2.1.2. Domaines d’étude du phénomène de plasticité

L’étude de la réorganisation des cartes sensorielles peut s’opérer à de multiples niveaux, tous complémentaires.

  1. Le premier niveau est synaptique : les études s’intéressent aux modifications de paramètres synaptiques comme les variations d’amplitude des potentiels post synaptiques excitateurs en réponse à un protocole donné. La réalisation de ces études repose en général sur des préparations sur couches de cellules.
  2. Au niveau cellulaire : le phénomène de plasticité peut s’observer en étudiant les réponses unitaires de neurones in vivo en réponse à des protocoles de conditionnement à court-terme (quelques minutes ou quelques dizaines de minutes)
  3. Au niveau des cartes sensorielles : à ce niveau les changements sont induits par des modifications à plus long terme de l’information afférente, comme des lésions périphériques ou centrales, ou par un long apprentissage. Ces changements se produisent entre quelques jours et plusieurs mois.
  4. A un niveau comportemental : la réorganisation des cartes sensorielles peut induire des modifications comportementales et se traduire par une altération des performances de discrimination fréquentielle ou de temps de réaction par exemple.

De nos jours, de nombreux travaux cherchent à comprendre les bases neuronales de cette plasticité et cherchent plus particulièrement à établir une relation de cause à effet entre le phénomène de plasticité synaptique et le phénomène de plasticité des cartes sensorielles. Bien qu’il soit impossible de dissocier tous les niveaux d’étude de la plasticité, dans la suite de ces travaux nous développerons la plasticité des cartes sensorielles, et plus particulièrement celle des cartes tonotopiques.