Perspectives

Si beaucoup de travaux restent à effectuer pour explorer plus précisément la tonotopie chez l’humain, ceux-ci sont d’ordre principalement méthodologiques. Il parait notamment indispensable d’étudier l’organisation tonotopique d’un intervalle de fréquence le plus large possible, au minimum 250-8000 Hz, afin d’obtenir un écart suffisamment élevé pour observer la plus large organisation possible. Ensuite, il pourrait être utile d’utiliser exactement le même protocole chez les mêmes sujets mais avec des techniques d’imagerie différentes. La combinaison simultanée de plusieurs techniques pourrait être envisageable (ex : MEG et EEG). Des telles expériences permettraient de mieux comprendre les différences qui existent entre toutes les méthodes et tous ces différents points de vue pourraient apporter une réponse à l’organisation du cortex auditif.

La nécessité d’objectiver précisément l’organisation tonotopique du cortex auditif est particulièrement utile dans les études de plasticité. Notamment dans les études sur la plasticité de privation.

• Dans le cas d’une perte auditive unilatérale totale, la connaissance précise de l’organisation tonotopique du cortex auditif permettrait de mieux étudier le phénomène de plasticité qui intervient chez les sujets lésés. Chez ces sujets, une stimulation de l’oreille saine induit une réponse des deux hémisphères cérébraux et pas uniquement de l’hémisphère controlatéral. Mais cette forte réponse de l’hémisphère ipsilatéral à la lésion suit-elle une organisation tonotopique caractéristique d’un sujet sain ou est-elle plus spécifique à certaines fréquences? Cette organisation va-t-elle différer selon l’oreille endommagée ? Les données sur les différences d’organisation hémisphèrique fonctionnelle permettraient de répondre à ces questions.
• Dans le cas d’une perte auditive partielle, ces connaissances pourraient permettre de décrire avec plus de précision les phénomènes se produisant à la fréquence de coupure de la perte, comme nous allons le voir.