2.2.1.1.3. Sites de plasticité

A quels étages des voies sensorielles intervient le phénomène de plasticité ? A priori, et sous certaines circonstances, il peut exister des phénomènes de plasticité à tous les niveaux des voies somésthésiques. En effet, des indices de plasticité ont été montrées au niveau des noyaux de la colonne dorsale (Saade et al., 1982), du nucleus gracilis (Panestos et al., 1995) ou du thalamus (Nicolelis et al., 1993 ; Garraghty et Kaas, 1991). Par exemple, une anesthésie locale induit une réorganisation réversible et immédiate du thalamus, au niveau du noyau médian postérieur ventral (Nicolelis et al., 1993).

Pour déterminer les sites d’importance dans le processus de réorganisation corticale ainsi que leur influence au niveau cortical, une approche consiste à enregistrer à la fois les réponses dans le thalamus et celles dans le cortex. Si, à la suite d’une lésion périphérique ou d’un apprentissage, la réorganisation observée dans le thalamus est inexistante ou très faible, alors les sites de réorganisation sont majoritairement situés au niveau des projections thalamocorticales ou intracorticales. Les résultats obtenus avec cette méthode ont mis en évidence que parmi tous les sites capables de se réorganiser, le site de plasticité prépondérant serait le cortex (Wang et al., 1995).