Analyse des données

Les analyses étaient tout d’abord réalisées sur la moyenne des deux premières séries de stimulus, c’est-à-dire la moyenne de 250 enregistrements pour chaque fréquence. Chaque enregistrement durait 890 ms (avec un temps préstimulus de 200 ms) et était filtré avec un filtre passe-bas de fréquence de coupure 0,1 Hz.

Tous les enregistrements étaient inspectés visuellement et ceux contaminés par un artefact musculaire ou un clignement d’œil étaient rejetés avant la procédure de moyennage. Ensuite, la même analyse était réalisée sur la moyenne des deux dernières séries de manière à déterminer la reproductibilité de l’expérience.

L’analyse des sources était basée sur le modèle d’un dipôle de courant équivalent unique (ECD) dans un volume sphérique. Les générateurs de la réponse enregistrée étaient modélisés avec un algorithme de dipôle simple qui se déplace. Les modèles à dipôle multiples, prenant en compte les multiples sources des générateurs du cortex auditif, tendaient à être instables et par conséquent n’étaient pas utilisés dans cette étude.

L’onde N1m était analysée spécifiquement dans les canaux correspondant à l’hémisphère étudié en fonction de la latence (intervalle de temps entre l’apparition du stimulus et la valeur de RMS (Root Mean Square) maximale de l’onde N1m), l’amplitude (mesurée en Root Mean Square et Moment Dipolaire), et la localisation du Dipôle de Courant Equivalent (ECD) pour une stimulation ipsilatérale et une stimulation controlatérale. Tous ces paramètres étaient étudiés au pic de l’onde N1m. La localisation de l’ECD était validée si elle était en accord avec les contraintes suivantes :

La fonction d’erreur (calculée avec une méthode des moindres carrés normalisée et exprimée en pourcentage) dans la localisation de l’ECD dans le champ magnétique enregistré devait être <15%.

L’équation de la fonction d’erreur était la suivante :

Avec N = nombre de capteurs ou d’électrodes

M = nombre de points d’enregistrements dans la fenêtre de localisation

B = signal observé sur le capteur i

B’ = signal calculé sur le capteur i

Dans les 10 ms entourant le pic de l’onde N1m, la localisation du dipôle devait rester stationnaire (variation de moins de 5 mm dans chaque direction).

Comme les enregistrements MEG sont très focalisés, les deux hémisphères étaient analysés séparément (dans la moitié des canaux), quelque soit l’oreille stimulée : l’algorithme de localisation du dipôle mouvant (moving dipôle) fournit de meilleurs résultats quand il est utilisé de cette manière.

Par conséquent, l’onde N1m était étudiée dans quatre conditions :

  • Dans l’hémisphère gauche avec une stimulation controlatérale (c’est-à-dire de l’oreille droite)
  • Dans l’hémisphère gauche avec une stimulation ipsilatérale (donc de l’oreille gauche)
  • Dans l’hémisphère droit avec une stimulation controlatérale (donc de l’oreille gauche)
  • Dans l’hémisphère droit avec une stimulation ipsilatérale (donc de l’oreille droite)

Pendant l’enregistrement MEG, la localisation de la source était estimée dans un système de coordonnées se référant à la tête. De manière à fixer les positions des senseurs par rapport à la tête, trois marqueurs étaient fixés sur le nez et les deux points pré-auriculaires. L’origine de ce système de coordonnées était fixé au milieu de l’axe médio-latéral (axe y) qui connectait les deux points pré-auriculaires. L’axe postero-antérieur (axe x) était orienté à partir de cette origine jusqu’au nez, et l’axe inféro-supérieur (axe z) était perpendiculaire au plan x-y et pointait vers le vertex (Figure 35).

Figure 35 : Localisation des coudes et orientation des axes dans un enregistrement MEG.
Figure 35 : Localisation des coudes et orientation des axes dans un enregistrement MEG.