalité sensorielle : granulaire et très myélinisée. Cette région est parfois nommée aire A1, mais les études menées chez le primate non-humain tendent à penser qu’elle pourrait être subdivisée en au moins deux ou trois aires distinctes en raison de différences physiologiques et anatomiques. Cependant, rien ne confirme une telle similarité.

Les limites des zones de ceinture et autour de la ceinture n’ont pas été établies avec précision chez l’humain, mais elles s’étendent à partir du GH à la fois antérieurement et postérieurement le long du gyrus temporal supérieur (GTS), et également sur la partie latérale du gyrus et à l’intérieur du sulcus temporal supérieur, à l’instar de ce que l’on peut observer chez le macaque.

Il existe également des preuves d’existence d’aires auditives au niveau de l’aire operculaire temporoparietale (Galaburda et Sanides, 1980) et dans certaines portions de l’insula qui borde la portion médiane du GH postérieur (Rivier et Clarke, 1997). Cependant les limites de ces zones demeurent particulièrement floues.

En arrière du GH est localisé le planum temporale (PT), une aire grossièrement triangulaire située le long du GTS, bordant la fissure de Sylvius. Cette région serait impliquée dans le traitement du langage.

Derrière ces régions reposent des zones multimodales, comme le gyrus temporal moyen qui peut intégrer à la fois l’information auditive et l’information visuelle.

Par rapport à la région centrale, l’organisation architectonique de toutes ces aires est nettement moins établie.

Avant de conclure sur l’organisation du cortex auditif, il est important de noter que la position et la forme des aires auditives, notamment l’aire auditive primaire, est particulièrement variable selon les individus (Hackett et al, 2001 ; Rademacher et al, 2001).