Point actuel sur l’imagerie cérébrale

Les résultats apportés dans notre étude sont encore loin d’apporter une vision définitive de l’organisation tonotopique du cortex auditif. Cela était prévisible puisque même les travaux conduits chez l’animal, qui doivent servir de base aux expériences réalisées chez l’humain, ne parviennent pas à établir une organisation tonotopique précise et universelle. Si la présence de cartes a pu être mise en évidence chez le singe, leur nombre et délimitation restent floues. Il existerait au moins 7 régions organisées de manière tonotopique dans le cortex auditif, et plusieurs régions qui répondraient de manière moins spécifique (Kaas et Hackett, 2000).

En outre, les travaux réalisés chez l’humain sont encore loin de retrouver une organisation identique à l’animal. Non pas à cause des différences d’espèce, mais plutôt en raison des limitations technologiques qui freinent l’objectivation d’une organisation cérébrale. En effet, chaque technique présente à la fois ses atouts et ses faiblesses qui contraignent les observations. Les techniques invasives utilisant des électrodes implantées directement dans le cortex sont évidemment les plus performantes mais le sujet testé ne peut être considéré comme ‘sain’. L’excellente résolution temporelle de certaines techniques (EEG, MEG) est malheureusement restreinte par une faible résolution spatiale et l’impossibilité de déterminer le nombre de sources à l’origine de l’activité magnétique ou électrique mesurée. Parfois, c’est l’excellente résolution spatiale qui est contrebalancée par une faible résolution temporelle et un bruit environnant intense (IRMf). A l’heure actuelle, le fossé séparant les travaux chez l’animal et ceux chez l’humain reste donc important.